La rentrée sociale des derniers de la classe en économie
La dernière flèche sociale de la rentrée politique a été décochée en plein cœur de la gauche ce lundi matin en direct à la radio. Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, affirme que "tout le monde dit n’importe quoi sur le bouclier fiscal dont 75 % des bénéficiaires seraient des ménages modestes, sans travail, aux revenus inférieurs à 3 700 euros".

Les sarkozystes auraient-ils donc renoncé à leur objectif initial, protéger de la spoliation fiscale les investisseurs et les stars du show-biz évadés en Suisse et élevés l’an passé au grade de sauveurs de l’économie française, pour favoriser des RMIstes propriétaires ? La stratégie consistant à créer un choc de croissance en encourageant les locomotives de l’économie, chères à Christine Lagarde, laisserait-elle la place à une logique d’assistanat d’héritiers décadents ? L’UMP s’installerait-elle dans les locaux vacants de la place du colonel Fabien ? … Ou bien cette annonce ridicule masquerait-elle une stratégie présidentielle permettant d’apaiser une rentrée sociale qui s’annonçait houleuse, tout en jetant le trouble dans le camp d’en face ?
La seconde hypothèse est plus probable car, lorsqu’on étudie d’un peu plus près le bilan du bouclier fiscal, on note que 91 % des 241 millions d’euros déboursés par l’Etat au titre de cette mesure ont été versés aux foyers dont le patrimoine dépassait les 3,7 millions d’euros, les fameux 75 % de RMIstes ne se partageant en réalité que les miettes de la mesure qui ne leur était de toute façon pas destinée !
La déclaration de F. Lefebvre, généreusement relayée par l’AFP, participe de la désinformation ambiante en ce début de mois de septembre après l’annonce en fanfare du RSA, savant "renommage" américanisant du RMI et de la prime pour l’emploi, et de sa fameuse taxation du capital.
Les faux accents jauressiens retrouvés par le gouvernement en cette fin d’été permettront-ils de faire oublier la rentrée catastrophique de nos derniers de la classe en économie : croissance en berne, déficits budgétaires, fiscalité en hausse, endettement record, balance commerciale déficitaire… rien n’est moins sûr.
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