Jean Sarkozy, Président de l’EPAD : le symbole du projet de l’UMP pour les élections régionales de 2010
Ainsi, Valérie Pécresse, tête de liste UMP pour les élections régionales 2010, défend le candidat Sarkozy. Elle qui, rappelons-le, est Ministre de l’enseignement supérieur, trouve compétent un étudiant plusieurs fois redoublant !
La suite naturelle...
Jean Sarkozy à la Présidence de l’EPAD. Voilà déjà une semaine que cette affaire fait du bruit. Du bruit… contrasté par le silence lâche des élus UMP. Ce poste à la tête de l’Etablissement Public Administratif de la Défense, exige une connaissance des affaires. Ton ironique du PS tandis que l’UMP essaie de sauver la face… et s’enfonce en Ile-de-France.
Pour diriger « le plus grand quartier d’affaires d’Europe, on a besoin d’un très bon juriste » déclarait Laurent Fabius sur France Inter, lundi 12 octobre. Et l’ex-Premier ministre (PS) livre le constat suivant : « M. Sarkozy est en deuxième année de droit, c’est un élément fort. » Et d’ajouter : « M. Hirsch a présenté un plan pour la promotion des jeunes. Je suis sûr que c’est dans ce cadre que sa nomination est faite… »
En réponse à ce plaidoyer de Laurent Fabius, très pince-sans-rire ; c’est très “Prince sans rire”, que Jean Sarkozy, le fils du président Nicolas Sarkozy, tente de se défendre.
Dans une interview au journal Le Parisien, il déclare : « depuis deux ans” il est “sur le terrain, travaille“. De fait, en deuxième année de droit à 23 ans, tout laisse à croire qu’il prend plus l’air du dehors que celui de la fac !
Pairs et père
Jean Sarkozy s’appuie sur son statut d’élu “on oublie vite, ou on fait mine d’oublier, qu’ (il a) été élu conseiller général du canton de Neuilly-Sud au suffrage universel. Puis élu président de groupe au conseil général des Hauts-de-Seine par (ses) pairs“. Pairs ou père ? A qui doit-il cette promotion ?
Parmi toutes ces déclarations, arguments peu solides, Jean Sarkozy fait cependant une observation très juste : « c’est surtout la gauche qui tire sur moi. Ce sont des attaques très partiales“.
Jean Sarkozy a raison sur ce point : le silence lâche des élus UMP ; et le silence aussi des Conseillers généraux, régionaux, députés et sénateurs Centristes ! Un silence qui trahit leur soumission à « l’Etat Sarkozy » auxquels ils doivent leurs mandats actuels - pour les députés- et futurs pour les « adeptes du sénatorium ».
Une obéissance si servile
Pauvre UMP et partis inféodés ! Les élus de la majorité au conseil général du 92 semblent réduits à proposer à un jeune de 23 ans, en échec dans ses études de droit, le poste de Président de l’EPAD ; poste dont les problématiques juridiques sont le cœur du sujet !
Partant de là, deux hypothèses :
- soit ces élus, au nombre de 27 pourtant, sont encore moins compétents qu’un bac+1, sans expérience ; et devant tant d’incompétences, que dire !
- soit ces élus montrent une obéissance servile…
Une obéissance si servile qu’il ne faut pas condamner Jean Sarkozy !
Le rayonnement de l’EPAD, et son bon fonctionnement –ou non !– rejaillit sur toute la région parisienne ; tout comme le soutien aveugle au fils du Président, dépasse les seuls Conseillers généraux de la majorité des Haut-de-Seine, et déborde sur les élus UMP Franciliens.
Si d’aucuns sont condamnables, ce sont donc, bien tous les élus UMP d’île-de-France.
Ainsi, Valérie Pécresse, tête de liste UMP pour les élections régionales 2010, défend le candidat Sarkozy. Elle qui, rappelons-le, est Ministre de l’enseignement supérieur, trouve compétent un étudiant plusieurs fois redoublant !
La suite naturelle
Outre les arguments déjà avancés – le seul statut d’élu de Jean Sarkozy, Valérie Pécresse met en exergue un élément décisif pour motiver ce choix : la nature. Enfin, très exactement, la « suite naturelle ! »
Ce propos, « suite naturelle », n’est pas une allusion à la filiation Sarkozy ! Car, contrairement à Laurent Fabius tout en ironie, Valérie Pécresse est sérieuse. “Cette élection à la tête de l’EPAD est dans la suite naturelle de l’engagement politique de Jean Sarkozy”, a-t-elle expliqué sur France-Info.
Et d’insister : le fils du chef de l’Etat est « un élu irréprochable »… avec à peine deux ans d’un premier mandat. Là encore, aucune ironie de sa part, en dépit des apparences.
Pourvu que Valérie Pécresse ne soit pas élue à la Présidence de la Région Ile-de-France !
Elue Présidente de la Région Ile-de-France, elle procèderait à des nominations farfelues…
Par exemple, il serait possible qu’elle nomme un autre fils Sarkozy à la présidence du STIF , le STIF qui s’occupe des transports en commun en Ile de France ! Une nomination motivée par « une suite naturelle » en raison d’un parcours « irréprochable » en métro ?
Et c’est ainsi, que les Centristes de France en arrivent à cette position :
- Oui, Jean Sarkozy doit aller à la Présidence de l’EPAD… pour incarner ce que l’on ne veut pas que l’UMP et les centristes qui lui sont affiliés, nous reproduisent à la tête de la Région Ile-de-France.
- Oui, Jean Sarkozy doit usurper la Présidence de l’EPAD… pour que les Franciliens empêchent l’UMP et les Centristes qui lui sont inféodés, de gagner les élections régionales !
Affaire à suivre…
EdK.
Président de Centristes de France
Pour en savoir plus
Mécanisme et machiavélisme
Avec ses 2500 entreprises (dont plusieurs sièges sociaux de sociétés du CAC 40), 150 000 salariés et 3,3 millions de mètres carrés de bureaux, la Défense est un carrefour d’affaires au niveau mondial.
L’EPAD, Etablissement Public d’Administration de la Défense, est chargé de gérer, développer ce lieu stratégique. L’EPAD est régi par un conseil d’administration avec, à sa tête, un Président.
Contrôler l’EPAD, c’est avoir la main mise sur Paris et toute la région Ile-de-France pour les années à venir. Pour ce faire, le Président Sarkozy doit imposer à sa tête un homme de confiance ; donc son fils ! Sauf que le Premier homme de France se heurte à une difficulté : la France n’est pas une royauté ; le pouvoir ne se transmet pas de père en fils. Pour remédier à ce détail, fort gênant, la mise en place d’une stratégie machiavélique.
Juillet 2009 - Première étape, Jean Sarkozy doit entrer au conseil d’administration de l’EPAD. Pour libérer une place, il suffit juste que l’élu Nouveau Centre qui y siège, démissionne. Hervé Marseille, Maire de Meudon et Conseiller général du 92, accepte. Il obéit d’autant plus facilement, que par un décret signé de Nicolas Sarkozy, il devient membre du Conseil économique et social.
Aujourd’hui attaqué sur cette démission, Monsieur Marseille semble surpris des accusations. Sans nul doute n’avait-il imaginé les conséquences, à ce moment-là, de son acte.
Octobre 2009 – Deuxième étape. Moins facile de duper Patrick Devedjian, en revanche. Le Président de l’EPAD depuis septembre 2007, n’a aucune raison de laisser sa place. Quelle que soit la compensation ! Nicolas Sarkozy le sait… Qu’importe, il a depuis longtemps trouvé la faille. C’est une question d’âge ; Monsieur Devedjian doit partir à la retraite.
Et c’est ainsi que Jean Sarkozy, beau Prince, prétend à cette place de Président de l’EPAD ; une accession au pouvoir qui semble certes légitime… mais qui relève d’un plan machiavélique bien orchestré.
Et de se ridiculiser quelques élus UMP et Centristes qui, plutôt que de se réfugier dans un silence honteux, défendent Jean Sarkozy. (Article Symbole du projet de l’UMP pour les élections régionales de 2010.)
4 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON