L’investiture de François Hollande, une belle rinçée !
Pour son investiture, François Hollande a voulu rester sobre, digne, simple... Pas si sûrs. A trop vouloir l'être, ou à nous le faire croire, il peut avoir un retour de manivelle avant les législatives.
Dignité, simplicité sobriété. L'investiture de notre nouveau président de la République s'est déroulée dans le climat que François Hollande a choisi. À part la pluie et les grêlons qui l'ont rendue plus distrayante, pas de véritable liesse populaire ni de fêtes déjantées à la mesure de l'événement. Hollande se devait d'être l'antagonisme de Nicolas Sarkozy. Finis les robes Armani et chaussures Louboutin.
Valérie Trierweiler, très élégante, qui l'a accompagné pendant toute cette journée mémorable, portait une robe d'une marque banale, Apostrophe, environ 200€, un manteau blanc de Tara Jarmon, 650€, et des escarpins de l'originale Anne-Valérie Hash, 250€, soit 1100€. On est loin des 1500€ de la robe Prada, d'ailleurs magnifique, que portait Cécilia Sarkozy pour l'investiture de son époux en 2007, pour ne citer que sa robe…
Histoire de se démarquer du mandat Sarkozy, François Hollande en a fait des tonnes pour
rester simple. Du départ de son domicile rue Cauchy dans le 15ème, jusqu'à l'Elysée, le cortège de François Hollande prendra beaucoup de retard à cause d'embouteillages et plusieurs arrêts aux feux rouges qu'il interdira de franchir. Et tout ça sur la surveillance étroite d'un hélico ! Ça frisait vraiment le ridicule !
A 10h, Nicolas Sarkozy arrivait avec Carla par la porte du coq à l'arrière de L'Elysée. Fini pour lui l'entrée par la cour principale.
Pendant que son époux, toujours président, attendait dans le hall le candidat gagnant, Carla en ballerines noires recevait Valérie Trierweiler pour lui transmettre les manettes des cuisines. Compte tenu du rôle que la République accorde au rôle de 'première dame', on se demande bien de quoi elles ont pu discuter.
Nicolas Sarkozy, agité de quelques poignants derniers tics, a reçu sur le tapis rouge et tout en bas des marches du perron, un François Hollande plus que réservé, pas du tout affable. Ils se sont éclipsés pendant 38mn, le temps de faire croire qu'un code nucléaire à transmettre existait réellement et se sont quittés sans effusions. Le strict minimum. Nicolas aurait bien voulu, pas François. L'un est en manque affectif, l'autre est pudique. Mais les deux sont des loups politiques, il n'a donc jamais été question de cadeaux entre eux.
Alors que Nicolas Sarkozy avait réussi son départ lors de ses dernières allocutions, là, il loupe sa sortie. Partir main dans la main avec son épouse n'est pas très digne d'un président sortant.
Un dernier coucou aux pauvres cris qui l'appellent, Nicolas Sarkozy monte dans sa voiture qui crisse une dernière fois sur les graviers sublimes. Il sort une main pour saluer les fidèles militants désespérés. Apparaît alors son bracelet Albanu en poils d'éléphant serti d'or, dernier modèle d'une collection haut de gamme, 2245€. Il n'a pas pu s'en empêcher ! Mais il aurait pu porter aussi le modèle en poil de girafe ou en queue de cheval, d'Albanu, grande marque monégasque pour les adeptes du bling-bling de la savane. Un prochain cadeau à envisager pour Carla.
Pendant ce temps, à l'intérieur de la Salle des fêtes de l'Elysée, François Hollande vit enfin son rêve. Jean-Louis Debré lui remet solennellement la Grand-croix de la Légion d'honneur. Il fait son premier discours de président investi. Comme d'habitude, sa cravate est de travers avec un nœud étranglé.
Qu'est-ce que c'est agaçant ces nœuds de cravate mal faits ! Sauf, Nicolas Sarkozy (et oui), Pierre Bergé (YSL oblige), le magnifique Stéphane Hessel, Jack Lang et quelques autres que j'oublie, très peu savent faire un nœud droit qui va permettre à la cravate de tomber parfaitement. L'élégance, en un tel jour, c'est un devoir. Visiblement, pas pour tous.
Bref, embrassades aux invités, bise à Mazarine qui filme avec son Iphone pendant que devant les Invalides le canon tire à blanc ses 21 salves. Enfin... Le président bling-bling est mort ! Vive le président plan-plan !
La remontée sur les Champs avec la DS5 restera un moment privilégié car les éléments naturels ou surnaturels ont décidé de jouer avec lui. La pluie redouble et fouette Hollande transfiguré par l'exaltation du moment sublime. Sous les vivats de la foule massée et trempée par cette eau bénite, il arrivera sous l'Arc de triomphe plus lourd d'un litre ou kilo de plus.
Ravivage de la flamme sur la tombe du soldat inconnu, sonnerie aux morts, "La Marseillaise". Et la pluie qui 'flingue' les képis des officiers stoïques, qui ne fléchie pas. Puis, les Tuileries et un hommage à Jules Ferry où les enfants invités sont ravis. Le temps s'amuse. Il fait beau. Pendant ce temps Nicolas Sarkozy fait son jogging au Bois de Boulogne et râle après les paparazzis qui le suivent. "Vous n'allez pas me suivre tous le temps comme ça !"
Pour le 7ème président de la 5ème république, direction l'Institut Pierre et Marie Curie où François Hollande doit, pour la deuxième fois de sa première heure de quinquennat, déposer une gerbe devant la statue du génial couple français.
Mais maintenant il grêle ! Peu importe les caprices et humeurs célestes. Le président, lunettes et chemise trempées, applaudit les jeunes chercheurs agglutinés aux fenêtres et repart pour l'Hôtel de ville, très en retard sur l'horaire imparti.
Pour la troisième fois il s'est changé de costume. Un bleu moins soutenu. A la mairie de Paris attendent 1000 invités triés sur le volet, ses fidèles, ou ex-ennemis pardonnés. Présent sur le parvis, Bertrand Delanoë, son ami, très ému. C'est la première fois qu'un maire de gauche reçoit un président de gauche.
Un délicieux bain de foule après, François Hollande entre dans l'Hôtel de ville.
Rien ne change, tout est immuable. Dans la salle des fêtes, Ségolène Royal, comme à son habitude, guette toutes les caméras sur elle et affiche selon les plans un sourire instantané. Emmanuel Vals mâche un chewing-gum, Yves Simon et sa morgue arborent de nouvelles lèvres siliconées, mais, dans l'ensemble, toute cette assemblée est digne et impatiente de voir son président élu.
"Cher Bertrand Delanoë, j'ai compris votre émotion…". Discours de François Hollande et l'émotion qui ravage Delanoë en perte de contrôle. Et puis les remerciements des élus et proches massés en rangées immobiles qui attendent l'accolade forcément sublime de celui qui saura peut-être se montrer reconnaissant.
Parmi eux, un visage carnassier surgit du passé, Jean Tiberi, toutes canines hérissées serre la main à Hollande. Beurk ! Comment peut-il ?
Arnaud Montebourg, Pierre Moscovici, Jean-Marc Ayrault qui tout à l'heure sera promu premier ministre, ont l'allure et les nœuds de cravates conformes au moment solennel. C'est bien. On est dans la dignité.
Reste encore pour le président son dernier rendez-vous à Berlin avec Angela Merkel où la presse européenne l'attend au tournant.
19h. Aéroport de Villacoublay. Les éléments décochent un dernier coup de foudre sur le Falcon présidentiel qui vient de décoller et l'obligent à revenir sur le tarmac. Mais Hollande, pas tombé de la dernière pluie, a prévu un avion de rechange.
Un redécollage plus tard, François Hollande maître de l'univers et des éléments, s'envole enfin vers Angela avec une heure de retard. Quelle journée !
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