La farce électorale
Jeune, je me suis présenté deux fois aux élections législatives....
Pour moi il s'agissait d'émettre des idées et les défendre, sachant que de toutes façons je ne pourrais pas être élu.
Aujourd'hui il existe une coupure, une vraie césure entre deux France, celle qui vote et l'autre qui s'abstient.....
La deuxième France devient de plus en plus nombreuse notamment dans les quartiers populaires de nos villes où l'abstention bat des records inouïs.
Faut-il condamner avec la plus grande sévérité celles et ceux qui ne se déplacent pas ?
Je ne le pense pas, d'autant plus que ces abstentionnistes sont pour la plupart des laissés pour compte.
J'ai choisi délibérément ce texte et cette photographie pour illustrer mon article, non parce que je deviendrais anarchiste mais parce que l'auteur de ces phrases est malheureusement en phase avec notre époque.
Dans la première circonscription de Seine et Marne, il y a 17 candidats aux législatives, du jamais vu....
Les dissidences à gauche et à droite se multiplient et la plupart des candidats, notamment ceux des ex grands partis sont complètement coupés du terrain.
Ils ne se préoccupent de la vie des quartiers que durant le mois qui précède l'échéance. Ils vont distribuer des tracts, coller ou faire coller des affiches mais repartiront très vite.....
Le gagnant, qu'il soit LR, en marche ou « insoumis » oubliera vite cette réalité et ne reviendra « toucher du peuple » que dans cinq ans....
Que voulez-vous, il aura du travail : des inaugurations diverses et variées, des représentations et la vie parlementaire à Paris.
Tous les mardis je tiens une permanence dans le quartier Montaigu de Melun et souvent des familles viennent me demander un coup de main pour qu'elles obtiennent un logement dans un quartier plus tranquille.
Oui, beaucoup vivent dans l'insécurité... C'est une réalité que seuls les bobos qui vivent au centre ville peuvent nier.
Que faire ?
Je n'ai pas de remède miracle mais quelques clés de changement proposées par de nombreux acteurs associatifs :
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développer les clubs de prévention ;
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favoriser la vie associative qui développe du lien social ;
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créer des emplois notamment pour les jeunes ;
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mettre en place un service de médiation dans les quartiers et dans les immeubles en multipliant les gardiens d'immeubles et en les formant ;
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faire intervenir la police quand cela est nécessaire, en sachant bien que là où la prévention et l'animation sont présents, la délinquance et l'insécurité reculent.
Suis-je utopique ?
Peut-être mais je refuse de baisser les bras et j'appelle les politiques, pas ceux qui sont totalement dans le système mais les autres, ceux qui se prononcent pour la transformation sociale, à venir dans les quartiers pour y militer dans les associations.
La transformation sociale qui ne peut naître que de la mobilisation de tous ne fera des progrès sensibles que si les « beaux parleurs » retroussent leurs manches.
Jean-François Chalot
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