La « gauche morale »
Georges Frêche défraie la chronique depuis quelques jours pour des propos tenus il y maintenant un peu plus d’un mois :
« Huchon, ça c’est quelqu’un de solide ça. Moi je serais à Paris, je voterais Huchon. Si j’étais en Haute Normandie, je sais pas si je voterais Fabius. Je m’interrogerais. Ce mec me pose problème. Il a une tronche pas catholique. Ça fait rien, peut-être que je voterais pour lui. Mais j’y réfléchirais à deux fois. »
Ces propos sont une réponse à une déclaration publique de Laurent Fabius qui avait indiqué , le 20 décembre dernier sur France 5, que s’il était un électeur en Languedoc-Roussillon, il n’aurait pas été sûr de voter en faveur de Georges Frêche :
« Est-ce que si j’étais moi électeur [dans cette région] je voterais pour Frêche au premier tour, je n’en sais rien (…) je n’en suis pas sûr. »
Bref, le président du Conseil régional du Languedoc-Roussillon a tout simplement opposé une incertitude à celle exprimée par le député de Seine Maritime.
C’était le sens même de l’intervention de Georges Frêche puisque l’intéressé avait même concédé que s’il était en mesure de voter en Haute Normandie, il apporterait peut-être sa voix à l’ancien premier ministre socialiste. Il n’a donc fait que s’aligner sur les propos de Laurent Fabius.
La « gauche morale » : une manipulation politique
Mais c’était sans compter sur les médias qui se sont bien entendu empressés de monter en épingle cette déclaration afin d’en dénaturer la signification.
Leur attention s’est ainsi focalisée sur l’expression de la langue française « quelqu’un de pas très catholique » et qui signifie « quelqu’un de douteux et de pas très recommandable. » Ils y ont vu une manifestation d’antisémitisme. Il n’en fallait pas davantage pour que certains bureaucrates de la rue de Solferino s’empressent d’exploiter politiquement cette pseudo polémique.
Depuis une semaine, on essaie donc de faire croire à l’opinion (laquelle n’est pas dupe) que Georges Frêche est antisémite (même si Fabius n’est pas juif), comme on a tenté, hier, de présenter Frêche comme un raciste.
Cette accusation d’antisémitisme est d’autant plus dégueulasse et saugrenue que Georges Frêche fut jadis taxé de sioniste, ainsi que le rappelle Julien Martin de Rue89.
Il est donc inutile de démontrer à nouveau ici ce que l’on a longuement expliqué par ailleurs. C’est la raison pour laquelle on trouvera au bas de ce billet quelques liens avec des articles de ce blog.
Nous ne sommes plus en effet dans le rationnel, mais bien dans le registre de la manipulation politique fomentée par un quarteron de putschistes qui, en novembre 2008, ont bourré les urnes pour empêcher Ségolène Royal d’être élue au premier secrétariat du PS et qui maintenant nous ressert, sans rire, la rengaine usée et poussive de « la gauche morale ».
Ah qu’ils sont beaux les défenseurs de « la morale » !…
La « gauche morale » ou la politique de la terre brûlée
Quel est donc l’objectif de Martine Aubry et de ses séides ? Il est simple et consiste à pratiquer la politique de la terre brûlée. Le nuisible Claude Bartolone l’a d’ailleurs bien résumé sur les antennes de radio par cette déclaration aussi fracassante que consternante :
« Il vaut mieux perdre une région que de perdre son âme. »
En effet qui peut le plus peut le moins.
En 2007, il convient de rappeler que ceux qui se trouvent actuellement aux commandes du PS ont tout fait pour aider Nicolas Sarkozy à se faire élire à la présidence de la République. Pour cela, ils n’ont reculé devant aucun stratagème et aucun propos désobligeant à l’encontre Ségolène Royal.
Bartolone faisait partie de ces sinistres snipers qui, le temps de l’élection présidentielle, se sont fait les alliés de l’UMP.
Aujourd’hui, ils agissent de même à l’égard de Georges Frêche.
La « gauche morale » ou le mépris à l’égard des militants
Malgré l’excellent bilan du président du Conseil régional sortant, la direction nationale du PS est donc prête à prendre le risque insensé que le Languedoc-Roussillon bascule à droite, dans le seul but de conserver sa mainmise sur l’appareil du PS et d’affaiblir politiquement les fédérations départementales qui lui sont hostiles.
Coupée des réalités locales, la direction du PS oublie que Frêche l’avait emporté face à l’UMP Jacques Blanc en 2004, lequel avait fait alliance avec le FN en 1998 pour conserver son fauteuil de président de région.
Les militants socialistes languedociens et roussillonnais apprécieront que leur vote d’octobre dernier ait été ainsi bafoué ouvertement par la direction nationale du PS qui entend désormais présenter une liste alternative conduite par Hélène Mandroux.
Que ces derniers se souviennent de la considération que leur ont témoignée, lors du Congrès de Reims, ceux qui pavanent aujourd’hui dans les étages de la rue de Solferino !
Les régionales vont être sportives.
On risque même de rire si, demain, Hélène Mandroux perdait son fauteuil de maire de Montpellier suite à un vote de défiance de la majorité municipale (25 élus socialistes du Conseil municipal sur 31 ont confirmé leur soutien à Frêche).
Il faut rappeler qu’en 2008, Frêche figurait en sixième position sur la liste conduite par Hélène Mandroux. A l’époque, Bartolone, Fabius, Désir, Valls, Montebourg, Aubry et tous ceux qui, aujourd’hui, crient au scandale, au racisme et à l’antisémitisme, n’avaient pas protesté (c’était pourtant après la polémique sur les harkis).
Ah oui, vraiment, qu’ils sont beaux les représentants de la gauche morale !…
Lire aussi :
- Hélène et les garçons (29 décembre 2009)
- Montebourg, foutriquet de la politique policitienne (21 décembre 2009)
- Frêche se sent bien au PS (2 décembre 2009)
- Le PS ne fera pas obstacle à Frêche (11 décembre 2009)
- PS : un an après le Congrès de Reims, où en est-on ? (14 novembre 2009)
- Le « problème Frêche » (24 août 2009)
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