L’école obligatoire
L'école est obligatoire ! Vous avez sans doute souvent entendu cette phrase. Et si vous avez rétorqué que c'est l'instruction qui est obligatoire et non l'école, vous avez raison. L'article L 131-1 du code de l'éducation stipule : "L’instruction est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, entre six ans et seize ans."
Raison ? Plus pour longtemps. Bientôt, lorsqu'on vous dira que l'instruction est obligatoire, vous pourrez rétorquer que c'est la scolarité qui l'est et non l'instruction. Et vous pourrez ajouter : A partir de 3 ans !
En effet, une proposition de loi qui sera examinée mercredi 25 mai 2011 à 10h suggère de remplacer l'article 131-1 sus-cité par : "La scolarité est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, entre trois ans et seize ans".
De son côté, le sénat propose également de remplacer « 6 ans » par « 3 ans » tout en prônant une entrée dans le système dès 2 ans. Il semble qu'il commette la confusion classique entre scolarité et instruction car il écrit : "Dans l'état actuel du droit, la scolarisation des enfants est obligatoire à partir de six ans, en vertu de l'article L. 131-1 du code de l'éducation." Ce qui est, on l'a vu, faux. Sans doute est-ce pour cela qu'il omet de proposer le remplacement du terme 'instruction' par 'scolarisation' ou 'scolarité'.
Que l'instruction ne soit plus obligatoire est dans l'intérêt de l'Éducation Nationale. Nombre de parents pourraient en effet légitimement l'accuser de ne pas satisfaire l'impératif d'instruction avec leurs enfants. Par contre ils ne pourront pas lui reprocher de ne pas satisfaire celui de scolarisation. On ne sait pas instruire ? Convenons que notre mission est fondamentalement d'accueillir les enfants entre nos murs !
Cette loi proposée à l'Assemblée Nationale remettrait en cause le choix de milliers de familles ayant décidé d'instruire elles-mêmes leurs enfants.
Elle s'opposerait à :
- L'article 26.3 Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 :
« Les parents ont par priorité le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants ».
"Nul ne peut se voir refuser le droit à l'instruction. L'État, dans l'exercice des fonctions qu'il assumera dans le domaine de l'éducation et de l'enseignement, respectera le droit des parents d'assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques."
- L'article L131-2 du code le l'éducation dont l'abrogation n'a pas été spécifiée dans le projet de loi et qui stipule que "L’instruction obligatoire peut être donnée soit dans les établissements ou écoles publics ou privés, soit dans les familles par les parents, ou l’un d’entre eux, ou toute personne de leur choix". Alors ? Le terme 'Scolarité' pourrait-il n'être qu'une imprécision lexicale ? C'est difficilement crédible car il y a une volonté évidente de remplacer 'instruction' par 'scolarité' dans un texte de loi préexistant. Nous allons donc vers une contradiction entre les articles L 131-1 et L 131-2. Soit le terme 'instruction' est conservé, soit il devient nécessaire d'abroger l'article L. 131-2. Quoi qu'il en soit, le remplacement de 'six' par 'trois', n'est pas une imprécision.
Manifestement, la dérive totalitaire de la France continue. La liberté d'enseignement est bafouée et la volonté de contrôler les enfants de plus en plus tôt manifeste. Quels peuvent être les mobiles de ce projet de loi liberticide ?
A-t-on peur que ne finissent par être connus les meilleurs résultats affichés par les enfants instruits en famille en terme de connaissances, de socialisation ou d'image de soi ?
Veut-on stopper la fuite des cerveaux vers l'instruction en famille, constituant autant de désaveux d'une Éducation Nationale à la dérive ?
Cherche-t-on à faire éclater un peu plus la cellule familiale ? Après la promotion du féminisme, du travail féminin, de l'homosexualité, de l'individualisme, du bonheur à travers le consumérisme et les distractions futiles, des méthodes pédagogiques vouées à l'échec, voici venue l'heure de la réduction de plus en plus importante du rôle des parents dans la vie de l'enfant . Les parents sont-ils devenus les ennemis de l'enfant, tout comme la chasse aux terroristes avait fait de votre voisin un ennemi potentiel ? L'adage "Diviser pour mieux régner" semble faire florès parmi les 'dirigeants'.
Veut-on contrôler et manipuler encore plus les esprits en les embrigadant dès 3 ans ? Que ce soit ou non le but, ce serait de toutes façons le résultat.
A-t-on à ce point peur des individus qui ne sortiraient pas du moule normatif de l'Éducation Nationale ?
Si vous désirez exprimer à votre député votre opinion sur ces questions, la liste est ici.
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