L’UMP à la recherche d’un chef (2)
La définition du chef de parti établie, l'attention porte désormais sur son élection. Celle-ci sera le terme d'une âpre bataille que nos voisins européens ont déjà analysé.
En attendant la fin de l'été, moment supposé de la déclaration de candidature de Jean-François Copé, et surtout le 18 septembre, date à laquelle les candidatures pour l'élection de l'équipe dirigeante de l'UMP devront être transmises au Bureau politique du parti et à la Commission d'Organisation et de Contrôle des Opérations Électorales, un calme trompeur règne. Chaque camp prépare ses armes. Si en France l'attente permet de tourner les projecteurs vers d'autres actualités, chez nos proches voisins européens les éléments de la bataille à venir ont déjà été mis en exergue.
Pour les papiers anglophones et germanophones, la bataille sera tripartite. Deux opposants se distinguent en particulier : François Fillon et Jean-François Copé. Le premier est présenté comme discret et pondéré, le second comme hyperactif à l'instar de Nicolas Sarkozy. De ces deux personnalités opposées se distinguent deux subtilités idéologiques dont le Front National est la pierre d'achoppement. Alors que Mr Fillon a clairement indiqué vouloir réunir toutes les forces de la droite républicaine, en ouvrant le parti aux centristes tout en étant sans concession avec le parti d'extrême droite, Mr Copé semble avoir embrassé l'ambiguïté du modèle Sarkozy. Pour les observateurs européen, cette divergence pourrait être effacée par la présence d'un troisième homme : Alain Juppé. Celui-ci a su se démarquer en condamnant l'esprit revanchard né du double soufflet essuyé par le parti aux présidentielles et aux législatives. Cet esprit aurait transformé la campagne pour la présidence du parti en une course à l'investiture pour les élections présidentielles de 2017. Le vote Juppé serait donc le moyen de recentrer le débat sur l'Union et son rétablissement. Les observateurs étrangers le présente comme une solution de dernier recours si le duel Fillon/Copé menaçait irrémédiablement la cohésion de l'UMP.
Cette cohésion est à reconstruire selon les publications anglophones qui présentent le retrait soudain de Mr Sarkozy comme un coup de boutoir ayant rompu les rangs de l'Union. Pour en convaincre, elles rendent compte des points de vue des uns et des autres, du militant de Valencienne aux cadres dirigeants. De cette cacophonie, les publications germanophones tentent de discerner une organisation progressive en vue de la bataille annoncée. Le retrait du chef engendre certes un désordre grossier mais la recherche d'un président est l'occasion pour chacun d'exprimer sa voix et de choisir son camp. Pour les cadres, ce choix est moins une affaire d'idées que de dispositions affectives : Rachida Dati contrariée par Fillon aux législatives a choisi Copé, Xavier Bertrand effacé par Copé au poste de Secrétaire général du parti a choisi Fillon. La camp Copé a déjà remporté une victoire grâce à la reconduite de Christian Jacob au poste de président du groupe UMP à l'Assemblée nationale. À l'image de son chef, le camp Fillon est discret.
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