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La famille centriste en France (2)

Petit retour en arrière pour rappeler qui sont les « vrais » centristes (dans le langage politique d’avant 2007) qui ne sont ni des radicaux, ni des libéraux, ni des adhérents du MoDem, mais avant tout, des « démocrates sociaux » : « une exigence intellectuelle et morale, un désir d’action », selon Raymond Barre. Seconde partie.

Après bien des vicissitudes, la famille centriste a réussi à se réunir dans un unique parti en 1976. Cela dura une génération (jusqu’en 2002).


Éclatement des centristes en 2002

Si François Bayrou a compris qu’il fallait changer la marque en faisant naître Force démocrate puis, en accédant (enfin) à la présidence de l’UDF, en reprenant cette (ancienne) marque à son profit, il a suscité bien des amertumes et des rancœurs : les libéraux d’Alain Madelin ont quitté l’UDF en créant Démocratie libérale à l’occasion d’une réelle divergence stratégique après les élections régionales de mars 1998 (les libéraux ayant accepté quelques exceptions au refus d’alliance avec le Front national).

L’éclatement atomique eut lieu juste après le premier tour de l’élection présidentielle du 21 avril 2002. La charge émotionnelle d’un Jean-Marie Le Pen au second tour aidant, Alain Juppé a précipité la création de l’UMP censée soutenir Jacques Chirac, malgré la réticence de beaucoup de leaders du RPR, en particulier de sa présidente, Michèle Alliot-Marie, et de Nicolas Sarkozy, son précédent codirigeant (avec Philippe Séguin).

Menés par Philippe Douste-Blazy, de nombreux parlementaires UDF rejoignirent l’UMP, y compris (comme écrit plus haut) Jean-Louis Borloo, porte-parole du candidat François Bayrou. Quand je dis "nombreux", c’est la quasi-totalité des élus UDF, avec à la clef, quelques postes ministériels (dont Matignon accordé à Jean-Pierre Raffarin), la présidence de l’immense groupe UMP à l’Assemblée Nationale, Jacques Barrot qui laissa le poste à Bernard Accoyer en 2004 lorsqu’il fut nommé à Bruxelles, et depuis lors, malgré la récente tentative, le 23 novembre 2010, de Jean Leonetti pour la succession de Jean-François Copé, toujours resté dans le giron de l’ancien RPR.

La détermination de François Bayrou à garder l’UDF n’était pas, évidemment, sans arrière-pensée personnelle. D’un point de vue stratégique, il trouvait l’enrégimentement contreproductif électoralement (il a eu le courage de le dire à Toulouse en février 2002) ; d’un point de vue politique, il pensait que c’était le meilleur moyen de renoncer à ses propres convictions ; enfin, d’un point de vue personnel, c’était ne plus avoir d’appareil pouvant le soutenir pour sa probable candidature à l’élection présidentielle de 2007.

Notons aussi que Bernard Bosson (ancien maire d’Annecy), le principal concurrent de François Bayrou en 1994 et qui était favorable au principe d’une réunion de l’UDF et du RPR à l’époque des rénovateurs, est resté fidèlement à l’UDF.

Malgré toutes les tentatives, l’UDF est parvenue à survivre, préservant son financement public et son existence politique en sauvant son groupe parlementaire, avec près de trente députés UDF élus ou réélus en juin 2002.

Cette structure malgré tout légère a suffi à François Bayrou pour se présenter à l’élection présidentielle de 2007 et pour réaliser un très bon score (sept millions d’électeurs). Il a montré par ailleurs que le centrisme n’était pas dissout dans l’UMP puisque l’électorat UDF a toujours bien résisté entre 2002 et 2007, et que la fusion de 2002 n’était pas une addition mais une soustraction.


Éclatement des centristes de 2007

La voie indépendantiste totale adoptée par François Bayrou tant pour le second tour de l’élection présidentielle que pour les élections législatives de juin 2007 a été le déclencheur d’une seconde explosion atomique du centrisme.

François Bayrou a fondé le MoDem le 10 mai 2007 (formellement le 1er décembre 2007, il y a trois ans) dans l’optique de réunir tous ses électeurs. Hélas, son électorat était très hétéroclite (40% votant pour Nicolas Sarkozy, 40% pour Ségolène Royal et 20% allant à la pêche au second tour).

Cette création a engendré un véritable espoir d’engagement, souvent de jeunes actifs qui ne s’étaient jamais engagés auparavant et qui ont eu la naïveté de croire que le monde pouvait être réinventé (la déception a été à la mesure de leur attente) ou alors d’anciens responsables politiques rejetés par leur camp d’origine. Malheureusement, ce n’étaient là plus des centristes avec une philosophie commune qui pouvait former une cohérence globale, mais des personnes d’horizon très divers cherchant à surfer sur la "vague Bayrou" à des fins parfois carriéristes (la stratégie des élections municipales de mars 2008 a été éloquente).


Le refus de nouer des alliances électorales avec d’autres formations, quelles qu’elles fussent pour les législatives a été suicidaire dans le cadre d’un scrutin majoritaire. Le résultat des courses : absence de groupe puisque trois députés MoDem seulement ont été les rescapés de cette opération kamikaze.

Conçu comme un ensemble qui engloberait l’UDF, le MoDem est devenu, lui aussi, une soustraction plutôt qu’une addition, ne pesant plus, au lendemain des élections régionales de mars 2010 que la moitié du "fonds de commerce" moyen de l’UDF entre 1995 et 2007.

Une telle stratégie dévastatrice a engendré une véritable désertion des élus qui soutenaient François Bayrou. Dès le mois de mai 2007, la plupart des députés UDF ont renoncé au MoDem pour poursuivre leur alliance classique avec les gaullistes : c’est en cela que le Nouveau centre a été conçu plutôt comme un syndic de parlementaires pour se faire réélire avec l’investiture de l’UMP. Et cela a fonctionné, puisque le Nouveau centre a pu constituer un groupe aussi nombreux que l’ancien groupe UDF en 2002.

La formation du Nouveau centre ne s’est pas fait sans arrière-pensée non plus : la perspective de ministères et d’investitures a eu son rôle déterminant. Cependant, cette démarche paradoxalement donnait raison à François Bayrou : ce sont les parlementaires qui sont restés à l’UDF en 2002 qui, finalement, ont le plus gagné par rapport aux "UDF de l’intérieur" (de l’UMP). Les relations UMP-NC ne sont guère différentes des relations RPR-UDF en 1993 ou en 1997, par exemple, avec un lien de vassalisation relativement démonstratif. Le Nouveau centre a tellement bien réussi cette tentative de s’UDFiser qu’il a accueilli quelques transfuges de l’UMP qui avaient fait le mauvais choix en 2002, comme Hervé de Charette.

Mais beaucoup d’autres centristes refusèrent cet opportunisme à peine voilé du Nouveau centre et, soit se retrouvèrent "orphelins de parti" comme Jean-Louis Bourlanges (ancien député européen), Gille de Robien (ancien maire d’Amiens) ou encore Pierre Albertini (ancien maire de Rouen), soit créèrent leur propre groupuscule centriste, comme Jean Arthuis avec son Alliance centriste fondée le 27 juin 2009.


Kaléidoscope à six faces

Donc, si je résume, il existe maintenant, de l’ancienne mouvance centriste (originellement CDS), six points de chute : le MoDem qui, statutairement, en est l’héritier juridique le plus incontestable, le Nouveau centre qui, électoralement, en est l’héritier parlementaire, les UDF à l’intérieur de l’UMP, et parmi eux, les UDF ayant choisi, comme Jean-Louis Borloo, d’entrer au Parti radical, la nanoscopique Alliance centriste, et enfin, les SPF, à savoir sans-parti-fixe.

Le devenir juridique de l’UDF est un élément crucial. Qu’adviendra-t-il, le 1er décembre 2010, de la structure UDF ? Si elle était dissoute, François Bayrou n’aurait plus aucun pouvoir sur le sigle. Si elle perdurait encore pour une durée de trois ans (par exemple), elle empêcherait la réutilisation du sigle par les responsables du Nouveau centre.

La question à se poser reste sur les intentions du Parti radical (Laurent Hénart veut se séparer de l’UMP), qui pourrait aussi préférer la réunification avec les radicaux de gauche, le danger communiste n’existant plus, et sur les velléités des centristes de l’UMP réunis autour de Pierre Méhaignerie et de Jean-Pierre Raffarin. A priori, ces derniers excluent de quitter l’UMP mais Jean-Pierre Raffarin a cependant créé un sous-groupe d’une trentaine de sénateurs pour formaliser son autonomie (mais en accord avec Nicolas Sarkozy).

Car les intentions du MoDem de François Bayrou sont claires : tant qu’il n’y a pas réelle indépendance, pas de rassemblement.

Jean-Louis Bourlanges préside désormais un club de réflexion destiné à réunir toutes les composantes centristes. Nul ne doute qu’un tel rassemblement ne pourrait se concevoir qu’autour du Nouveau centre qui est la structure la plus solide avec financement, élus et ministres.

Et c’est bien là le hic de la famille centriste : le parti le plus apte à capter l’héritage est le Nouveau centre… mais le seul candidat crédible reste bel et bien François Bayrou.


Tout porte à croire que la réunification de la famille centriste ne pourra se réaliser avant l’élection présidentielle de 2012.

À moins que…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison
(30 novembre 2010)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :

À qui appartient l’UDF ?
Encore un effort, Monsieur Bayrou.
L’UDF est morte, vive le MoDem.
Un vrai centriste.
Le MoDem peut-il se relever des 4% ?
Le centre courtisé (par Hervé Torchet).
Les centristes quittent l’UMP (version 1).
Les centristes quittent l’UMP (version 2).


 

Documents joints à cet article

La famille centriste en France (2)

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10 réactions à cet article    


  • kiouty 30 novembre 2010 11:17

    Ouééé, encore un super article de super-Sylvain !!!!!!!! Trop chouette !!


    • Voltaire Voltaire 30 novembre 2010 13:47

      Bon résumé, bonne analyse.

      Il existe une très forte attente, à la fois des électeurs mais surtout des sympathisants, pour recréer un « centre » homogène, indépendant mais capable de passer des accords de gouvernement avec un partenaire acceptable. A ce sujet, bien que très peu influent, la position de Jean Arthuis est certainement la plus consensuelle. Mais cela butte sur des ego et des passifs entre les hommes (pas de femmes, vous avez remarqué... elles ont quitté ces querelles intestines)...

      Je partage votre analyse finale : sauf évènement, et malgré des intérêts convergents évidents et la pression de la base, et même des discussions en coulisse, il est peu probable que l’on arrive à quelque chose d’ici 2012. Dommage car un boulevard électoral existe. Mais plutôt que de soutenir Bayrou, pourtant le seul candidat crédible, beaucoup préfèreraient se couper la main. Plutôt que de quitter l’UMP, d’autres préfèrent rester au chaud à l’UMP en pensant à leur siège plutôt qu’à leur idées, malgré l’exemple du PRG évansescent. Et plutôt que de tendre la main en reconnaissant certaines erreurs stratégiques, Bayrou se drappe dans sa splendide isolation.
      Les choses avancent plus vite au niveau local, mais pas assez pour 2012. Ensuite, par contre, surtout si la gauche l’emporte, la recomposition sera plus facile. Mais que de temps perdu...


      • LOKERINO LOKERINO 30 novembre 2010 17:00

        «  »soutenir Bayrou, pourtant le seul candidat crédible«  »

        sans animisité particuliere , sur ce point là j’ai quand même du mal a vous comprendre !!

        Quel est son parcours en plus de30 ans de vie publique ? quels sont ses succes ? qu’a t’il prouvé ?
        Un grand ministre ? un grand maire ? un grand leader de formation politique elargie ?

        La reponse ou pour etre plus precis l’absence de reponse est helas cruelle !

        Quand bien même aurait il des competences insoupconnées , - je l’ai vu encore recement dans un interview , a part « l’eternelle posture offusqué et dramatique », sur nombre de questions il est limite ( notament en economie ..)- avec quelle majorité gouvernerait il ?

        Ca , on le sait toujours pas et on ne le saurait qu’après les elections legislatives !

        c’est quand m^me un peu fort de café et finalement .....pas très credible !!


      • resistance 1er décembre 2010 00:43

        « Plutôt que de tendre la main en reconnaissant certaines erreurs stratégiques, Bayrou »...

        Mais quelles erreurs au juste ? La loi électorale en France n’aidait guère. Et puis les autres partis n’ont guère été coopérants avec celui qui refusait toute soumission systématique. Ajoutons que Nicolas Sarkozy n’a pas seulement le pouvoir que lui donne le fait de son élection, il a pris aussi, sur la presse, celui que lui donne ses relations avec les puissances financières. Donc, la situation était très difficile. F. Bayrou a eu le courage de la rupture (la vraie). Après ? Qui vivra verra !

      • daryn daryn 30 novembre 2010 16:20

        La légitimité parlementaire du nouveau centre est très discutable. Il ne dispose d’un groupe parlementaire que par complaisance de l’UMP. Il a paradoxalement des élus mais pas d’électeurs... Au final il ne se distingue guère que par son pouvoir de nuisance, en particulier vis à vis de tentatives de réunification de la famille centriste.


        • Marianne Marianne 30 novembre 2010 16:47

          1- François Bayrou est le seul candidat du centre crédible et garant d’un centre indépendant ; cette indépendance n’est pas crédible si on garantit par avance un ralliement. Elle n’empêche pas de dialoguer avec des hommes politiques de droite ou de gauche, qui sont équilibrés et non sectaires, ni d’envisager un gouvernement avec leur participation éventuelle d’ailleurs.

          2- Les centristes Morin, Bourlanges ... ont fini par admettre qu’il fallait un centre indépendant. Mais en même temps ils ne sont pas clairs, disant qu’il ne sont pas fongibles dans l’UMP mais quand même « dans la majorité présidentielle ». Idem pour Borloo qui a quitté son poste de vice président exécutif de l’UMP mais garde sa carte UMP tout en étant PR Valoisien. Et Jean Arthuis semblait indépendant, même en ayant pris ses distances du MoDem, critiquant fortement l’injustice de la réforme des retraites encore la veille du vote, ... et il a voté pour !
          Quel est leur positionnement par rapport à celui de Villepin, qui est UMP tout en étant opposé à Sarkozy ? Pourquoi n’y a-t-il visiblement aucun contact avec Villepin ? Tout simplement car ils ont peur de s’afficher contre Sarkozy et redoutent pour leurs postes, leur réélection aux législatives.

          En fait il sont le CANADA DRY du centre : ils ont la couleur des valeurs du centre, le goût de l’indépendance, mais il ne sont pas LE CENTRE. On a même eu droit à CAVADA DRY !

          Comme un sondage récent le montre (voir cette dépêche AFP ou cet article), le candidat qui incarne mieux le centre est François Bayrou.


          • LOKERINO LOKERINO 30 novembre 2010 17:10

            «  »Bayrou est le seul candidat du centre crédible et garant d’un centre indépendant ; cette indépendance n’est pas crédible si on garantit par avance un ralliement«  »

            Toute la fumisterie de la démarche Bayrou est (bien) résumé par Marianne  : si on garantit par avance un ralliement !!

            avec Bayrou c’est donc le chèque en blanc
            selon les résultats des législatives , le centre« indépendant »de Bayrou se ralliera (cette fois ci) au vainqueur Autrement dit , en votant modem , vous ne savez même pas si vous construisez une majorité Modem Ps, ou Modem UMP

            fantastique !
            Quelque soit les défauts des autres , c’est quand même plus clair sur ce point

            Pas étonnant avec une telle ambiguïté que le modem touche le fond....


            • resistance 1er décembre 2010 01:02

              Je ne comprends à ce genre d’arguments ! 

              D’abord, en élisant un président de droite, êtes-vous sûr que, « selon les résultats des législatives », il ne se ralliera pas au Front National ? Et en élisant un président de gauche, êtes-vous sûr qu’il fera une politique socialiste ? Ne sera-t-il pas obligé de composer avec les communistes ou avec l’extrême-gauche ?
              Et surtout, parler d’une majorité « Modem Ps » ou « Modem UMP », c’est encore rester prisonnier de la bipolarisation. Comme si cette pratique installée avait toujours existé et ne pouvait être déplacée. Bayrou a souvent dit que s’il était élu président, il pourrait gouverner avec des membres de partis politiques différents, mais suffisamment ouverts et démocrates pour qu’une action commune soit possible. Enfin, je pense aussi qu’il trouverait dans la société civile des personnalités assez compétentes pour compléter son gouvernement.  

            • resistance 1er décembre 2010 01:03

              Pardon, j’ai effacé le mot « rien ». Donc, il fallait lire : « Je ne comprends rien à ce genre d’arguments ».


              • rouldug 6 décembre 2010 01:30

                Il est excellent cet article mais pas tout à fait complet.
                L’UDF en tant que parti politique autonome a été fondé par Bayrou en 1998, c’est-à-dire après la débacle RPR de la dissolution (où le bloc UDF passe de 211 à 110 députés) et des européennes, où Bayrou allait ensuite accuser Sarkozy devant les caméras de démagogisme et rompre avec le RPR, alors confronté aux « affaires ». Mais à l’occasion du lancement de l’UMP par Chirac dans le but de faire oublier le RPR et de débaucher au centre, Bayrou va se retrouver confronté au départ de deux bases, celles des libéraux (Madelin) peu gênante en termes d’adhérents et d’effectifs politique, et celles des radicaux (Borloo et Raffarin). Il tient cependant son vieux socle démocrate chrétien et gaullistes historiques à partir duquel il arrivera aux législatives 2002. Il passe alors un accord avec Juppé, son ami du sud ouest, visant à obtenir un pacte de non agression lui permettant de constituer son groupe parlementaire de 30 députés notamment composés d’une fraction gaulliste emmené par Hervé Morin qui ne d’était jamais reconnu dans le RPR chiraquien et d’une fraction démocrate chrétienne emmené par Pierre Albertini, député maire de Rouen, et Charles Amédé de Courson, qui comptaient parmi les référents de l’hémicycle en matière de droit et de finances publiques. On connait la suite.
                Mais ce qui explique sans doute la dégradation de la situation du MoDem, c’est sa doctrine qui n’a plus grand chose à voir avec le libéralisme social ou la démocratie chrétienne. Bayrou s’adresse désormais à des catégories sociales avec un langage plus corporatiste (en faveur des laïcs, des enseignants, des médecins, des fonctionnaires, des agriculteurs ), où il se montre volontiers plus franco français, moins européen et très anti anglais-américain. ll montre une sensibilité plus antilibérale qui le place très proche de la gauche. Est-ce pour rassurer son électorat de « français moyens » malmené par la crise ? Est-ce pour consolider son encadrement, recruté par Marielle de Sarnez dans les réseaux sensibles à cette nouvelle approche empreinte de radicalisme ? Toujours est-il que ce faisait, Bayrou se coupe inexorablement de sa base social-libérale et démocrate chrétienne ; il se coupe des retraités, des cadres sup, des professions indépendantes et des chefs d’entreprise. Ceci explique à mon sens la dégringolade actuelle de ce parti politique.

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