L’Hallal...i de Sarközy
A force de stigmatiser les musulmans, espérant grappiller quelques voix au F.Haine, le dérapage était inévitable.
Cette fois, après le « présidendidat », c’est le premier ministre qui s’y est collé, amalgamant la religion juive et la religion musulmane, en critiquant Halal et Casher, créant le trouble au sein de son propre camp, qui pense pour partie que l’élection est déjà pliée.
Cette gaffe s’ajoute aux autres, et c’est peut-être celle de trop, car Juifs et Musulmans ne veulent pas faire les frais d’une campagne présidentielle qui a fait le choix de les stigmatiser toujours un peu plus. lien
Bien sur, Fillon va tenter de recoller les morceaux, recevant aujourd’hui les représentants de ces religions, expliquant surement que ses paroles ont été mal interprétées, ou que ses mots ont dépassé sa pensée, extrais de leur contexte, mais le mal est fait. lien
La faute sur le Halal et le Casher risque de se payer cash.
Il y aurait bien sur beaucoup à dire sur le sujet, mais il n’est pas sur que cela soit la préoccupation majeure des citoyens.
En effet, lorsque l’on sait dans quelles conditions le bétail est abattu, au-delà des convictions religieuses, il y aurait un vrai sujet à débat.
Ces images insoutenables de scènes quotidiennes qui se déroulent dans nos abattoirs devraient suffire comme explication.
Ames sensibles s’abstenir.
De quoi faire des générations de végétariens.
Comme l’explique Salem Ferdi dans « le quotidien d’Oran », le clan Sarközy, emmené par « le terrifiant Guéant » lequel dépasse les bornes, panique et flirte avec le racisme, ne sait plus à quel saint se vouer pour se donner une chance de gagner la partie. lien
Mais revenons aux déclarations maladroites de François Fillon : en demandant à ces religions de revenir sur ces « traditions ancestrales » d’abattage rituel, peu compatibles avec le monde moderne, le premier ministre a oublié que notre république était laïque et qu’elle se devait de ne pas intervenir dans le champ religieux.
Il est vrai que le présidendidat avait tiré le premier, positionnant clairement la République dans le camp chrétien.
C’était le 20 décembre 2007, dans la Basilique Saint-Jean-de-Latran, à Rome, dès le début de son quinquennat, que le tout frais président élu en déclarant « les racines de la France sont essentiellement chrétiennes » avait clairement placé le pays dans le giron du camp chrétien. lien
Mais l’histoire de Clovis, qu’il cite dans son discours, pour honorable soit-elle, (lien) n’est-elle pas déjà de l’histoire ancienne, dépassée depuis des lustres par d’autres évènements, dont le point d’orgue a été la Révolution Française de 1789, révolution dans laquelle, la place de l’église au cœur de l’état n’était plus une évidence ?
La déclaration des droits de l’homme et du citoyen faisait clairement état que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que la manifestation ne trouble pas la Loi ». lien
Elle précise que « la France forme (…) une union fondée sur l’égalité des droits et des devoirs, sans distinction de race ni de religion ».
Encore plus clairement, l’assemblée constituante s’était clairement positionnée contre l’église en stipulant dans la Déclaration des Droits de l’Homme que « nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément », ce qui signifiait clairement que l’Eglise n’avait plus son mot à dire sur les affaires de l’Etat. lien
Mais il faudra attendre le 9 décembre 1905, lorsque sous l’impulsion d’Aristide Briand, la loi de séparation des églises et de l’Etat sera entérinée. lien
Auparavant, dans les années 1880, c’est l’affaire Dreyfus qui donna le premier coup de boutoir annonçant cette légitime séparation, et il n’est pas inutile de remarquer le cocasse de la situation puisque c’est un militaire catholique, le colonel Picquart, qui défendra l’honneur du capitaine Dreyfus.
La France est donc clairement laïque, même si certains ont encore tendance à l’oublier.
S’agiter n’est pas construire ; En décidant de multiplier les propositions, afin, dit-il, d'asphyxier son concurrent, le candidat de l’UMP est pris dans le syndrome des drames mouvants, et plus il s’agite, plus il s’enfonce. lien
Au moment ou les électeurs donnent la priorité à 76% à la lutte contre le chômage, suivi par la lutte contre la précarité, (67%), et enfin le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat (65%), (lien) les français ne comprennent pas la piste sur laquelle le présidendidat veut les amener avec cette « affaire Halal », somme toute mineure.
Mais Sarközy est dans le déni, s’il a reconnu une fois de plus regretter son « pauv’con », et son Fouquets, (lien) il affirme qu’il n’a « pas fait de cadeaux aux riches », (lien) sauf qu’il est toujours le candidat des plus riches. lien
Il ne veut plus s’engager sur la piste du « pouvoir d’achat, du logement pour tous, de la fin du chômage », de peur que lui soit jeté à la face son bilan peu reluisant sur tous ces sujets. lien
Il en est donc réduit à rester sur des thèmes mineurs, l’immigration, (lien) l’insécurité, lesquels ne sont pas les préoccupations majeures des français.
En effet, les problèmes liés à l’insécurité et à la violence sont mal compris en France, étant la plupart du temps de l’ordre du fantasme, car les citoyens ignorent souvent que celle-ci est surtout préoccupante dans le cadre familial, comme l’explique clairement le sociologue Laurent Mucchielli (lien) dans son livre « violence et insécurité » sous titré « fantasme et réalité dans le débat français". lien
On pourrait aussi évoquer l’or de la Banque de France dont des centaines de tonnes ont été bradées par Sarközi alors ministre des finances en 2002. lien
De Gaulle a du se retourner dans sa tombe, puisque lorsqu’il était au pouvoir, il avait fait exactement le contraire. lien
Cette vente d’or a été l’une des pires décisions du présidendidat, d’autant que depuis, le cours de l’or est au plus haut. lien
En 2004, il était coté 10 000 €, et il avoisinait les 25000 € en 2010. lien
Un internaute a calculé qu’en 2009 cette vente nous avait couté déjà plus de 4,5 milliards d’euros. lien
A 45 jours de l’échéance électorale, le camp présidentiel commence sérieusement à douter des chances de réélection de leur poulain ; de Bruno Beschizza à Jean François Coppé, en passant par Chantal Brunel, le temps est à la déprime, et ils sont de plus en plus nombreux les partisans présidentiels à dénoncer « ces énarques qui entourent leur candidat, et qui les méprisent » comme l’a déclaré le député Yves Bur le 6 mars 2012 lors d’un débat à l’université Dauphine. lien
Lors du salon de l’agriculture Bruno Lemaire avait commencé à faire entendre sa différence, allant jusqu’à énumérer les échecs de son patron : le bouclier fiscal, le débat sur l’identité nationale, la hausse du chômage… lien
Le très chiraquien Jean-Jacques Aillagon, ex ministre de Jean-Pierre Raffarin, vient de décider de quitter son camp, et votera Hollande le 22 avril prochain. lien
Devant le séisme annoncé, c’est la guerre ouverte entre Copé et Fillon qui n’attendent même pas la chute de leur chef pour se disputer la succession. lien
Pour nombre d’éditorialistes, la partie est quasi perdue, et Hervé Gattegno, rédacteur en chef du journal « le Point », pense que le candidat de l’UMP a perdu sa flamme.
« Il n’a plus la fougue, l’esprit de conquête, la passion de convaincre qui l’animaient en 2007 (…) et ses traits se sont creusés presqu’autant que les déficits ». lien
Il aurait pu ajouter que le « présidendidat » craint peut-être, s’il n’est pas élu, les poursuites judiciaires dont il pourrait faire bientôt l’objet. lien
De l’affaire Bettencourt, à celle de Karachi, en passant par les déclarations de feu Kadhafi, lequel affirmait encore, il y a peu, avoir contribué à financer la campagne d’i celui, (lien) il est probable que la justice va s’intéresser de plus près à celui qui trimballe autant de casseroles.
Pour l’instant ce sont les sous-fifres qui sont menacés, mais, comme du temps de Juppé qui a payé, puisqu’il était le trésorier, la dette de son président d’alors, un certain Chirac, il est possible que cette fois, la justice voudra se focaliser sur le principal acteur de toutes ces affaires.
Car comme dit mon vieil ami africain : « qui s’est brulé la langue n’oublie jamais de souffler sur sa soupe ».
L’image illustrant l’article provient de « veneur86.skyrock.com »
Olivier Cabanel
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