L’ancien petit chanteur à la Croix de Bois n’aime pas Robespierre…
Aucune rue de Paris ne porte le nom de Robespierre. Afin d’y remédier, Georges Sarre et Michel Charzat ont proposé au Conseil de Paris de donner le nom de Robespierre à une rue de la capitale.
Mais une courte majorité UMP-PS a rejeté cette initiative, le Maire ayant demandé un avis défavorable de l’exécutif.
Pas de rue Robespierre à Paris sous Jacques Chirac, pas de rue Robespierre non plus sous Bertrand Delanoë...
En 2006, un des lieux les plus prestigieux de Paris, le parvis de Notre-Dame, au cœur de l’île de la cité, changeait de nom et devenait " Parvis Notre-Dame - Place Jean Paul II ".
En décidant d’honorer ainsi l’ancien pape, Karol Wojtyla, Bertrand Delanoë faisait un choix arbitraire, soutenu par une majorité inhabituelle d’élus municipaux parisiens : socialistes et UMP auxquels s’étaient joints les UDF de l’époque.
Il dérogeait ainsi à une règle qui s’impose d’ordinaire : attendre 5 ans entre le décès d’un personnage illustre et le fait de donner son nom à une rue ou une place parisienne. Tous les autres partis de la majorité municipale de gauche (Verts, PCF, MRC, PRG) avaient voté contre cette décision.
Aujourd’hui, la même alliance UMP-PS resurgit à propos d’une proposition de Georges Sarre et Michel Charzat, faite au Conseil de Paris avec le soutien des groupes MRC, PC, PG ainsi que quelques élus socialistes et verts, de donner le nom de Robespierre à une rue de la capitale.
Une courte majorité a rejeté cette initiative, après l’hostilité affichée du Maire de Paris et une intervention d’une rare mauvaise foi de M. Bournazel pour l’UMP.
Bertrand Delanoë, homme prétendument de gauche et socialiste « libéral » a visiblement un problème avec la Révolution française de 1789 car il est absolument anormal que le Paris des Lumières n’ait toujours pas une rue Robespierre.
On savait déjà que l’ancien petit chanteur à la Croix de Bois avait un faible pour le pape et le Vatican, Etat dans lequel il est interdit d’être non-catholique, d’être syndiqué, de faire grève et dans lequel il n’y a jamais eu d’élections démocratiques.
Mais de là à imaginer que le Maire de Paris considérerait, comme l’UMP et
Robespierre fut l’un des rares défenseurs du suffrage universel et de l’égalité des droits, défendant le droit de vote des comédiens et des juifs. Il participa à l’élaboration de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ainsi qu’à la première constitution française de 1791. Il défendit l’abolition de l’esclavage et le droit de vote des gens de couleur et les Sociétés populaires.
Jean Paul II a toujours mené une campagne acharnée contre les plus élémentaires libertés démocratiques que sont la contraception et l’IVG, sans parler de la lutte criminelle contre le port du préservatif, seul moyen de masse pour enrayer la pandémie du SIDA, ce qui causa (et cause encore) la mort de millions de gens, particulièrement en Afrique…
Comme disent les turfistes, Y’a pas photo…
Intervention de Georges SARRE au Conseil de Paris
"Chers collègues,
Clemenceau avait l’habitude de dire « la Révolution forme un bloc ». Oui, toutes ces femmes et ces hommes méritent d’être respectés et honorés.
J’ai observé qu’aucune rue de Paris ne porte le nom de Robespierre. Ce n’est pas un oubli. C’est un choix. Mais pourquoi ?
Qui est Robespierre ? La caricature du bourreau sanguinaire à laquelle seuls les piètres connaisseurs de la Révolution peuvent encore croire ?
Non ! Robespierre, c’est d’abord un révolutionnaire pétri des idéaux de la philosophie des Lumières.
Robespierre, c’est un député du Tiers Etat, qui se bat pour le suffrage universel, le droit de vote des juifs et des gens de couleur, l’abolition de l’esclavage !
Robespierre, c’est l’un des principaux rédacteurs de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen !
Alors que lui reproche-t-on ? D’avoir agi face à la contre-révolution, d’avoir encouragé l’insurrection populaire ?
D’avoir soutenu des mesures d’exception quand la République était menacée, en particulier par le soulèvement de Vendée ou de Lyon ?
Je n’ai pas le temps d’aller plus loin, chers collègues. Mais de grâce, ne m’opposez pas les poncifs qui circulent : il est établi désormais que Robespierre n’était pas le dictateur qu’on caricature pour mieux jeter l’opprobre sur les idéaux révolutionnaires et républicains qu’il portait.
J’en veux pour preuve qu’il refusa, à la veille de sa mort, de mobiliser les sections, lorsqu’il était détenu à l’Hôtel de Ville, car il refusait de « sortir de la légalité ».
Jean Jaurès, dans son Histoire Socialiste de la Révolution française, écrit, devant le tribunal de l’Histoire : "je suis avec Robespierre et je vais m’asseoir avec les Jacobins".
Je conclurai en vous exprimant par avance ma surprise, si d’aventure notre Conseil récusait Robespierre, alors que nous avons donné le nom de Jean-Paul II à une place de Paris !
Enfin, et puisque nous parlons des idéaux de la République, je vous rappelle la collecte en faveur des salariés de Continental, qui sera aussi un bon baromètre de la gauche parisienne.
Je vous remercie."
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