La mafia de l’ONU en République démocratique du Congo
Flambée de l’immobilier, de la prostitution, trafic de ressources et soutien à la rébellion dans l’est.
Véritable organisation d’occupation, l’ONU est omniprésente dans la capitale de la République démocratique du Congo, sous les traits de la MONUC, depuis bientôt 10 ans. La Mission de l’Organisation des Nations Unies au Congo a établi son siège à Kinshasa, durant la période trouble qui a suivi la chute du président Mobutu et la prise de pouvoir par Laurent Désiré Kabila, dont les troupes étrangères (du Rwanda et de l’Ouganda essentiellement) ont apporté sur le sol congolais une série de conflits, qui perdurent encore aujourd’hui dans l’est du pays.
La MONUC était censée pacifier un territoire dont les richesses constituent un enjeu mondial. Les conflits n’ont jamais cessé, se muant même en rébellion chronique avec les troupes de Laurent Nkunda qui se battent contre l’armée régulière et occupe le sud du Kivu, alors que dans le même temps, le personnel et les infrastructures de la MONUC à Kinshasa, c’est-à-dire très loin de la zone des conflits, ne cessent d’augmenter.
La MONUC est absolument partout dans la capitale, elle étale ses richesses, son pouvoir, à travers un parc automobile et immobilier impressionnant. Des condominiums, où des résidences fermées, des villas de luxe, des immeubles aux loyers exorbitants ont été construits ou réquisitionnés expressément pour ses privilégiés, qui peuvent payer plus de 5000 $ de loyer sans ciller. Cette clientèle fait la fortune des riches constructeurs libanais et des propriétaires congolais, et provoque par la même occasion une flambée des prix de l’immobilier telle que le Congolais moyen ne peut même plus se loger.
Il y a 6 ans, avec un salaire de 1 500 $ dollars on était riche en RDC, car même les villas de plus de 5 chambres ne se louaient pas à plus de 300 $. Depuis l’arrivée de la MONUC, qui peut offrir à son personnel un an de loyer à 5000 $/mois, payé à l’avance, les Congolais de classe moyenne sont obligés de débourser les mêmes sommes, dans les même conditions, pour pouvoir se loger. Les locaux de la MONUC s’étalent sur de nombreux sites et sur des milliers de mètres carrés. Un véritable Etat dans l’Etat, avec son économie parallèle, dont on pourrait pardonner l’arrogance si on en connaissait l’utilité. Car depuis maintenant 9 ans, tout le monde se demande : « Que fait la MONUC en RDC ? »
Entendez par là, que fait la MONUC en RDC à part se pavaner dans toutes les boîtes de nuit, les restaurants chic et les quartiers chauds de la capitale, au bras de « petites ». Avec l’arrivée permanente d’effectifs de la MONUC chaque année, la prostitution à Kinshasa ne se cache plus, pire elle a trouvé dans les largesses des « soldats de la paix » une certaine légitimité. De nombreux bars et boîtes de nuit se sont lancés sur le créneau de cette clientèle oisive et surpayée, et déclarent sans détour faire leur beurre sur l’ONU. Un célèbre bar connu pour être fréquenté par des prostituées, le 3615, a été à l’origine, pendant plus de 2 ans, d’embouteillages monstres sur l’artère principale de la ville, car des centaines de Jeeps, estampillées UN (ONU), stationnaient devant sur plus d’un kilomètre. Le scandale a atteint un niveau tel que les dirigeants de l’ONU ont été obligés de demander à leur personnel de faire preuve de plus de « discrétion »…
Rappelons que le plus gros du personnel de la MONUC se trouve dans la capitale, où il n’y a aucun conflit. En revanche, ses services sont montrés du doigts dans de nombreux reportages télévisés concernant des conflits sociaux. Le « petit personnel » congolais de la MONUC, c’est-à-dire domestiques, vigiles, gardes, etc., ne touche que 9 $ (environ 6,5 €) par jour et se plaint régulièrement de ce petit salaire qui n’est pas toujours versé, alors qu’il suffit de sortir le soir pour voir les Monusiens claquer 200 à 300 $ de restaurant tous les soirs. L’humanitarisme est donc très loin des préoccupations de la MONUC, qui ressemble davantage au « job de rêve sous les cocotiers ». Les bureaucrates et les soldats de paille de la MONUC sont les rois du pétrole au Congo-Kinshasa.
Excédées, la population et la presse ne cachent plus leur hostilité à l’égard de la MONUC et de nombreux journaux réclament le départ de l’organisation, qui, elle, profite du conflit au Kivu pour s’installer confortablement dans le pays. Un conflit auquel la MONUC prend part de manière surprenante. Le contingent indien de la MONUC, notamment, défraie régulièrement la chronique pour ses trafics d’or et de ressources avérés, régulièrement dénoncés par la presse, avec preuves à l’appui, mais qui ne lui ont valu jusqu’ici qu’une petite tape sur les doigts de la part des dirigeants de l’ONU. Tout comme les mêmes dirigeants ont estimé il y a 2 ans que les « soldats de la paix » impliqués dans les viols et abus sexuels sur mineurs, filmés par eux-mêmes, dans la même zone de conflit, ne méritaient pas plus qu’un petit blâme…
Le chef du contingent indien a déclaré publiquement (c’est-à-dire devant les micros de la télévision nationale congolaise) son soutien à Laurent Nkunda, dont les troupes déstabilisent l’est du pays depuis 5 ans, car il faut bien dire que cette guérilla arrange bien les trafics de ce contingent, totalement indépendant et incontrôlable. Cette dissidence donne même lieu à des situations totalement burlesques, qui voient ledit contingent se battre contre d’autres contingents de la MONUC (bataille rangée contre le contingent sénégalais notamment, au début du mois d’octobre 2008) pour protéger ses petites affaires.
Les populations multiplient les appels au secours et réclament au gouvernement congolais, totalement ligoté par l’ONU, le retrait des troupes de la MONUC de cette région, où elles créent et enveniment plus de conflits qu’elles n’en « pacifient ». Et l’actualité ne fait que leur donner raison. Alors que le conflit se durcit, que viols et massacres de civils sont commis sous les yeux impassibles des troupes de la MONUC, qui pourraient écraser sans effort la guérilla, l’organisation se contente comme toujours de faire dans la diplomatie, avec l’organisation vendredi dernier d’un sommet sur le conflit en RDC à Nairobi, qui a accouché d’un « cessez-le-feu immédiat », aussitôt violé.
A quoi sert donc l’ONU si ses troupes persécutent des populations qu’elles sont censées secourir ? A quoi sert donc la MONUC, qui a installé un véritable « Club Med » en RDC ? Sa présence sur le sol congolais est tout simplement abusive et injustifiée. Le rôle de l’ONU semble se limiter à faire de la communication et du marketing sur les droits de l’Homme, mais surtout à protéger les intérêts des Occidentaux en RDC. Ce pays, assis sur des ressources mondialement convoitées, a manifesté clairement son désir de changer de partenaires commerciaux et politiques en faisant appel à la Chine en début d’année. Prise de distance peu appréciée par la Banque mondiale, le FMI ou encore l’ex-métropole, la Belgique, et qui lui a certainement valu cette épée de Damoclès qu’est le conflit dans l’est, savamment entrenue par l’ONU, qui ne cesse de renforcer sa mainmise sur le pays.
L’action de l’ONU en RDC fait écho aux nombreux scandales dénoncés à Haïti ou encore en Côte d’Ivoire lors des conflits de 2002. Quelle instance pourra donc réguler et contrôler, voire sanctionner, l’action et les abus des organisations internationales, lorsqu’elles n’assurent plus, ou plutôt alors qu’elles n’ont jamais assuré ce rôle ?
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