L’Europe Nouvelle du Multiculturalisme !
Immigration : Génération Identitaire contre l'Eurovision
Le paradoxe est trop fort pour ne pas s’y arrêter un instant. Il nous faudrait accueillir tous les peuples du monde. Cette nécessité serait matérielle quant au point de vue des immigrés, elle serait humanitaire quant au nôtre.
Bien.
Nous considérons nos fautes et constatons que les misères de ces gens sont en partie liées aux guerres indues menées par des élites soumises à d’autres intérêts que ceux des nations européennes dont elles ont la chargent. Cependant, si ces fautes sont nationales et européennes, elles ne sont pas le fruit des peuples hôtes. La peuple français n’a jamais demandé la guerre et quand il avait connaissance des preuves invoquées ou des nécessites soulevées, il se rebellait immédiatement contre des positions qu’il qualifiait au moins de saugrenues, quand ce n’était de criminelles. Il n’est pas responsable de guerres qu’il n’a jamais voulues, qu’il n’a jamais demandées, qu’il n’a jamais soutenues et qu’il ne soutient toujours pas ! Quand l’Histoire lui donne finalement raison quant à ses déductions et conclusions passées, on voudrait encore lui faire porter le poids de l’infamie : c’en est trop !
On fait venir ces peuples, on fait venir ces gens. Bien.
Et que se passe-t-il ? Mais rien ! Il sont accueillis comme on accueillait naguère l’oncle auvergnat ou le parrain landais, comme des membres de la famille. On part donc du principe qu’ils ne diffèrent en rien de nous ou plutôt, que ces différences (qui dans leur cas pourraient se compiler : ethniques, culturelles, folkloriques, linguistiques, religieuses, politiques, civilisationnelles,…) ne sont que des détails secondaires où, lorsque ces gens auront été intégrés dans le marché du travail, rien ne subsistera d’autre que d’infimes variations égales en nuances aux autres qui composaient auparavant ce que les réactionnaires osaient nommer le pays. C’est là un double mépris (et une double méprise) : un mépris envers eux, un mépris envers nous. Ils ne sont pas si médiocres que leurs cultures et leurs mœurs s’effaceraient sur le temps court de la génération, d’autant que rien ne leur est demandé en matière d’assimilation si ce n’est l’acceptation tacite de nos dites-valeurs, dont personne ne serait capable à ce jour d’en donner une véritable définition (la valeur, comme tout terme de novlangue, renvoyant d’abord à elle-même) ; on fait comme si ces gens ne venaient sur le territoire qu’avec le souci d’un individualisme dont nous-même sommes allés jusqu’au bout. Sommes-nous devenus si médiocres que nos cultures et nos traditions, que nous négligions par un même mouvement d’orgueil, de vanité et d’hébétude, ne soient tout à fait éteintes ?
Jean-Yves Camus, « spécialiste des radicalités » (sic), joint par téléphone sur l’antenne de RTL par un Yves Calvi bonasse, essayait de décrire la réalité du mouvement Génération Identitaire. La description était factuellement juste mais son incipit me souleva. L’expertise du monsieur en disait long sur le degré de détestation de soi, déguisé sous les détours de la neutralité, qui illustre tant l’ambiance de la majorité des sphères intellectuelles, médiatiques et politiques. Son court exposé pourrait encore se résumer ainsi : les Identitaires seraient partisans de l’ethnoculturalisme au contraire du multiculturalisme de nos sociétés. Il faudrait se pencher sur la pertinence de cette opposition qui soulève plus de questionnements qu’elle n’en résout. Sa neutralité induisait au moins une chose : la réalité du multiculturalisme. Non pas sa réalité en tant que fait nouveau au regard de l’Histoire la plus immédiate, non pas en tant que problématique tout à fait inédite à traiter politiquement au niveau national et européen, mais sa réalité en tant que politique choisie, consciente et volontaire ; sa réalité en tant que nouvelle version civilisationnelle d’un universalisme fatigué ; sa réalité en tant qu’évidence culturelle admise dorénavant par tous ; sa réalité en tant que négation vivante de tout ce que nous fûmes. Ce n’est donc pas une occupation, ni une invasion, comme l’affirment certains agités, ni même de l’immigration incontrôlée, au contraire ! Tout cela est parfaitement contrôlé : c’est le multiculturalisme. C’est à dire l’expression d’une volonté politique, le résultat d’un véritable projet de société. Après la Révolution qui voulut refonder la nation sur une abstraction, avec pour seule nécessité la destruction du pays réel sur lequel elle bâtissait sa rêverie, voici que nos dirigeants, sans penser nous en avertir, ont réussi l’audace de pousser plus loin le projet lumineux en déclarant que ces sots peuples non seulement n’existaient pas, mais qu’ils se devaient même de s’effacer politiquement et socialement devant l’avenir radieux proposé par l’immigration nouvelle.
Le crime de nos dirigeants n’est pas de faire venir des pauvres gens dont ils ont patiemment et méthodiquement désordonné et démembré les pays ; le crime de ces dirigeants est de pousser ces pauvres gens sans autre récit que celui de leur venue et de leur arrivée. Le crime de ces dirigeants est de faire comme si les peuples qui occupent les territoires européens n’avaient pas de légitimité à peupler effectivement ces terres, eux qui n’ont fait qu’y naître arbitrairement de façon indue, gras qu’ils sont, bêtes qu’ils sont. Voici que des dirigeants construisent de toutes pièces un récit politique et civilisationnel, d’une ampleur inédite, qui refuse de porter en lui-même et par lui-même, la majorité écrasante voire absolue de l’ensemble des populations des pays européens dont ils ont pourtant la charge et qui sont, fait déroutant pour un esprit sérieux, leurs propres électeurs. L’anti-récit national et partant, européen, est la nouvelle façon de se tenir au monde : je suis parce que je ne suis pas, j’existe parce que je ne suis rien. L’Histoire est une langue morte que personne ne cherche plus à connaître.
Il faut bien comprendre que l’absence des peuples, des cultures européennes ou de toute référence historique dans les discours et les actes politiques des dirigeants sur les questions de migration (comme sur tous les sujets, d’ailleurs) n’est pas un scandale : nous n’avons pas à accueillir qui que ce soit d’aucune manière que ce soit puisque nous ne sommes plus rien, puisque d’ailleurs nous n’avons jamais rien été d’autre que ce néant et que nous n’avons par conséquent rien à transmettre à personne. L’exil de ces autres n’est plus le passage forcé avant le retour superbe ; l’assimilation, plus le moyen pour ceux qui en feraient le choix de s’approprier une culture avec laquelle ils pourraient élever leur enfants et entreprendre leur vie à nos côtés. Le Voyage dont ils sont les acteurs n’est que le préambule d’une nouvelle Enéide (vidée, certes, de tout sens) dont nos descendants écriront l’Histoire et dont, en réalité, beaucoup se gargarisent déjà. Nous ne sommes plus la mesure des pays que nous habitons mais, déjà, en errance, mentale et culturelle, sociale et politique, dans nos propres pays, sur nos propres terres.
La chanson censée représenter la France à l’Eurovision prochaine fait le récit d’un enfant, Mercy, naissant en mer, en plein Exode Migratoire. En chœur avec ce rythme endiablé, nous nous frapperons la tête en murmurant : pitié ! pitié ! pitié !
Ariel d’Ovund
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