La politique et sa mémoire
L’Histoire s’écrit jour après jour, le présent diffère de ce que nous pensions faire de lui hier et le futur sera tout autre de celui que nous imagons aujourd’hui. L’incertitude sur notre avenir est la base sereine des politiques contemporaines, à la fois pour justifier certaines erreurs mais également pour ne pas avoir à trop se projeter à long terme.
C’est commode me direz vous. En effet, les candidats à la présidentielle peuvent toujours donner un cap, un axe avec un objectif in fine mais comme si ils se trouvaient sur une spirale d’archimède plus le temps passe et plus ils se trouvent éloignés de cette cible initiale ; mais ce n’est jamais de leur fait, ce sont la conjecture économique, les crises financières, politiques et sociales qui les en éloignent.
Notre président actuel, celui là même qui se présentait comme le président du pouvoir d’achat, du travailler plus pour gagner plus, de la sécurité pour tous, qu’est-il devenu aujourd’hui ?…loin de critiquer son bilan, effaçons l’ensemble de son oeuvre et ne gardons en mémoire pour le caractériser simplement que ce sera le président qui a traversé la pire crise de ces cinquantes dernières années.
Le chômage lui a explosé, l’adage de celui qui travaille plus gagne plus est loin derrière nous, les mesures d’austérité ont pris le pas sur la relance de la croissance et de l’activité économique… Mr Sarkozy se retrouve donc maintenant au bout de la spirale, tant éloigné de son but initial qu’il ne tente même plus de se justifier sur l’abandon de ses objectifs premiers. La crise étant passée par là, toutes les explications deviennent obsolètes.
Il y a pourtant des décennies qu’ils auraient pû penser à ce « cataclysme », depuis 1973 et la loi prohibant la création de monnaie par la banque de France et favorisant donc l’emprunt aux banques puis aux organismes financiers conforté en cela par le traité de Maastricht tout d’abord et par celui de Lisbonne ensuite.
Ce dernier ayant été adopté, ne l’oublions jamais, contre le vote du peuple ou la démocratie Française à son apogée démagogique et cynique.
Les banques centrales prêtent aux banques qui elles-mêmes prêtent aux états…la BCE prêtent aux organismes financiers à hauteur de 1% mais ces derniers prêtent aux Etats selon les fameux barêmes des agences de notations, cherchez donc l’erreur.
Depuis trente ans ce n’est pas tant la dette qui plombe les comptes publics mais les intérêts de celle-ci ; aujourd’hui il faut emprunter pour les rembourser, nous pouvons facilement voir l’effet boule de neige que cela induit dans notre économie.
Demain, il faudra travailler plus en espérant que les entreprises transforment la baisse des cotisations salariales via la TVA sociale en augmentation de salaires ou en embaûches et non pas en profits supplémentaires pour les actionnaires du libre échange.
Il faudra travailler plus longtemps pour que notre modèle sociale soit pérenne mais si il n’existe plus dans vingt ans que ferons nous de nos vieux qui se seront damnés à travailler plus ? Souhaitons que l’espérance de vie ne s’allonge pas de trop doivent penser certains de nos chers représentants élus.
A trop vouloir sauver un système qui depuis des années montre ses failles et ses faiblesses au profit de quelques uns, c’est l’ensemble de nos sociétés modernes qui s’enfermeront dans l’isolationisme, le racisme et la renaissance identitaire. Devant la faillite des politiques successives, il appartient au peuple de prendre ses responsabilités et il faudrait en premier lieu que le peuple n’oublie pas que les hommes politiques sont au service du peuple et de la nation et non pas l’inverse.
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