La Démocratie en 3D
La Démocratie en danger.
Et bien après, rien.
Pourquoi ?
Parce que si la République est en danger, c’est parce que la Démocratie elle-même est déjà bien entamée. C’est devenu réellement « cause toujours ». Le champ démocratique, après avoir stagné, régresse. Et personne là ne s’en émeut. En fait il semble que nous soyons plus anesthésiés que fatalistes. On ne s’en rend pratiquement plus compte. Il y a bien le fameux « tapez un, tapez deux, tapez trois… » télévisuel, le zapping... Mais la démocratie, la vraie, pas la formelle, pas la participative, celle au sens strict du terme, elle n’est plus à l’ordre du jour. Pourtant le peuple n’a rien perdu de sa légitimité à choisir son destin. S’il ne paye plus l’impôt du sang sur le champ de bataille, il paye dans sa vie au jour le jour l’impact de la mondialisation, de décisions prises ici, en occident, d’une guerre économique.
La démocratie a été Déstabilisée par le relativisme, Démobilisée par les pragmatiques et les experts, Désinformée par ceux là même qui nous informent. C’est ça le danger. Ces trois D là. Une entreprise de déconstruction.
Le relativisme a sapé les fondements de notre République, mais aussi de la démocratie. Il a eu le mérite de faire apparaître notre socle « universaliste » pour ce qu’il était, plus qu’une abstraction, un mirage. Certains des acteurs ont continué à parler d’universalisme, alors que par leurs actes, ils y renonçaient. D’autres ont tenté de le sublimer, de le dépasser par la figure absurde et toute aussi illusoire du « citoyen du monde ». L’universalisme a fait place à la mondialisation, la gauche internationaliste li-li-bobo n’y a vu que du feu. L’élan de l’occident s’est retrouvé efficacement lesté, handicapé, plombé. Avec le relativisme c’est la fin de la démocratie, par l’effet du « tout se vaut ». C’est par le relativisme, poussé jusqu’au différentialisme, que les minorités ont commencé à imposer leurs vues à la majorité, que le principe d’ingérence d’un occident gendarme et professeur du monde, s’est retourné contre lui. Ces vues minoritaires pouvaient être communautaristes et anti-républicaines, et être opposées à notre culture, elles valaient, paraît-il, relativement bien les nôtres. Aujourd’hui on a même dépassé le relativisme niveleur. Le balancier est parti loin vers le différentialisme. On a tout re-hiérarchisé. Fini les « ismes » rassembleurs, finit la figure du philosophe, vive l’état « liquide » insaisissable, incontrôlable. Les valeurs de l’occident chrétien sont systématiquement dénigrées et même niées, au profit des valeurs plus « métissées », plus exotiques, au profit de cette figure du « citoyen du monde », une sorte de synthèse abstraite, et impossible, vidée de toute pouvoir politique, de toute action démocratique. Un pantin qui croit être « libre ». Avec le relativisme, la majorité (forcément opprimante) est devenue, coupable d’être majoritaire, et a du s’excuser seule, dans un jeu de repentance permanente. Et les minorités (forcément opprimées) sont devenues sublimes, elles seules. Tout doit être fait pour qu’on les entende, qu’on les écoute, chacune d’elles, au moins autant, voire plus que la majorité réduite au silence. La fameuse majorité « silencieuse ».
Le pragmatisme et les experts ont démobilisés. C’est le coup du « y a pas le choix » et du « c’est trop complexe pour vous ». Comment voulez vous faire vivre la démocratie, quand vous retirez la possibilité du choix, quand vous niez au peuple sa responsabilité et son existence même ? Il ne peut y avoir de démocratie sans peuple constitué (et non un conglomérat de communautés retenu par M. Besson dans son analyse de l’identité nationale). A l’heure des experts, ne sont appelés à s’exprimer, puis à participer, que ceux qui savent, même si ils n’ont aucune légitimité politique, aucun mandat électif, donc aucun compte à rendre. Le peuple assume pourtant seul, les choix de ses experts parfois autoproclamés.
La démobilisation « atomisatrice » et « déconstituante », qui s’en suit, facilite la tâche de dirigeants en quête d’une gouvernance mondiale, qui en échange d’une « paisibilité » relative, nous imposeront un totalitarisme technocratique certain, dépourvu de toute légitimité démocratique. Ces dirigeants savent fort bien ce que pensent les électeurs, mais ils font tout pour ne pas les entendre. Leur unique but est la place au pouvoir (comme une place au chaud en hiver), pour y mener la politique du fait accompli. Que le désir de pouvoir soit à l’œuvre dans l’action politique, c’est normal, mais que ce désir devienne l’œuvre elle même et c’est la fin. Plus rien ne peut être produit. Ah oui, ils sont instruits, enfin techniquement, et tellement surs d’eux-mêmes, que si le peuple, à l’occasion d’un référendum, se reconstitue et s’exprime, il est aussitôt contredit, nié, et appelé expressément à se déjuger. Ceux qui le soutiennent et le relaient sont traités de populistes (au mieux), par les politiques-experts et les médias. Inutile de rappeler les épisodes récents.
L’Europe actuelle n’est donc pas une entité démocratique, tout le monde l’a bien compris. Elle ne cherche pas la constitution d’un peuple européen, pire elle travaille à la déconstruction des peuples nationaux préexistants. Les « transferts de compétences », rien que cette expression devrait alerter les démocrates. Transfert d’une organisation « représentative » déjà faiblement démocratique, vers une organisation supranationale échappant à tout contrôle.
Enfin, la désinformation est le bras « armé » de ce nouvel ordre mondial que l’on veut (qui on ? et à quel titre ?) nous imposer. Les médias, n’informent presque plus, ne transmettent rien. Ils communiquent. Ils travaillent l’opinion. Ils corrigent et camouflent les « sentiments », les « impressions ». A coup de « ils ont voulu dire », ils réinterprètent, si besoin est, les rares moments d’expression du peuple. La presse passe son temps à tester son pouvoir grandissant (de nuisance ?) et cherche à devenir plus acteur que média.
Les intellectuels, les politiques, les techniciens, se donnent ainsi en spectacle, jour après jour et les médias leurs tendent un miroir, souvent très déformant, au lieu de les faire passer par un objectif au sens photographique. Ils sont tous d’accord entre eux. Ce petit jeu leur va fort bien finalement. Les idées même de l’intérêt général et de la démocratie leurs sont étrangères. Sinon ils n’agiraient pas ainsi. Je dirais même que, pour eux, « l’intérêt général » est étranger, en ce sens qu’il ne peut pas être un intérêt national, qui s’opposerait ainsi à la mondialisation dont ils tirent leur espérance de pouvoir sans frontière. C’est pour cela qu’ils ont abandonné le principe démocratique, car celui-ci est lié, complètement, à l’existence de la nation et à la citoyenneté et à l’existence d’un peuple constitué (et non d’une simple population).
Il faut garder espoir de voir le peuple Français se reconstituer. A quelle occasion ? Je l’ignore. Espérons simplement que cela dépassera le cadre éphémère et virtuel d’une compétition sportive, instrumentalisée comme un pur objet de propagande communautariste. Le communautarisme est le piège dans lequel les fossoyeurs de la démocratie veulent nous amener. La mondialisation dilue la démocratie, le communautarisme sera son poison.
Il faut, sans doute se rappeler l’adage Mitterrandien, « la politique c’est du judo ».
(1) Debout la République de M. Nicolas Dupont-Aignan
(2) Résitance Républicaine prolongation de Riposte Laïque
(3) République Solidaire de M. Dominique de Villepin
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