L’escaclade mélenchoniesque
Mélenchon a choisi l'escalade, parce que c'est un politicien qui pense avant tout stratégie. Peu lui importe les propositions il suffit de sortir des slogans pour satisfaire un jour l'un un jour l'autre et chacun y met ce qu'il veut. (révolution citoyenne, place à l'humain, éco-socialisme, contre l'austérité, contre les banksters.et le fameux "on lâche rien"... etc, etc..) c'est pas un problème..
Bien entendu, Mélenchon vise les deux élections à la proportionnelle susceptibles d'être favorables a un groupuscule médiatisé et qui vit surtout par la "fonction tribunicienne" "la star touch" comme on dit.
Pour réussir il faut exacerber les problèmatiques, ne pas craindre les caricatures, les langues de bois si elles sont hautes et fortes, les vociférations, les insultes même pourquoi pas puisque nos médias vivent de l'écume et des petites anicroches de peoplepolitique et du buzz débilitant.
Cette stratégie a deux objectifs :
a) appuyer sur le discrédit de la gauche de gouvernement en général, car il faut que son mouvement passe devant plus tard. Il faut donc amplifier le discrédit et maintenir la tête du futur noyé des sondages sous l'eau. On ne lésinera sur aucun artifice même fallacieux et approximatif.
b) et puis susciter une abstention record aux élections. En fait il s'agit de rendre un peu plus l'air irrespirable, en démultipliant les coléres (vraies ou fausses), en occupant le terrain médiatique même avec des polémiques stériles ou perverses, en dénaturant et dévalorisant le discours politique... il s'agit d'amplifier encore si possible le rejet des politiques et du politique par les citoyens en les exacerbant et en les empêchant de fait de s'incorporer au débat. Il s'agit de faire gonfler le rejet puis l'abstention, seule possibilité pour les extrêmes de parvenir à crever leur plafond de verre électoral, si les citoyens sont énervés. Donc, il faut les énerver ou les lessiver.
Mais Mélenchon oublie quelque chose. Il n'y a pas que la gauche sur le terrain politique. Et ces interventions à l'emporte pièce (la dernière sur l'Union de la méditérannée n'est 'elle pas un projet de Sarkosy ??), loin de le faire grimper, semblent bien plus favoriser d'autres mouvements et d'autres personnalités. ( Le pen n'a jamais été aussi haut dans les sondages, et Sarkosy chose impensable semble retrouver un statut ou une potentialité politique ).
Et même sur le terrain de la gauche, il ne faudrait pas oublier que pour le moment Mélenchon ne représente électoralement pas plus que l'addition des nombreux mouvement d'extrême gauche ou autre gauche (PCF, LO, NPA, PT, etc...) qui, chose remarquable, tourne à chaque élection présidentielle ou européenne à environ 10 %-11 %. ). Mais bien sûr "la révolution gronde ailleurs en Europe".., et donc bientôt ici ... Mélenchon s'en pense justifié.
S'il y avait donc un conseil à donner au Parti de Gauche, c'est que ce parti se souvienne que "la fin ne justifie pas les moyens" et que "la confiance ça se mérite". Ceci n'est pas un conseil à Mélenchon car bien entendu il n'en a rien à fiche, et qu'il a, à mon avis, son propre intérêt qui ne correspond sans doute pas à la fin poursuivie par son parti..
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