L’illusion d’une gauche post-révolutionnaire
La fausse dichotomie qui sépare artificiellement modération et radicalité est aussi vieille que la révolution elle-même. Elle détourne l’antagonisme frontal entre deux types de radicalité, la gauche et la droite pures, en le réduisant à une opposition d’humeur et de tempérament qui serait transversale et interne aux deux champs politiques, entre des éléments plus concentrés et hermétiques et d’autres plus légers et ouverts.
Cet effort multiséculaire de distordre jusqu’à la rupture la symétrie parfaite des équivalences d’oppositions irréductibles entre deux catégories que presque rien n’attache, le prolétariat et la haute bourgeoisie d’affaires, est si tenace qu’elle force presque l’admiration. Après tout, quel gueux n’a-t-il jamais rêvé un jour de mener une vie de château, au lieu de courber l’échine sans relâche et de n’espérer que miséricorde ?
Tandis qu’en coulisses la loi du profit écrase toutes les autres, le travestissement de la lutte des classes en un carnaval médiatique permanent a atteint le stade paroxystique d’une schizophrénie mondiale de masse. Les puissants n’ont jamais autant concentré de richesses de toute l’histoire de l’humanité, où désormais trois milliardaires peuvent posséder autant que trois milliards d’individus. Et face à cette économie devenue complètement insensée et suicidaire, les fausses gauche et droite occupent le devant de la scène pour distraire les esprits et appeler à la modération des spectateurs, cette masse qui n’existe politiquement que pour être séduite par l’élection d’affects pseudo-idéologiques marchandisés.
La gauche est révolutionnaire ou n’est pas. De même qu’à l’inverse la droite est contre-révolutionnaire ou n’est pas. Ni le centre ni la modération n’existent d’eux-mêmes, puisqu’ils ne sont que le reflet sans filtre de la force brute du capital, qui soumet toute loi, toute morale et toute idéologie contrariant son règne absolu et totalitaire, au-delà de la droite et en éliminant la gauche.
Depuis la fin de la Guerre froide à partir des années 1980, la droite a retrouvé sa pleine radicalité contre-révolutionnaire, après avoir été momentanément et partiellement domestiquée par les masses populaires qui ont dû subir deux guerres mondiales impérialistes et un génocide mis en œuvre par une grande entreprise raciste d’extrême-droite. Quant à la gauche, elle s’est de nouveau en grande partie enfermée dans la cage de modération imposée par la bourgeoisie pseudo progressiste, servile du capital.
Une gauche bourgeoise modérée, sans peuple révolutionnaire et isolée
Dire, comme François Hollande et ceux attachés à la social-démocratie, qu’il y a plusieurs gauches et que seul le côté modéré peut gouverner et changer les choses, cela ne peut être vrai que si la politique se restreint au travail parlementaire et à la propagande médiatique, en faisant abstraction des sociétés, des peuples et du monde du travail. Cette vision confine à du léninisme dégénéré où le parti seul capable de gouverner formerait le cœur de la décision politique et l’instance de vérité idéologique suprême. Les propositions radicales et alternatives sont systématiquement rejetées, quand bien même elles réaffirmeraient des fondements que la plupart des acteurs de gauche ont toujours partagé.
L’existence et le règne autonome d’une gauche détachée de tout projet révolutionnaire est une lubie, un contresens qui sert de caution au renforcement d’une hégémonie de droite, capitaliste et antisociale. Que l’on préfère une pratique du pouvoir modérée est une chose, mais écarter systématiquement toute forme de radicalité en est une autre, surtout lorsqu’elle constitue une part essentielle du patrimoine commun de gauche, comme la Révolution française par exemple, pendant laquelle la Première République fut instaurée suite à une insurrection populaire, très violente de surcroît.
Faudrait-il pour autant rejeter le régime républicain, en raison des massacres commis pendant la Prise des Tuileries du 10 août 1792 ? On peut arguer que ce n’est que de la vieille histoire, que la république aujourd’hui signifie autre chose et n’a strictement rien à voir avec ces évènements, que la vraie république est finalement celle des notables bourgeois républicains de la Troisième République. Oui mais, sauf que ce ne sont pas les pionniers et par exemple on ne dit pas que l’Amérique aurait été finalement vraiment découverte par Jacques Cartier, qui aurait mieux exploré le continent que Christophe Colomb (et les Vikings avant ce dernier). Donc la gauche est bien sûr aussi celle des notables républicains formés sous le Second Empire, mais qui est initialement fondée par un soulèvement populaire radical qui a renversé un régime monarchique vieux de plus de mille ans.
Sans cette mobilisation de masse pionnière et révolutionnaire, la gauche se cantonnerait à un cercle de quelques philosophes et artistes utopistes, très sympathiques au demeurant. La démocratie sociale serait pure illusion, un vœu pieux chuchoté dans des chapelles vides, comme ça le devient dans les partis de gauche bourgeois dès que la fameuse question du leadership se pose, en vue de conquérir un pouvoir qui lui est fondamentalement antagoniste, centralisé et autocratique.
La vocation essentielle de la gauche n’est pas de gouverner, mais de rétablir la justice. En occupant le terrain pour protéger la communauté et assurer le partage des biens, et changer les règles du jeu lorsqu’elle est empêchée de le faire. Ce n’est pas la conquête de pouvoir en soi qui a fait entrer la gauche dans l’histoire, mais au contraire sa paralysie complète, lorsque la langue fourchue des puissants n’a plus d’effet sur leurs subalternes et que toute la chaîne hiérarchique, en tension maximale pour faire régner un ordre de plus en plus injuste, s’effondre en cascade.
Jusque dans les années 1980, même les notables bourgeois de gauche républicaine, de souche réactionnaire et catholique tel que François Mitterrand, avaient fait l’effort, certes minimal mais incontournable en réalité, de se conformer à un langage révolutionnaire lors des grands meetings ou de grands événements. Bien que bourgeois et de formation anti-républicaine, Mitterrand avait compris que pour passer de l’autre côté et se présenter comme un président de gauche, il lui était indispensable de prendre des postures révolutionnaires.
Si même un pétainiste repenti n’avait pas à rougir en exprimant parfois une certaine radicalité révolutionnaire il y a une cinquantaine d’années, mais où nous situons-nous aujourd’hui lorsque des politiciens s’autoproclament comme sociaux-démocrates ou de gauche modérée, tout en répudiant l’origine populaire et donc la source radicale, essentielle, de tout ce qui a constitué l’histoire de la gauche jusqu’ici ?
Pour bien prendre la mesure du décalage, il faut l’analyser au-delà de la question d’une simple trahison de la gauche caviar, ou d’une manipulation machiavélienne pour justifier l’injustifiable en vue de garder le pouvoir, comme peuvent le faire les socialistes néolibéraux et leurs forces annexes. La première explication est à trouver dans la mutation à l’échelle mondiale de la droite contre-révolutionnaire, qui se présente aujourd’hui comme révolutionnaire.
Une bourgeoisie tiraillée entre révolution et contre-révolution
Suite à son échec historique de mettre en œuvre son projet contre-révolutionnaire, symbolisée par la catastrophe du fascisme européen pendant la Seconde guerre mondiale, la droite de gouvernement a progressivement délaissé ses reliquats contre-révolutionnaires très focalisés autour de la restauration de traditions patrimoniales au niveau national. Contrairement à l’internationalisme promu par les partis révolutionnaires, qu’ils soient ouvriers, socialistes ou communistes, jusque là les partis de droite et du centre des différents pays n’étaient pas vraiment liés autour d’un projet commun de société. Il y avait évidemment des intérêts communs, notamment économiques, mais pas de véritable structuration d’une action politique commune au sein d’institutions partagées.
C’est ce qu’avaient bien compris certains néolibéraux qui ont chercher à extirper le libéralisme de son carcan nationaliste et réactionnaire, qui ont créé en 1947 la Société du Mont-Pèlerin pour défendre le capitalisme et la société libérale à un niveau mondial, face à un socialisme triomphant qui n’arrêtait pas de s’étendre, en Chine et dans les pays du Sud notamment.
Le rapport des bourgeois capitalistes avec l’ancien régime et l’idéologie contre-révolutionnaire a toujours été ambivalent. D’un côté l’instauration d’une société libérale nécessite que le marché et les entrepreneurs soient libérés d’un maximum de contraintes, en vue de favoriser le profit et l’investissement, mais produisant en même temps une forme d’aristocratie rentière qui finit par s’accaparer de tous les pouvoirs et par imposer un ordre social autoritaire qui bride et empêche l’émancipation.
C’est pour cette raison que la bourgeoisie du 19ème siècle, c’est-à-dire au moment ou l’ordre social capitaliste a remplacé la société féodale d’ancien régime, est parfois acculée à soutenir des mouvements révolutionnaires, tout en cherchant à en garder le contrôle. Mais à partir du moment où le socialisme s’internationalisa dans la deuxième moitié du 19ème siècle, les bourgeois rentiers perdirent l’initiative et ne disposaient plus que du levier national pour en contrer l’extension. Le nationalisme impérialiste et colonial permit ensuite donc aux différentes élites bourgeoises nationales, dont le pouvoir se limitait encore à une gestion « locale » du capitalisme patrimonial, de reprendre la main et d’étendre leur influence en dehors de frontières devenues trop étroites.
Mais cette tentative d’internationalisation des différentes bourgeoisies capitalistes restait encore gouvernée par des intérêts nationaux et était justifiée par un curieux mélange d’idées réactionnaires et progressistes, bien à l’image de cet équilibre bancal sur une position centrale que cherchait à tenir la bourgeoisie entre ancien régime et révolution (le fameux extrême-centre théorisé par l’historien Pierre Serna).
Nous savons maintenant quels furent les résultats de cette stratégie modérée : le fascisme européen et deux guerres mondiales impérialistes. Ce qui de l’autre côté a hélas contraint une majorité des partisans socialistes à adopter un communisme de guerre totalitaire qui a fini par étouffer toute velléité démocratique. Ou bien à rejoindre des formes d’union sacrée toutes aussi calamiteuses et qui ont favorisé la montée du fascisme. Mais à propos des régimes totalitaires ou extrêmes, il ne faut pas se tromper sur la source initiale du fiasco, qui est l’impérialisme des puissances capitalistes. Hannah Arendt, qui en a popularisé le concept, est très claire là-dessus et ne fait pas de trait d’égalité entre fascisme et communisme, mais les analyse en tant que conséquences similaires de l’impérialisme européen et en particulier britannique, ayant connu son apogée au 19ème siècle.
Suite à ce fiasco planétaire, où le système capitaliste connut un krach financier monumental puis avait largement financé et contribué à l’entreprise génocidaire du IIIème Reich, l’élite bourgeoisie et cultivée avait perdu son magistère moral sur la révolution, et n’était plus considérée que comme réactionnaire. D’où cet engouement des artistes et des intellectuels bourgeois pour rejoindre les différents partis communistes. Le capitalisme avait perdu ses ornements culturels et progressistes, et les néolibéraux, qui travaillaient en souterrain depuis la fin des années 1930 pour rénover le libéralisme classique, en avaient parfaitement conscience. Le nationalisme autoritaire était enterré et le colonialisme franchement remis en cause. La contre-révolution fasciste fut une impasse.
Quand la contre-révolution se fait passer pour la révolution
Il fallait donc réconcilier le libéralisme avec la révolution, notamment sur le plan international, pour faire face à un communisme en plein essor, mais qui était lui-même captif d’états-majors révolutionnaires armés, donc forcément hiérarchisés et autoritaires. De 1945 à la chute de l’Union soviétique, la droite libérale et conservatrice avait donc tout intérêt à se présenter comme la véritable révolution, celle des droits de l’homme et du monde libre, en laissant une place à du réformisme social modéré, en vue de préserver et étendre les acquis de la bourgeoisie.
Passé l’ère des grandes révolutions socialistes ou communistes, notamment en Amérique centrale et en Asie de l’est, puis des grands mouvements sociaux à la fin des années 1960 dans les pays développés, la droite libérale a progressivement renoué avec les forces contre-révolutionnaires, ou du moins avec leurs idées, tout en reprenant le discours révolutionnaire sur les réformes sociétales, inspiré de la contre-culture des années 1960. Un attelage contre-nature qui se retrouve dans l’expression oxymorique de Révolution conservatrice, caractérisant les projets politiques de Reagan et Thatcher aux États-unis et au Royaume-uni.
Il faut bien comprendre que ces projets politiques remettaient en cause la politique économique menée depuis les années 1930, lorsque les politiques du libéralisme classique avaient échoué à trouver des solutions à la grande crise de 1929 et avaient laissé place au New Deal. D’autre part, le communisme et le socialisme n’étaient pas seulement vaincus sur un plan strictement géostratégique, c’est aussi tout leur héritage et leur influence dans la législation sociale qui est répudié. Désormais, le progrès social est représenté par le capitalisme libéral, et les vieilles politiques de gauche collectiviste dans leur ensemble sont présentées comme archaïques, liberticides et réactionnaires.
L’inversion des pôles fut d’autant plus aisée que les anciens régimes communistes s’étaient eux-mêmes convertis au système capitaliste, en Chine et en Russie notamment. Mais sous cette rhétorique progressiste de la suprématie des libertés individuelles, aussi bien revendiquée par une partie de la gauche modérée, demeure toujours ce rapport ambigu avec le nationalisme réactionnaire, qui reste encore le seul levier que la classe bourgeoise peut mobiliser afin de justifier et de maintenir sa domination. Car cette internationale révolutionnaire des bourgeois ne propose pas d’alternative et ne dépend que d’une promesse de prospérité globale toute relative, reposant sur les mécanismes économiques arbitraires des marchés financiers, qui sont en réalité manipulés indirectement par les grandes puissances. La politique bourgeoise néolibérale, conservatrice et révolutionnaire à la fois, se décline bien souvent en populisme réactionnaire liberticide au sein des différents pays.
Tant et si bien que la fiction de la révolution conservatrice néolibérale, aussi bien élaborée par les capitalistes que par les partis de gauche de gouvernement, est aujourd’hui reprise et revendiquée par la plupart des partis d’extrême-droite. Certes, le mondialisme libéral à tout crin n’est pas du goût de tous les militants des mouvements réactionnaires, mais il permet néanmoins de se raccrocher à une vision du monde qui dépasse la catastrophe du fascisme européen au 20ème siècle, et en même temps maintient une hiérarchie sociale inégalitaire héritée de l’impérialisme colonial, instauré par les différentes bourgeoisies nationales au 19ème siècle.
Dans ce contexte, où la contre-révolution a repris l’initiative, cette fois-ci en arborant le discours du progressisme néolibéral, est-il possible pour la gauche d’exister en tant que force modérée, sans la participation d’une force populaire révolutionnaire ? Il y a fort lieu d’en douter. D’autant plus que la gauche modérée a elle-même directement contribué à la mise en œuvre de la révolution conservatrice des années 1980, et fut contrainte par la suite de se saborder elle-même, notamment en Allemagne et en France dans les années 2000.
Mais comme il a été dit précédemment, l’important ne se situe pas dans les archives de la trahison et de la perdition de la social-démocratie, qui peuvent s’expliquer par l’échec historique des régimes communistes du Bloc de l’Est d’instaurer une société sans classes, et par l’euphorie qui a gagné les peuples européens à la chute du mur de Berlin et la réunification de l’Europe. En revanche, ce qui n’est plus pardonnable trente ans après, c’est de renier sans retour tout l’héritage révolutionnaire de gauche, au prétexte qu’il serait autant coupable de violence que le fascisme contre-révolutionnaire et aboutirait aux mêmes résultats. Et c’est sur ce point que la position réformiste ou modérée n’est plus admissible, parce que premièrement cela revient à absoudre le capitalisme libéral de tout crime et de toute responsabilité dans la montée aux extrêmes, ce qui est bien sûr faux, puisque dans l’histoire les grandes guerres impérialistes ont été aussi bien provoquées par des oligarchies bourgeoises libérales. Et deuxièmement, cela revient à dire que les convictions politiques n’ont aucune d’importance, puisque tous les partis sans exception ont connu la guerre et ont pu commettre des exactions lorsqu’ils ont été au pouvoir.
Le réformisme modéré, faux-nez d’une bourgeoisie capitaliste agressive
La guerre et la violence sont des faits humains, pas la particularité de certaines idéologies contemporaines. L’extrême-droite, même si elle a commis un génocide historique et des massacres de grande ampleur, c’est en vertu d’une certaine vision de la société héritée du monothéisme où tout le corps social doit être homogène en respectant des traditions hiérarchiques qui assurent la reproduction et la prospérité d’un génie racial national ou civilisationnel. Pour le communisme, c’est la hantise de la moindre différence de classe et de soupçon généralisé de résurgence de privilège d’ancien régime qui l’ont conduit à ses extrémités. Le capitalisme libéral, c’est l’utopie totalitaire qui consiste à croire qu’en soumettant toute la société aux critères de l’enrichissement individuel cela apporterait un bienfait à tous, là où ça n’apporte que misère, exploitation et catastrophe environnementale.
Chacun peut croire au type de projet politique susceptible d’apporter les meilleurs solutions, et le défendre dans le cadre d’un espace démocratique véritablement partagé. Il n’existe pas de position modérée, mais des choix qui s’imposent en vertu de certaines convictions politiques. L’engagement a toujours comporté des risques, et celui de la modération à mi-chemin entre révolution et contre-révolution n’échappe pas à la règle.
Le choix de la modération centriste correspond en réalité aux intérêts radicaux de la classe bourgeoise, qui cherche toujours plus à étendre son hégémonie totalitaire. Rappelons-le encore une fois : l’impérialisme libéral du 19ème siècle, qui a colonisé quasiment toute la planète, avait conduit à la montée aux extrêmes de la première moitié du 20ème siècle. De 1945 à 1989, s’est ensuite mis en place un partage plus équilibré entre droite capitaliste et gauche socialo-communiste, mais qui était précaire et trop dépendant du simple rapport de force. Et derechef voilà la classe bourgeoise qui propose à nouveau son hégémonie, avec toutes les catastrophes que cela a déjà produit ? Doit-on encore parler de modération, lorsque l’alliance de la bourgeoisie avec l’extrême-droite est de nouveau à l’ordre du jour ?
Si l’existence et l’avenir de la gauche dépendent finalement, encore une fois, d’un engagement dans une contre-offensive révolutionnaire, radicale, extrême et sans concessions, ainsi soit-il. Et dans cette situation où la guerre se répand toujours plus, ce qui importe n’est pas la couleur d’un gouvernement bourgeois fantoche, pris en otage par des forces fascisantes, avec lequel il faudrait négocier deux ou trois mesurettes sociales, mais de rétablir et faire régner la justice et la paix entre les peuples.
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