La griffure de l’araignée
L’impact de l’internet sur la liberté d’expression pose un problème aux juridictions. Dans certains cas, ces juridictions seront amenées à statuer alors que le juge n’a aucune idée ou qu’une vision décalée du monde virtuel de l’internet.
Grâce à l’internet et à l’impact des médias, un parfait inconnu peut devenir du jour au lendemain une star de
Un autre parfait inconnu hier est aujourd’hui en passe de devenir un autre vaillant de
En une semaine, internet a généré 13600 pages sur Fouad Mourtada. Comparativement, « Visitez le Maroc » et « Découvrez le Maroc » ne font ressortir que 8000 occurrences depuis le début de l’internet. Un site pétitionnaire « help free Fouad » est créé et des sites web qui « vendent la belle image du Maroc » sont en grève virtuelle...
Cette affaire, regrettable pour toutes les parties, est surtout regrettable pour le Maroc. Des années de travail pour la construction et l’amélioration d’une image positive du pays sont instantanément réduites à néant par des actions asynchrones avec l’air du temps. Le Maroc a fini par avoir son premier prisonnier internet. Il rejoint ainsi la Tunisie avec Zouheir Yahiyaoui, l’Egypte avec Kareem Amer et l’Arabie Saoudite avec Fouad Al Farhan. Curieusement, sauf erreur de ma part, on ne trouve aucun prisonnier internet dans les pays occidentaux, américains ou même latino-américains où la démocratie n’est pas la tasse de thé des gouvernants. Pourtant, les Bush, les Sarkozy, les princes William ne sont pas du tout épargnés par les araignées de
Un autre fait vient aussi noircir cette nouvelle image du Maroc voulue jeune, tolérante et démocratique. C’est la mort en prison d’un vieillard malade de 95 ans. Ahmed Nasser, vieillard et safiote têtu comme tous les vieillards safiotes, est né sous le règne de Moulay Youssef. Il meurt sous le règne florissant de Mohamed VI. Une mort à la prison de Settat où il a été claustré pour « atteinte aux sacralités ». Un coup de sang contre le système, ses icônes et la pression de la vie qui passe. L’humidité de sa cellule a eu raison de la dernière lueur de sa vie, loin de siens, de ses enfants et de ses petits-enfants...
Avec ces désynchronisations et ces dysfonctions, la sérénade de la démocratie fait grincer les dents au lieu d’envoûter l’esprit.
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