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La fausse bonne idée de Blanquer à Matignon

Considéré souvent comme le bon élève de la classe Macron, Jean-Michel Blanquer est de toutes les rumeurs dans un contexte plus que complexe pour Edouard Philippe. Une fausse bonne idée symptomatique du principe de Peter et du brouillard total dans lequel se trouve le président !

Il n’est plus à prouver qu’Edouard Philippe est désormais sur un siège éjectable. Il occupe depuis quelques semaines la place du mort dans un véhicule gouvernemental qui roule sur les jantes et a perdu son volant depuis la prise de parole d’Emmanuel Macron.

Alors dans les hautes sphères de la fonction publique, les rumeurs vont bon train et deux noms sortent très souvent : Jean-Yves et Jean-Michel !

Je ne m’attarderai pas sur Jean-Yves Le Drian : membre du Parti socialiste à partir de 1974, maire de Lorient de 1981 à 1998 et président du Conseil régional de Bretagne de 2004 à 2012 et de 2015 à 2017… bref un routard de la politique qui n’a plus grand chose à perdre et certainement une bonne retraite à aller chercher une fois le sale boulot passé. ( Jean-Yves le Drian sur Wikipédia)

Jean-Michel Blanquer c’est par contre l’inconnu du grand public, le bon élève, le techno qui maitrise son sujet et qui a toujours la bonne explication « qui passe » auprès du grand public pour expliquer telle ou telle réforme.

Pour les gens du sérail « Educ Nat », JMB n’est pas un inconnu : ancien Recteur de l’académie de Créteil, ancien directeur général de l’enseignement scolaire, sa nomination au poste de Ministre fut une réelle surprise pour les fonctionnaires de la rue de Grenelle. Peu d’entre eux avaient connaissance de son appétence pour le politique.

L’objet n’est pas ici de juger des compétences de Monsieur Blanquer, elles existent, c’est indiscutable. Mais elles s’expriment dans un domaine qu’il connait jusqu’à ses moindres recoins. Il maitrise tout, le Ministre  : la machine administrative, sa lourdeur, ses réticences, ses états d’âmes… et il maitrise ses dossiers. Pour avoir croisé quelques autres ministres, de l’éducation nationale mais pas que, il est indéniable que le choix de Macron de placer à la tête d’un Ministère un homme, ou une femme, qui connait son administration est un réel avantage.

L’objet n’est pas non plus de juger des réformes en cours à l’Education Nationale. La réforme du lycée risque de faire « Pschitt » dans un système où les filières d’excellence sont légion et où Parcoursup devient un couperet dévastateur. Les choix de spécialités et les cartes des enseignements qui ressemblent à un menu de FastFood se transformeront vite en une reconstruction des filières S, ES et L sur le terrain, qui elles mêmes se nourrissent du nostalgique et fameux Bac C.

Le sujet principal est le recours à un homme qui sortirait de sa zone de confort (qui refuse un poste de premier ministre ?) et qui n’apporterait certainement aucune solution concrète aux problèmes des Français et au cataclysme politique qui nous attend. Le sujet principal est ici le syndrome de la promotion focus, communément appelé le principe de Peter : https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Peter

Le sujet est aussi la perte d’un Ministre de l’Education Nationale - certes très traditionnel, avec qui, après les chorales et les dictées, on approche fortement de l’uniforme obligatoire pour les élèves - et donc la grande question de son remplacement ! 

Le sujet est donc le choix d’un nouveau ministre pour le mammouth, avec un pied dans la porte déjà maintes fois posé par une indéfectible revenante : non s’il vous plait …pas ça !! 

 


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8 réactions à cet article    


  • Parrhesia Parrhesia 18 décembre 2018 13:00

    Soyons justes !

    Nous ne connaissons pas suffisamment m. Blanquer pour porter un jugement valable sur sa personne.

    Laissons-lui donc le bénéfice du doute bien que le fait de s’être rallié à la clique Macron ne plaide pas en sa faveur !

     Il conviendra cependant de juger avec honnêteté son éventuelle action, c’est-à-dire de le virer définitivement ou de le récompenser avec équité selon ses mérites réels !

    Par contre, remettre en selle une personnalité, M. Le Drian, qui n’a cessé de sévir au sein d’un Parti socialiste totalement déconsidéré depuis tant d’années, me semble relever du simple masochisme politique.

    Que va-t-il falloir que les « socialistes » français fassent encore à la France pour qu’il soit admis qu’ils doivent être enfin mis sur la touche démocratique ???


    • Rincevent Rincevent 18 décembre 2018 15:06

      Depuis des années que des ‘’pédagogues’’ nous démontent le système éducatif, à grands coups de théories plus ou moins fumeuses (mais bien dans le sens du vent), l’arrivée au ministère d’un homme qui tient un langage de bon sens qui semble en phase avec les préoccupations des parents est une nouveauté.

      J’ai, dans mon entourage, un prof fermement de gauche qui, à mon étonnement, écoute/entend ce que dit Blanquer et ne saute pas au plafond en le traitant de suppôt du grand capital. Pourquoi ? Parce que, depuis son terrain (ZEP) il fait le même genre de constat que son ministre. Après, il reste méfiant pour la suite, c.a.d. essentiellement les moyens qui devront être à la hauteur des ambitions affichées…

      Tout comme l’auteur, je préférerais que JM Blanquer reste à son poste, plutôt que d’aller jouer le grand fusible à Matignon où le terrible principe de Peter le rejoindrait probablement assez vite.


      • leypanou 18 décembre 2018 16:44

        Cet article sur JM Blanquer en aidera plus d’un à comprendre un peu plus sur ce qui se passe, d’autant plus qu’il donne des informations non reportées par l’article.

        On verra la pertinence de l’analyse d’ici quelques mois.

        Remarquons aussi que tous ceux qui ont été « montés » assez « hauts » sont tous passés quelque part, mais la France est toujours indépendante smiley




        • goc goc 19 décembre 2018 10:52

          @leypanou

          Tout a fait de votre avis
          En tout cas, si vous avez raison on peut être sur que le mouvement GJ va reprendre, car cette nomination démontrera non seulement l’arrogance du système, mais surtout la continuité du pillage du pays par le système (financier ultra libéral) et la politique pro-ultra riches


        • Cyril22 18 décembre 2018 21:08

          Quant on voit le souk des filières à géométrie variable qu’il met en place en 1ère et terminale, avec des options à la carte mais ne se trouvant pas dans tous les lycées, et les disparités que ça fera pour l’entrée à l’université (il faudra refaire le programme de terminale pour ceux qui n’auront pas suivi l’option adéquate), à mon avis il mettrait encore plus la pagaille dans le pays


          • Jean Keim Jean Keim 19 décembre 2018 08:21

            Tant que nous penserons qu’untel est un homme providentiel, la politique aura de beaux jours devant elle.

            De plus un homme choisi par Macron fera du Macron.


            • Francis, agnotologue JL 19 décembre 2018 08:54

              @Jean Keim
               
               Macron n’est pas futé, mais il n’est pas con : il ne choisirait pas des collaborateurs qui seraient susceptibles de faire autre chose que du bien à ce dont il (Macron) est le nom.
               
              Ennemi et ennemi préféré ce n’est pas du tout la même chose. On ne choisit pas ses ennemis. En revanche, on choisit son ennemi préféré. Si MLP et EM (FN, EM) sont en guerre, c’est contre l’ennemi commun : le peuple de gauche. Cela s’appelle la guerre des classes. Le FN n’a jamais été, n’est pas, ne sera jamais progressiste : il veut seulement le pouvoir.
               
              Macron et Marine Le Pen étaient en compétition et leurs successeurs le seront toujours parce que, en cas d’alternance chacun des deux pourra compter sur l’autre pour empêcher la vraie gauche de percer.
               
              Le projet dont Macron est le nom vise à éradiquer le vieux clivage gauche droite au profit d’un clivage qui n’oblige pas les possédants à faire des surenchères démagogiques ruineuses lors des campagnes électorales.
               
              Regardez aux US : il y a des millions de gens qui ne votent même plus. C’est cela le projet : évacuer les revendications sociales du champ politique : cf. la gouvernance. Le nouveau clivage qui s’installe est : droite nationale vs droite mondialiste.
               

              Lire la suite ▼

            • zygzornifle zygzornifle 19 décembre 2018 11:41
              La fausse bonne idée de Blanquer à Matignon

              Il avait annoncé sa démission ?....

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