La loi contre l’inceste évacuée au profit du projet Hadopi
L’UMP sacrifie le texte sur l’inceste pour faire passer le projet de loi Hadopi. Les enfants violés en seront éternellement reconnaissants à Nicolas Sarkozy.

Après le rejet du projet de loi jeudi par l’Assemblée nationale, le gouvernement a aussitôt annoncé la représentation du texte interneticide dès la prochaine rentrée parlementaire. Las, las, car s’est alors posé un insurmontable problème de calendrier. Quel projet de loi virer pour laisser place nette à cette promesse de campagne essentielle de Sarko ? La législation à venir sur les bandes de jeunes ? L’assouplissement de l’impôt sur la fortune (ISF) qui frappe nos malheureux ultra-riches ? Un véritable casse-tête.
LE SENS DE L’URGENCE
C’est le très télégénique Jean-François Copé, président du groupe UMP, qui a finalement trouvé une solution consensuelle en proposant "de renoncer au texte sur l’inceste qui était prévu dans la semaine d’initiative parlementaire, à partir du 28 avril". Question de priorité, car on comprend bien qu’un texte "visant à identifier, prévenir, détecter et lutter contre l’inceste sur les mineurs et à améliorer l’accompagnement médical et social des victimes" pèse beaucoup moins lourd que les bénéfices des majors du disque menacés par le téléchargement illégal des chansons de Carlos et de Johnny.
Le sens de l’urgence, si propre à l’UMP, permettra ainsi de garantir la protection des artistes tout en préservant la morale. Car en attendant que les lois prioritaires soient votées, les enfants victimes de violences sexuelles auront malgré tout la joie de se consoler en achetant - au prix fort - les CD de leurs chanteurs préférés. Nul doute qu’ils en seront éternellement reconnaissants à Nicolas Sarkozy.
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