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Accueil du site > Actualités > Politique > La compétence de l’apparence en politique

La compétence de l’apparence en politique

Une équipe de psychologues de l’université de Princeton a montré que les inférences de compétence, basées uniquement sur l’apparence du candidat politique, et sans connaissance préalable sur la personne, prédisent les résultats des élections du Congrés étasunien. Pour remporter une victoire politique, l’apparence compte. C’est ce que l’on apprend dans le Science Magazine de cette semaine.

Alexander Todorov et ses collègues de Princeton ont montré à un chantillon de plus de 800 personnes, des photos de deux candidats s’opposant pour la course au Sénat ou à la Chambre des Représentants. Les visages ne devaient pas être connus : les photos de Hilary Clinton ou John Kerry par exemple ne faisaient pas partie de l’expérience. Il a été demandé aux sujets d’évaluer les politiciens selon des critères tels que l’âge, le charisme ou la compétence, sur la seul base d’un coup d’oeil de moins d’une seconde.

Si l’évaluation de l’âge ou le charisme paraissent possibles à juger de la sorte, que représente l’évaluation de la compétence au regard d’une photographie ? Le fait est que dans près de 70 % des cas, le candidat qui est apparut visuellement le plus compétent était le vainqueur de l’élection. Ceci nous apprend que la compétence politique nécessaire pour remporter une élection n’est pas celle qui est une capacité de bien faire quelque chose, fondée sur les connaissances, la pratique ou les aptitudes, mais une compétence de force physique ou de dominance sociale. En particulier les candidats avec une « face de bébé » sont perçus comme incompétents.

Mais la pulsion qui nous pousse à voter contre la « face de bébé » n’est pas toujours vérifée : l’exemple de Georges W. Bush en est une bonne illustration. Quoi qu’il en soit, le taux de succès de l’expérience (72 % pour la course au Sénat, 67 % pour celle de la Chambre des Représentants) est sans appels : pour les électeurs, l’apparence d’un candidat suffit pour juger de ses compétences.

Tout cela n’est pas une découverte complètement révolutionaire. Chaque élection apporte son lot de millions investits en campagne d’affichage, avec des candidats souriants. Seulement, elle nous rappelle que le vote politque est une démarche qui doit être réflechie.

Source principale : Reuters.


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7 réactions à cet article    


  • Gus (---.---.85.227) 11 juin 2005 14:15

    cela n’augure rien de bon pour Hollande !


    • William Miller William Miller 12 juin 2005 03:59

      Voila pourquoi Bayrou ne sera jamais elu president.


      • Benoit (---.---.230.91) 12 juin 2005 09:28

        A mon avis, ce ne sont pas les résultats qui doivent etre mis en cause, mais l’expérience elle même. Comme nous ne choisissons pas nos élus sur un coup d’oeil, il est complètemnet idiot de demander leur avis aux gens sur un coup d’oeil !


        • Virginie E. 12 juin 2005 17:38

          ... Tou comme Chirac est « sympatoche » ou encore pourquoi les dents un peu longues et pas tres esthétiques de Nixon l’ont fait perdre contre Kennedy. Encore de la politique ou seulement de la communication ? Ca laisse perplexe...


          • meusesurmeuse (---.---.169.254) 16 juin 2005 12:35

            En journalisme aussi cela peut marcher, d’où l’intérêt de mettre sa photo à côté de l’article smiley


            • Virginie E. 16 juin 2005 12:44

              Je crois que le physique est bien la dernière chose que l’on puisse choisir. Le mettre en avant avant les compétences semble donc assez injuste.


              • Daniel Murgui-Tomas murgui-tomas 20 juin 2005 19:31

                Ces travaux sont à mettre en parallèle avec ceux du psychologue américain Albert Mehrabian. Dès les années 70 il a démontré en essayant de mesurer le degré de sympathie, que l’essentiel de ce qui marque le public est la communication non verbale (gestes, mimiques, intonations) à près de 80%, plus que le contenu du discours. D’ailleurs, ma pratique de coach média me permet de constater que des hésitations répétées, un trombone trituré, une main à hauteur de la bouche, une transpiration excessive, peuvent s’avérer particlulièrment désastreux en télévision. De tels détails donnent en effet l’impression, parfois fondée, que celui ou celle qui s’exprime éprouve un sentiment d’embarras, voire dissimule la vérité. Au grand dam de ceux qui passent leur temps à « bétonner » leurs interventions, le petit écran use en réalité d’un double langage. Gestes et intonations y apportent en fait autant d’informations, voire plus, sur celui qui s’exprime que le contenu de ses propos.

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