Félicitations à François Hollande et Nicolas Sarkozy pour leur qualification au deuxième tour de l’élection présidentielle. Ils portent maintenant une lourde responsabilité, peut-être bien au delà de ce que l’on aurait pu imaginer.
En effet, il y a près de 30% des français (avec ce niveau de participation, on peut parler de manière assez définitive) à qui la classe politique ne sait plus parler.
C’est maintenant leur responsabilité commune de mettre en avant leurs valeurs et leurs vérités pour amorcer la reconstruction de la confiance perdue.
Permettez-moi de préciser un point crucial pour accompagner ces premières remarques. Mon inquiétude face aux 18% du Front National dépasse largement celle qui va avec les 11% du Front de Gauche. Elle n’est pas de la même nature, mais les deux traduisent bien la cassure qui existe entre le peuple et leurs représentants.
Car les hommes politiques représentent le peuple, mais beaucoup semblent l’avoir oublié.
Du coup, cette élection est une élection de déçus.
Les déçus de la campagne de Hollande ont voté Mélenchon, les déçus du quinquennat Sarkozy ont fui vers Le Pen, et les modérés de gauche comme de droite, effrayés par la montée des extrêmes dans les sondages, se sont rabattus sur l’illusion rassurante du bipartisme car nous, membres du Mouvement Démocrate, n’avons pas su les retenir.
Qu’avons-nous fait des 7 millions de voix qui s’étaient retrouvées derrière François Bayrou en 2007 ?
Pas assez. Cependant, il était déjà clair que nous avions bénéficié de la division de la gauche et personne ne pensait que notre mouvement « pesait » déjà 7 millions de voix solides à l’époque.
Je n’ai entendu personne dire que, finalement, 2012 était la première élection présidentielle du MoDem notamment après les abandons des Morin, Borloo, puis Lepage etc... Et aujourd’hui, nous savons ce que nous valons, nous avons un socle et un socle solide.
Après une telle campagne, superficielle au possible, si éloignée des vrais sujets de préoccupation, avec un tel biais imposé par les media et les instituts de sondages, une telle pression des pouvoirs en place pour en arriver à ce deuxième tour préprogrammé, et la montée des extrêmes qui rend le vote dit « utile » quasi inéluctable, la vérité ne pouvait pas remporter l’élection.
Cependant, obtenir plus de 3 millions de votes de conviction, en quelques sortes« écrémés » des votes de recours de 2007, porte un formidable espoir de construction pour le futur.
Cette force indépendante, alternative, humaniste et démocrate n’a pas à se compromettre pour exister.
Merci à celles et ceux qui ont osé, qui ont le courage de voter Bayrou.
Aujourd’hui plus que jamais, et après la déception d’hier pour le militant que je suis, je vois clairement se profiler un futur influent pour notre formation en France.
Une influence dont elle aura grandement besoin...