23 Mars 2011 Front républicain
« Aux larmes citoyens ! »
Le
front républicain ne règle rien et pourtant il faut y adhérer car nous devons
faire « Fi des affrontements »
Faire
résistance ou laisser faire sont les symptômes d’une perte de repères des citoyens,
des électeurs, des inscrits, des politiques et des médias, ils témoignent d’une
grande fébrilité qui nous met en suractivité sans que rien ne change mais aussi
d’une sorte de mauvaise conscience, celle qui nous guette quand nous nous
accommodons du pire espérant que notre quotidien et nos fondements n’en seront
pas touchés.
Dans
ce débat, nous laissons le champ libre du côté de chez Marine alors que nous
nous déchirons dans un champ médiatique où il n’y a plus grand chose à dévorer.
Ce
jeu laisse brouter et récolter des voix à celui qui ne s’en mêle pas, on
discute encore du sexe des anges alors que nous avons tué Dieu !
Nous
nous battons sur le front alors qu’il nous faudrait regarder l’état du terrain
et le moral des troupes.
En
14/18, les guerres de tranchées n’ont fait gagner personnes et tuer tout le
monde, un charnier qui a ouvert la brèche de 1933 et dans laquelle, à notre
corps défendant, nous nous sommes tous engouffrés.
Nous parlons de
front républicain alors que les valeurs de la République gravées au fronton de nos Institutions
enseignent que celui qui peut
encore relever la tête.
Ces
valeurs, de Liberté – Egalité - Fraternité à force d’être trop hautes, trop
loin, insérées sur des murs de
pierre abritent que les oiseaux « républicains » qui en tissent leur
nid.
Ces
valeurs, à force de ne figurer que sur des commandements à payer, des impôts
trop peu expliqués et si peu justes, des informations administratives
contraignantes, nous invitent à les regarder en espérant ne pas les voir
tapisser nos boites aux lettres
Le
quotidien de notre société s’acharne sur le plus grand nombre :
libéralisme, mondialisme, catastrophisme sont les mentors de notre époque, ils
nous privent du temps, de l’espace
et de la distance nécessaire pour participer à cette œuvre commune.
La
République nous en parlons comme allant de soi mais c’est un exercice qu’il ne
suffit pas d’inscrire au cœur de
nos Lois et nos Institutions pour qu’elle prenne sens. C’est dans le cœur des
hommes et des femmes que la
Liberté, l’Egalité doivent circuler pour nourrir et raviver le corps de notre
société déroutée, désolidarisée.
Liberté – Egalité –
fraternité « un hiéroglyphe toujours en attente de son Champollion »
C’est
un cri lancé au cœur de la Révolution, un rais de lumière venant éclairer à
jamais nos institutions mais, comme un train peut en cacher un autre, c’était tout un programme, une victoire
sur l’obscurité comme une pierre dressée.
Messieurs
les hommes au pouvoir où ceux qui concourent pour le gagner, on a beau être
« garde barrière »,
vertu de ceux qui fixent le sens et s’érigent en commandeur , la République est un TGV qui passe, à
vive allure, sans que l’on discerne vraiment les passagers.
Dans
ce Train à Grande Vitesse, il y a tout un monde qui se croise et s’entrecroise,
formant,
. Une trame idéologique qui permit, à son heure, de déstabiliser le trône et l’autel,
. Un socle qui favorisa la création de
sociétés démocratiques
. Et
une incitation à sortir du théâtre
social.
Autrement
dit, pour nos parlementaires, sortir
du théâtre social, c’est laisser leurs effets de manche, leurs couteaux et
scalpels, leurs manuels bien répertoriés, leurs pharmacopées en tout genre,
leurs cris et leurs chuchotements
une fois le mercredi passé, et ne
pas croire que l’invocation répétée,
avec force, cris et convictions,
donne forme à leurs désirs et leurs aspirations.
Invocations,
incantations n’ont jamais rien changé, analyser les entrailles du mouton
permettait aux romains de connaître le sort de la bataille, les formules magiques, les sondages,
les rapports et les analyses ne changeront rien au sort de la bataille.
En effet, Le dire n’est pas le faire, messieurs il nous
faut monter le chemin, il vous faut remédier aux désordres des pensées par des
faits, des programmes et des mises en action afin que nous ne franchissions pas
le Rubicon
C’est
comme pour une phrase, elle s’enclenche par le verbe, et le verbe d’action,
reste à trouver pour que chacun traverse cette « muraille de signes » et fasse sien au quotidien les valeurs de la
république.
Liberté – Egalité - Fraternité « 3 femmes parties à l’assaut de la fatalité et de la
destinée. »
Liberté – Egalité - Fraternité, voici 3 mots que le
monde a juxtaposés, les deux premiers se sont opposés et pour s’inscrire dans
la réalité ont fait couler le sang de ceux qu’ils devaient sauver.
Le
troisième, c’est une autre histoire, pas
de meneur pour l’imposer, seuls de l’encre et du papier…
Philosopher sur la fraternité, c’est ce que nous avons fait dans nos sociétés démocratiques , sans
jamais l’inscrire vraiment dans la réalité, nous l’avons
« totémisée » et aujourd’hui il est bien difficile de la cerner.
En
effet, le tronc de l’arbre, est aujourd’hui si large de nos cercles
concentriques et la sève si peu visible que c’est pour faire simple que l’on
parle plus de solidarité que de
Fraternité !
Il ne faut pas trop en
demander ! Mais la solidarité
n’est pas la fraternité … Comme la charité n’est pas la compassion, l’une débouche sur les affinités et l’autre
se déploie à l’humanité.
Ces
3 mots n’ont apparemment aucune relation de cause à effet, ils ont pris forme à
force de répétition mais aujourd’hui font-ils vraiment corps dans notre
société ?
C’est
à deux, comme de sœurs de lait, que Liberté et Egalité, sont parties, sous la révolution de 1789, à l’assaut de la fatalité et de la destinée.
Fatalité
et destinée, des maîtres mots trop souvent mis en « onguent » sur les
plaies de ceux, qui dans les sociétés, n’étaient pas bien nés, en sommes nous
bien éloignés.
Puis en 1848, la Fraternité, portée par ce deuxième élan révolutionnaire, est
venue renforcer ces 2 colonnes, érigées, au fronton de nos sociétés, sans pour
autant, dans les faits, les équilibrer.
Depuis, ces valeurs se sont
hissées sur les drapeaux…
Imprimées
sur les en-têtes, elles nous rappellent à nos devoirs en nous éclairant sur nos
droits, nous les rencontrons souvent à la croisée de nos vies, sur les
frontons, sur les parvis,
Elles
jalonnent les bons moments et ceux plus difficiles, mais jamais elles ne sont invoquées, seul nous les nommons
lorsqu’il faut faire front, la Marseillaise se donne à chanter mais sur les
stades elle est difficilement articulée !
Aujourd’hui, elles s’érigent en
front sans faire front !
La
République, aujourd’hui et par
voie de conséquence, le mot
« républicain » dans son
acceptation modérato, qualifie toutes personnes, institution, formations
politiques, respectant les règles
de la République et le jeu des
élections qui en est l’expression.
Au
sens fort, il désigne un parti, une vie politique, des institutions mettant la
barre haute mais nécessaire, de respecter en esprit, en principe, en mot et en
action les règles instituées par
la République.
L’air
ne suffit pas il faut la musique et l’orchestration.
Respecter
la première acceptation, la plus faible lorsque l’on cherche la sacralisation
par les urnes est donc chose aisée mais le deuxième sens est plus difficile à
coller sur des termes de campagne qui portent le sens de xénophobie,
d’antisémitisme, de racisme et d’anti TOUT.
Le Front républicain pour ériger
une barrière, oui, mais nous devons, dés à présent, travailler à ce que la
Liberté – l’Egalité – Fraternité redevienne le socle de notre vie en société.
Il
n’est pas besoin de revenir en arrière et sortir les vieilles recettes, c’est un
monde nouveau qui est en train de naître, un monde sans église et sans
intercesseurs référencés, c’est un monde où l’homme se relie sur la toile pour
créer des fraternités sur tout et rien mais il aspire à se relier, c’est un
monde où les jeunes oublient de manger pour dialoguer, comme autrefois nous le faisions, sur le zinc du café,
c’est un temps où beaucoup travaille à se changer, cherche à sortir des temps
difficiles pour aller dans la durée, engendre des formes nouvelles de vie en société.
C’est dans l’espace
que génèrent nos lois, l’espace
dont vous avez la responsabilité que nous vous demandons de vous consacrer
entièrement, équitablement pour que la grégarité refuge de toutes les peurs ne
nous désolidarisent pas au point de perdre notre humanité .
Réinitialiser et
promouvoir les valeurs au cœur de
nos cités, au cœur des Hommes de bonne volonté, votre responsabilité pour que
demain nous enclenchions cette société à laquelle nos anciens républicains
rêvaient sans toujours vouloir l’avouer.
Sinon aux larmes
citoyens
Nathalie SIMON
Le 23 mars 2012