La mobilisation populaire s’amplifie face à un régime Macron illégitime, autoritaire : que faire pour que les travailleurs gagnent !
Le peuple en gilets jaunes n’a pas baissé la garde. Ce 8 décembre, les manifestations ont été une nouvelle fois massives, créatives, pacifiques et déterminées. Malgré les pressions incroyables du pouvoir pour intimider la population, aidé des médias des milliardaires et du régime, malgré le déploiement disproportionné des forces policières ou militaires, le déploiement de blindés portant le drapeau européen dans les rues, malgré les pratiques fascisantes des forces de répression, désormais symbolisées par cette image scandaleuse de centaines de lycéens mis à genoux mains sur la tête et insultés pendant des heures, malgré le plus de 1700 de personnes arrêtés (dont près de 1200 rien qu’à Paris) à travers une vague d’arrestations aux motifs bien souvent politiques (à l’image de celle de Julien Terrier à Grenoble, figure des gilets jaunes, à l’image de l’enquête de la DGSI visant le député François Ruffin). De fait, la colère continue de monter contre le régime de plus en plus fascisant, minoritaire, oligarchique, antisocial et antinational de Macron et de ses commanditaires du MEDEF et de l’UE supranationale pilotée depuis Berlin.
Le PRCF, dont les militants sont présents aux côtés des gilets jaunes et de tous les secteurs en lutte pour agir et discuter avec eux, pour écarter les vandales et pillards (très minoritaires), pour appeler le mouvement à l’auto-organisation démocratique, pour aider à sa prise de conscience anticapitaliste et anti-UE, pour l’inviter à s’unir aux gilets rouges des syndicalistes de classe qui désobéissent aux Berger du macronisme, appelle à la solidarité contre la répression indiscriminée et à l’essor du mouvement populaire, très majoritairement soutenu par les classes populaires et moyennes. Celles-ci sont en effet massivement paupérisées et précarisées par la politique de désintégration de la France, de ses usines de son agricultures, de ses services publics, dans l’UE néolibérale et de plus en plus dictatoriale.
Contraint de reculer, illégitime, minoritaire, totalitaire, Macron fait le pari du désordre et de la répression
Sourd à la colère populaire, Macron a d’abord fait le pari que le désordre pourrirait le mouvement des gilets jaunes, le priverait de soutien. Il a au contraire fait grandir la colère. Bien entendu, Macron va désormais se présenter mardi en sauveur de l’État et en nouvel Adolphe Thiers fédérateur de la droite, du « parti de l’Ordre » et de tous les nantis. Mais la colère gronde et les gaz lacrymogènes n’étoufferont pas l’espoir de justice de notre peuple qui s’est mis en mouvement. Ceux qui croiraient que les contre-réformes sur les retraites et les statuts vont passer comme une lettre à la poste se trompent lourdement. Non le mouvement n’est pas en baisse, il continue de mobiliser des manifestations massives, du cœur des grandes villes aux ronds points de la France des campagnes. Dans un contexte de répression et d’intimidation, de milliers de travailleurs et de jeunes rejoignent le mouvement populaire, dans les jours à venir, les lycéens et étudiants se mobilisent et. Un mouvement qui continuent d’être majoritairement soutenus. Même si Macron peut être tenté de rouler les mécaniques, alors qu’il est mondialement ridiculisé, le fond des choses reste qu’en France, « ceux d’en haut peuvent de moins en moins gouverner comme avant » et que « ceux d’en bas veulent de moins en moins être gouvernés comme avant ». A l’inverse des manifestations « saute-moutons » routinières et discréditées des confédérations syndicales euro-dépendantes, qui ne font qu’accompagner les défaites à répétition et qui n’ont même pas été capables de soutenir sérieusement la grève courageuse des cheminots, le mouvement des gilets jaunes a d’ores et déjà le mérite de remporter une première victoire sur le pouvoir maastrichtien en posant en grand la question du pouvoir d’achat populaire et des salaires, en obtenant la suppression d’une taxe frappant principalement les pauvres, en ébranlant l’idéologie néolibérale du pouvoir, en posant la question de la remise en place de l’ISF, etc. Oui, quand le peuple travailleur tape du poing sur la table, la toute-puissance apparente de la classe dominante est bousculée et même l’arrogant Macron et son équipe de Marie-Antoinette et de muscadins est forcé de baisser la tête avant, qui sait, de devoir fuir à Varennes. Plus que jamais se vérifie le mot de Lénine selon lequel « les réformes sont la retombée des luttes révolutionnaires ».
Ni trop peu, ni trop tard : syndicalistes, communistes, la balle est dans notre camp
La balle est dans le camp des forces franchement communistes et progressistes. Le fond des choses, c’est aussi que Macron ne pourra pas continuer longtemps à vendre sa « start-up nation » livrée au tout-anglais, à l’UE atlantique, aux privilégiés du grand patronat, et que les Français ne doivent pas avoir honte, bien au contraire, d’avoir commencé à renouer avec leurs grandes traditions frondeuses, révolutionnaires et résistantes qui alimenteront certainement la seule Europe qui vaille, celle des luttes sociales.
Certains sont tentés de prendre prétexte du prétendu apolitisme de ce mouvement populaire pour ne pas agir. Ne voient ils pas que celui-ci est désormais essentiellement politique, comme le montre ses revendications pour les salaires, pour la souveraineté populaire, pour l’écologie et la solidarité ? Oui, il y a de la défiance envers les organisations politiques et syndicales. Mais est-ce la faute des gilets jaunes si ce 8 décembre Olivier Dartigolles, porte parole du PCF sur C News, appelle Macron à « sortir par le haut de la crise » alors que massivement, le peuple travailleur demande son départ ? Cela rappelle piteusement Mme Buffet invitant Chirac le 20 mai 2005 au soir, non pas à démissionner, mais à… renégocier la Constitution européenne ! Est-ce la faute des gilets jaunes si, depuis cette automne, la classe des travailleurs n’a pu compter sur l’appui pourtant décisif à la mobilisation des directions des confédérations syndicales et dû lancer à travers les réseaux sociaux et sur les ronds points le mouvement social ?
Oui il faut constater et contester que les états-majors euro-formatés des syndicats appelant à un dialogue social complètement bidon avec Macron, que la direction européiste du PCF-PGE, que des éléments « bobos » et pseudo-insoumis comme Clémentine Autain (qui a tout fait initialement pour « casser » les GJ), sont gravement coupables du dommageable rejet actuel des « politiques » (et non pas des seuls politiques bourgeois) qu’expriment majoritairement les masses populaires, ouvriers et prolétaires en tête. En particulier, la volonté de certains progressistes insuffisamment insoumis à l’UE supranationale de rabattre le bon peuple vers les élections européennes est politiquement surréaliste : la sécession populaire, qui s’est manifestée par le mouvement des Gilets jaunes, ne cessera pas et s’accentuera même car des millions de gens qui croyaient rejeter la politique, ont recommencé à discuter, à agir, à mettre en cause radicalement le pouvoir, à exiger une démocratie directe et populaire, à ne pas obtempérer aux intimidations de ce régime de plus en plus dictatorial dont le chef de file reconnaît ouvertement obéir à une capitale étrangère. Oui il faut constater que c’est bien de l’euro et de son critère des 3%, des directives européennes, du contrôle du budget par la commission européenne que découle la violente politique antisociale, antidémocratique du régime Macron, accélérant la privatisation du pays, écrasant notre peuple dans la précarité et la pauvreté. Pour satisfaire aux légitimes revendications des gilets jaunes et avec eux du monde du travail, il est plus que jamais nécessaire de briser les chaînes de l’Union Européenne du Capital, d’en sortir pour s’en sortir.
Que faire pour que gagne la classe des travailleurs ?
Le PRCF appelle ses militants, sans se détourner de l’adresse systématique à la classe ouvrière des entreprises et aux jeunes des lycées et des universités, à rester présents dans le mouvement avec esprit de responsabilité et en poursuivant le dialogue fraternel engagé, tout en combattant les idées réactionnaires minoritaires ou les odieux comportements racistes qui, inévitablement, sont présents dans certains blocages.
Il faudra plus fortement encore interpeller les syndicalistes de classe. Comme nous, ces derniers ont honte de la manière dont ont réagi les états-majors confédéraux qui ont avant tout eu pour souci, derrière la CFDT, d’arrêter le mouvement, sans parler des responsables CGT et FO des routiers qui, à chaque occasion de construire le « tous ensemble », exploitent l’aspiration au tous ensemble, non pour entrer effectivement dans la lutte générale de la classe ouvrière, mais pour grappiller quelques miettes corporatives en lâchant in extremis la mobilisation générale, pratiques jetant le discrédit sur l’ensemble des militants syndicaux. Syndicalistes de classe, exprimons-nous ensemble, coordonnons-nous, rencontrons-nous, agissons de concert, ne soyons plus tétanisés par un légitimisme dépassé à l’égard d’appareils qui tournent le dos aux grandes traditions du syndicalisme rouge à la française et qui mènent la grande CGT et la FSU vers le discrédit et la division. Comme le dit le récent appel du Front Syndical de Classe, « face au pouvoir anti-populaire de Macron-UE-MEDEF, l’histoire ne repasse pas les plats ».
Communistes, regroupons-nous au plus vite, non pas derrière un appareil louvoyant qui ménage l’UE, l’euro et le PS pour préparer sa jonction électorale avec Benoît Hamon (pour les européennes ou les municipales), qui appelle Macron à « sortir par le haut » de la crise (autrement dit, qui le ré-légitime), qui abandonne lâchement la faucille et le marteau déjà interdits dans plusieurs pays européens, mais dans l’action et la lutte. Ensemble allons aux entreprises et à la classe ouvrière pour défendre les quatre sorties, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme. Rouvrons à notre peuple la perspective du socialisme pour la France et du communisme pour le monde.
Progressistes véritables, unissons-nous pour combattre à la fois, avec la même intransigeance, sans la moindre illusion sur les Orban, Salvini et autres nostalgiques du fascisme, l’extrême droite et l’UE de la fascisation et de la marche aux guerres atlantiques. Tandis que Macron prétend qu’il n’y a pas d’argent pour les salaires, il augmente de 16 milliards d’euros la contribution du pays à l’OTAN. Ensemble dialoguons à l’occasion du Tour de France du Frexit progressiste que propose le PRCF. Ensemble, boycottons ces élections européennes qui n’ont d’autre but que de faire cautionner par les peuples le « sauf fédéral européen » voulu par Macron, c’est-à-dire l’arasement des souverainetés nationales et du progrès social. Ensemble donnons au mouvement des gilets jaunes un débouché politique en élaborant un vrai programme de sortie de l’UE-euro-OTAN, de reconstruction de la République sociale, souveraine, fraternelle, rompant avec la dictature du grand capital, proposant un nouveau CNR marginalisant la droite, le MEDEF et l’extrême droite et montrant à nouveau au monde la voie française de la Liberté et de l’Égalité guidant les peuples !
Le 8 décembre 2018
Signez la pétition : Macron Démission
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