L’affaire DSK : une chance pour la Gauche (la vraie)
Au delà des l’affaire et des faits qui seront avérés ou non (on peut faire confiance à la défense pour que cette affaire se termine favorablement pour Dominique Strauss Kahn au vu de l’argent investi), il est intéressant de voir ce que peu de commentateurs ont mis en avant : l’imposture complète de la candidature du patron du FMI à la présidentielle
Celui-ci est coaché depuis des années par Euro RSCG du groupe Havas , une agence de com’ spécialisée dans le gouvernement d’entreprises dont le but sera de faire émerger la stature présidentiable du candidat, et par un brillant travail de sape, d’arriver à faire croire qu’il est désiré par les Français. Une agence de com’ qui travaille également pour le FMI…
En parallèle de cette agence de com’ une équipe de spin doctors s’évertuera à polir l’image de l’ancien maire de Sarcelles. On retrouvera par exemple Ramzy Kirhoun, toujours très véhément pour déminer les scandales pouvant éclabousser son poulain . Au besoin, il peut faire pression sur les journalistes commençant à relater les « problèmes de DSK avec les femmes ». Dès l’affaire Nagui, en 2008, c’était lui qui était chargé d’éteindre les flammèches.
Ce n’est pas anodin si ce Ramzy est également désigné comme « porte parole du groupe Lagardère » et membre de son comité exécutif. Un groupe de médias, évidemment. C’est évidemment dans les titres comme le JDD qu’on trouvera les éloges récurrents du travail du patron du FMI dont on nous assure qu’il est exemplaire ; l’homme étant d’une compétence extrême ; tout cela ressassé par les journalistes du milieu qui se gargarisent sans raison sur cette réussite supposée d’un français dans une institution internationale.
Quand les éloges ne suffisent plus, il reste les ciseaux. Plus récemment, la censure d’un article devant paraître dans Paris Match, propriété du groupe, sur l’homme d’affaire Alexandre Djouhri serait due au fameux communiquant à la Porsche.
M. Djouhri est un homme riche, généreux. Il a de solides réseaux d'amitiés autant que d'obligés.
Il est un intime du président d'EDF Henri Proglio, un familier des patrons de l'armement Serge Dassault et Arnaud Lagardère, un ami de Dominique de Villepin. Dominique Strauss Kahn, Claude Guéant, d’autres proches de Sarkozy sont au nombre des relations…
Comme on peut le constater, l’ex futur candidat socialiste a des réseaux de soutiens très proches du milieu de la Sarkozy. En soutenant les deux candidats, Lagardère et quelques autres groupes étaient sûrs d’être gagnants pour 2012.
Armements-medias-finance font donc les candidats. Sur la scène internationale, quelles sont ses valeurs ?
Le soutien de DSK à Israël est connu, on retrouve dans le site d’Israël-Europe une pétition pour le soutenir, ainsi qu’une belle vidéo du pitoyable BHL. On appréciera ce discours :
"Je considère que tout Juif dans la diaspora, et donc c'est vrai en France, doit partout où il le peut apporter son aide à Israël. C'est pour ça d'ailleurs qu'il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques. Tout le monde ne pense pas la même chose dans la Communauté juive, mais je crois que c'est nécessaire. Car, on ne peut pas à la fois se plaindre qu'un pays comme la France, par exemple, ait dans le passé et peut-être encore aujourd'hui, une politique par trop pro-arabe et ne pas essayer de l'infléchir par des individus qui pensent différemment en leur permettant de prendre le plus grand nombre de responsabilités. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, au travers de l'ensemble de mes actions, j'essaie de faire en sorte que ma modeste pierre soit apportée à la construction de la terre d'Israël." (Propos recueillis par Emille Malet, Passages n°35, février-mars 1991).
Le clivage droite gauche existe mais il est dépassé par un clivage bien plus important : ceux qui ont refusé le TCE et ceux qui l’ont accepté. De même encore, DSK était un fervent partisan du OUI au traité . Or la majorité des français, et la majorité de la gauche, a montrée qu’elle était CONTRE. Leur vote n’a pourtant pas été pris en compte.
On comprend alors un peu mieux pourquoi l’éventualité d’une alternance en 2012 n’était que de la poudre aux yeux. Le candidat choisi pour succéder à Sarkozy avait strictement les mêmes réseaux, les mêmes soutiens, les mêmes orientations.
Pour faire bonne figure, quelques réformettes auraient été distribuées aux verts et autres alliés (des pistes cyclables, le mariage homo ou la dépénalisation du cannabis) ; mais la politique globale aurait été de toute manière dictée par les intérêts transnationaux des grands groupes. Une politique économique ultralibérale. La candidature de DSK était une fausse candidature de gauche. Sous prétexte de vouloir dégager Sarkozy, on obligeait d’honnêtes sympathisants à voter contre leurs idées (soutien inconditionnel Israël et soutien du TCE de l’europe libérale, collusion avec les groupes de presse, entre autre).
Les élections présidentielles sont plus que jamais une pantalonnade servant un seul milieu. La chance de cette affaire, c’est que la gauche va pouvoir peut-être réellement présenter un candidat qui ne soit pas inféodé au leadership du PS et du patron du FMI. D’autres voies vont être possibles. Le Front de Gauche devrait profiter également de cette indécence d’argent et de complaisance. Il faut saisir cette chance pour montrer la réalité des faits !
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