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La représentativité et le pouvoir

Les "démocraties" en pannes :

 Nos démocraties représentatives souffrent actuellement d'un mal profond, puisque le socle même sur lequel elles reposent vacille. La représentation qui était sensée assurer le fonctionnement démocratique se retrouve mise en défaut par plusieurs facteurs...


Les "démocraties" en pannes :

Nos démocraties représentatives souffrent actuellement d'un mal profond, puisque le socle même sur lequel elles reposent vacille. La représentation qui était sensée assurer le fonctionnement démocratique se retrouve mise en défaut par plusieurs facteurs :

- Le premier de ces facteurs est connu depuis de nombreuses décennies, mis en lumière avec brio par Bourdieu, il s'agit du concept de reproduction sociale. Les élites tendent à conserver leur place au sommet de la hiérarchie économique et politique, et la perméabilité entre les différents milieux sociaux est presque une illusion (les exceptions n'étant là que pour confirmer la règle).

- La légitimité de nos représentants obtenue par le vote est également remise en question, puisque les votes nuls et blancs ne sont pas pris en compte dans les résultats, et les pourcentages de résultats sont énoncés hors abstentions. La pratique de l'élection représentative ne trompe aujourd'hui plus personne, mais elle est toujours envisagée comme la seule solution possible. Nous avons montré par ailleurs que ce n'était plus le cas aujourd'hui.

- Le dernier facteur, et non des moindres, c'est que la concentration du pouvoir entraîne inévitablement l'abus. Nous avons l'habitude depuis Locke et Montesquieu de pallier cet inconvénient majeur en instaurant une séparation des pouvoirs. Cette séparation permet de contre-balancer les abus de chacun des pouvoirs par un autre pouvoir. D'où la construction de nos sociétés occidentales autour de trois pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire. Depuis Montesquieu on a ajouté le pouvoir de l'opinion, qui est en réalité surtout celui de la presse et des sondages.


Le quatrième pouvoir :

Attardons-nous quelques instants sur le quatrième pouvoir, celui de la presse. Ce pouvoir qui au début s'exprimait grâce au papier et à l'imprimerie s'est transformé plusieurs fois au cours du 20ème siècle. Trois révolutions technologiques majeures sont venues bouleverser la manière dont les informations sont transmises et sont reçues. La presse écrite n'a pas disparu, mais son influence s'est réduite aux élites instruites, qui ont le temps et la patience de lire les informations qu'ils choisissent. Pour les autres, la radio puis la télévision sont venus limiter leur choix à la fréquence ou la chaîne qu'ils écoutent. Il est même prouvé que le cerveau fonctionne différemment lorsque l'on lit un texte, lorsque l'on regarde la télévision ou que l'on écoute la radio. Les techniques de manipulation sont connues et bien étudiées, malheureusement peu de gens parviennent à démêler l'écheveau de conditionnement que l'on tisse autour d'eux chaque jour. Sartre disait que nous sommes prisonniers de nos conditionnements et déterminismes. Le seul moyen alors de devenir libre est d'apprendre à connaître ses déterminismes afin de pouvoir les surmonter. C'est un travail qui exige un regard critique sur soi-même, une remise en question constante de ses opinions, et une confrontation permanente avec des points de vue opposés afin de ne pas s'ankyloser dans ses propres convictions. Pour compléter le panorama, un très bon dossier d'InternetActu sur le fonctionnement du cerveau se trouve à l'adresse suivante.

A propos de la manipulation médiatique des masses, l'émergence d'Internet a montré son potentiel en terme de fédération hors du contrôle opéré par les médias classiques. Les attaques contre la liberté d'Internet, depuis quelques années, dont l'objectif est de contrôler les informations circulant sur les réseaux, témoignent de la crispation des différents pouvoirs (économiques, politiques et médiatiques) face à un outil qu'ils ne peuvent maîtriser et qui reste jusqu'à présent le seul élément fédérateur des peuples. La mondialisation économique avant l'émergence d'Internet avait pour conséquence la confiscation de la liberté des peuples à décider de leur avenir.


Démocratie Directe :

Dans l'optique d'une démocratie directe, déjà évoquée, il convient de résoudre deux problèmes :

- La non-concentration des pouvoirs

- La représentativité du législateur et de l’exécutif

 La non-concentration des pouvoirs dans une démocratie directe, où l'ensemble des citoyens ont la possibilité, non seulement de voter les lois, mais également de les travailler, est le premier pas vers une répartition du pouvoir législatif à travers l'ensemble de la population. J'ai détaillé les outils à mettre en œuvre pour accompagner cela. Il reste toutefois deux éléments à expliciter :

- Comment garantir la représentativité du "législateur" lorsqu'il est composé de centaines de milliers, voire de millions de personnes ?

- Comment désigner un "exécutif" en limitant ses possibilités d'abus de pouvoir ?


Représentativité
 :

Lorsque l'on permet à plusieurs millions de personnes d'écrire eux-même les lois qui vont les régir, nous n'obtenons jamais que toutes ses personnes se mobilisent pour participer effectivement au processus législatif. Toutefois, plusieurs centaines de milliers de personnes peuvent se mobiliser afin de discuter d'une loi, d'en écrire le contenu et d'en soumettre le vote final à l'ensemble des citoyens. Il convient alors de pondérer le vote de chacun des participants volontaires à la rédaction du texte, afin de garantir une représentativité de ce panel de volontaires par rapport à l'ensemble de la population. Cela permet d'établir de manière symbolique que l'ensemble des lois émaneront de l'ensemble du corps législatif. Pour cela, nous devons définir des critères permettant de caractériser les participants ; qui reprendraient, par exemple, un certain nombre de caractéristiques évidentes : âge, sexe, zone géographique, métier, niveau d'étude, opinion politique, etc..

Évidemment, il est important de choisir attentivement ces critères afin qu'ils permettent de définir correctement l'ensemble de la population, et il faut mesurer précisément l'évolution de ces caractéristiques au sein de la population au cours du temps. Chaque personne se définit par l'ensemble de ses critères, et verra son vote pondéré par son degré de représentativité au sein de la population. Concrètement, un votant ne pourrait se retrouver avec plus de 2 voix, à moins que le nombre de participants soit très faible, et que cette personne fasse partie d'une extrême minorité. Avec un échantillon de la population de l'ordre de 50 000 à 100 000 personnes, les biais statistiques, et les marges d'erreurs sont considérablement réduites.

L'objectif de cette pondération est de donner à chacun un pouvoir de décision qui n'excède jamais son degré de représentativité dans une population donnée. Ainsi, une "oligarchie" éduquée qui voudrait faire passer une décision n'aurait d'autre choix que d'en démontrer à l'ensemble le bien fondé et l'intérêt général. Elle ne pourrait s'arroger le pouvoir sous couvert de compétence.


Intelligence Collective :

On peut mettre en balance cette proposition de pondération avec la règle habituellement admise en démocratie : "un homme = une voix". Ce principe, qui à l'origine permettait d'éviter la mise en place d'une oligarchie, se trouve mis en défaut dans le cas où l'ensemble des citoyens sont appelés à participer en permanence à la création législative et réglementaire. En effet, les citoyens les plus disponibles, sont ceux ayant le moins d'activités : sans emploi, retraités, étudiants, ... Ils ne sont donc pas forcément représentatifs de l'ensemble : dès lors la catégorie des actifs, moins disponible bénéficierait d'une pondération favorable permettant de rééquilibrer son poids face aux autres catégories.

Ce système n'est peut-être qu'une complexification inutile visant à garantir l'égalité individuelle mais aussi celle de catégories particulières au sein de la société. A la lumière des théories de l'intelligence collective, on constate que le simple fait de mettre en place des cadres de décision permettant à tous d'apporter leur pierre à l'édifice, permet la création de décision bien meilleures que lorsqu'un petit groupe de décisionnaires s'arroge la capacité de décider pour un ensemble. Sans nécessairement obtenir un consensus total sur chaque décision, en utilisant les techniques de l'intelligence collective, on obtient rapidement des décisions satisfaisantes pour un ensemble d'individus et de groupes d'individus.


Sécurité :

Se pose également la question de la sécurité des processus, aussi vrai pour des prises de décision utilisant les outils informatiques dématérialisés que pour les processus réels actuels. Il est possible de bourrer une urne réelle, et de la même manière, d'infiltrer tous les systèmes informatiques . On peut dès lors respecter le même principe que pour les élections réelles, on établit des méthodes d'observation et de contrôle, de sorte que si la fraude peut se produire, elle soit toujours détectée. Les logiciels servant de support aux processus doivent être transparent et open-source ce qui garantit un niveau de sécurité bien plus élevé qu'une boite noire à laquelle peu de gens ont accès. Les urnes sont transparentes en France, ce qui n'est pas le cas en Russie par exemple. Les machines à voter américaines ont été détournées de leur fonction à plusieurs reprises. Il convient donc d'apporter un soin extrême aux méthodes que l'on met en place, aux processus et à leur contrôle... Peu importe qu'ils soient réels ou virtuels, il faut toujours veiller à empêcher le détournement du système.


L’exécutif :

Reste la question de l'exécutif, car même lorsque les lois sont bonnes, leur application est fondamentale, et l'on constate que les meilleures lois peuvent êtres vidées de leur sens et de leur efficacité par un manque délibéré d'application. L'exemple français de l'application du Grenelle de l'environnement est une illustration flagrante de ce genre de défaut de l'exécutif. Comment garantir alors qu'un exécutif applique effectivement les décisions prises démocratiquement par l'ensemble des citoyens ?

On peut s'intéresser un moment à l'idée du tirage au sort, qui est très ancienne, puisqu'elle était déjà appliquée à Athènes dans l'antiquité. L'argumentation d’Étienne Chouard sur le sujet est assez éclairante :

 

Etienne Chouard et la démocratie

Source : Plan C

Je le rejoins sur l'idée que le tirage au sort à pour avantage de garantir de manière absolue la non-appropriation du pouvoir par l'élite. Toutefois, je souligne que ce tirage au sort régulier, selon moi, ne devrait s'appliquer qu'aux fonctions exécutives, judiciaires, et toutes les fonctions de surveillance et de contrôle : cour des comptes, comités de surveillances, autorités administratives indépendantes...

Le pouvoir constituant et les fonctions législatives étant appliqués par l'ensemble de la population comme évoqué plus haut.

En complément, la conception des fonctions changent, puisqu'on ne place plus une personne pour assurer une fonction, mais un collège de personnes ! Ce qui a pour effet d'empêcher la dérive d'un individu par rapport à une fonction, et l'abus de pouvoir.

On peut donc conclure partiellement le sujet en constatant que les freins actuels à l'instauration de véritables démocraties à travers le monde ne sont pas techniques ou scientifiques. Nous avons d'ors et déjà les moyens techniques et intellectuels de mettre en place la démocratie directe à l'échelle d'un pays comme la France. Le véritable frein réside donc dans nos esprits. Il faut prendre conscience de l'illusion démocratique que l'on nous impose et faire un pas supplémentaire pour comprendre que nous pouvons dès aujourd'hui instaurer un véritable système démocratique. Il faut garder à l'esprit qu'aucun système n'est parfait, mais on se rend compte que certains systèmes respectent mieux l'intérêt général que d'autres !


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12 réactions à cet article    


  • Biloo 23 mars 2012 15:13

    Article très bien fait néanmoins je ne suis pas d’accord avec votre raisonnement.

    Vous détaillez très bien et longuement les conditions pour une juste représentativité du corps législatif et vous proposez une solution qui revient à une élection à la proportionnelle.

    Ensuite vous passez aux corps exécutifs et judiciaire et vous soumettez une solution qui satisfait en tout point les conditions posées pour le corps législatif : le tirage au sort.

    Là ou je ne vous rejoins pas c’est que justement le tirage au sort me semble bien plus adapté qu’une éventuelle pondération en fonction des critères que vous souhaitez établir.
    Naturellement et de manière mathématique, le tirage au sort sera représentatif du corps social. (Nous avons 66% d’ouvriers ou salariés en France, on aura mathématiquement 66% de salariés tirés au sort.)

    Là ou je ne vous suis pas c’est que vous écartez la solution qui satisfait toutes vos hypothèse pour finalement la reprendre ailleurs.

    D’une manière plus générale, j’aurais également pris les décisions inverse. Pour moi c’est le corps exécutif qui aurait plus besoin d’experts et de spécialistes. Il me semble qu’une fonction Présidentielle (digne de ce nom, pas la dictature actuelle) ou ministérielle devrait faire appel à des experts reconnus et compétents. (rien n’empêche aussi de fixer des limites de mandats ou des règles strictes de controle citoyen)


    • Nirnever Nirnever 23 mars 2012 15:55

      @Biloo :

      Merci pour votre commentaire !
      Je vous accorde qu’un tirage au sort pourrait permettre de remplir les fonctions législatives, en prenant garde d’élever grandement le nombre de législateurs pour éviter tout risque de corruption, et pourquoi pas de tirer au sort plusieurs milliers de personnes pour construire une seule loi, et de recommencer pour chaque lois.

      Vous parlez ensuite d’un système présidentiel, qui est précisément le type de systèmes qui ouvre la porte à toutes les dérives, et tous les abus de pouvoir par la création d’une oligarchie qui se maintient en place. Je me prononce clairement pour un système parlementaire où le parlement est composé de l’ensemble des citoyens. Les principes de la démocratie directe permettent de garantir que personne ne puisse s’arroger plus de pouvoir que quelqu’un d’autre. Le savoir des experts est utilisé par le législateur et et les exécutifs collégiaux pour éclairer leurs décisions, mais il ne faut surtout pas donner le pouvoir à une classe d’experts que l’on transforme alors en oligarchie !

      Pour finir, cet article est le dernier d’une suite, je vous encourage à lire les précédents pour mieux cerner ma pensée.


      • xray 23 mars 2012 16:15


        SARKOZY sert le capital de la Dette publique. 
        Il est l’instrument de l’axe CIA-VATICAN. 
        Il n’a pas de compte à rendre aux Français. 

        Sarkozy sera réélu. Les US ont besoin de lui pour porter la guerre en Syrie et en Iran. 

        Le Grand Guignol politique (L’Europe des curés) 
        http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/ 

        Le capital de la Dette publique 


        • notre DEMOCRATIE EST VRAIMENT EN PANNE !!!!!!!!

          35 ministres 400 sénateurs 600 députés a 17 MILLIONS D EUROS PIECE./AN.......22 REGIONS

           36600 MAIRES ET COMMUNES 3000 COMMUNAUTES 620000 CONSEILLERS..

          aux usa 1 elu pour 1000 hb en france 1 elu pour 100


          • Nirnever Nirnever 23 mars 2012 18:27

            @Tousensemble

            Ce n’est pas en diminuant le nombre d’élus qu’on améliore la démocratie ! C’est en changeant de méthodes !

            Moins il y a de personnes pour décider, plus il est aisé de les corrompre...


            • ObjectifObjectif 23 mars 2012 18:45

              Merci pour cet article intéressant qui le mérite de soulever le problème de la monarchie élective dont nous souffrons en France pour la vie politique.

              Mais la vie économique est encore pire, puisque le droit de vote économique, celui qui consiste à choisir quels projets seront financés et donc quels projets ne le seront pas, est lui entièrement dans les mains du petit clan des banquiers privés, à travers la création monétaire par le crédit.

              Pour en savoir plus : Pour un système monétaire équilibré !

              Il s’agit au final de remettre la création monétaire, donc le droit de vote économique, dans les mains des citoyens !


              • Nirnever Nirnever 23 mars 2012 19:06

                @ObjectifObjectif :

                Tu as raison, mais si ils sont parvenus à s’arroger autant de pouvoirs économiques, c’est que le politique les a encouragés ! C’est récupérable, ce qui à été donné peut être repris ! De plus, on peut voter avec son portefeuille en étant un consom’acteur, on peut changer de banque pour utiliser le crédit coop ou la NEF, on peut viser à l’autonomie locale au niveau alimentaire en utilisant les circuits courts, on peut produire son énergie avec quelques micro-éoliennes et des panneaux solaires thermiques...

                Les solutions existent, nous avons déjà toutes les cartes en mains ! Le principal frein réside dans nos esprits !


                • ObjectifObjectif 29 mars 2012 09:20

                  Mais c’est nous qui avons accepté ces politiques...

                  Changez de banque ne résout rien tant que la monnaie est créée de manière centralisée, car elle est toujours disponible pour corrompre les médias et confisquer le pouvoir économique.

                  Avec le système politique actuel, rien ne peut changer (en douceur) tant que nos monarques élus ne l’acceptent pas.

                  Mais nous sommes libres tous les jours de refuser l’arnaque officielle nommée €uro et de créer ensemble notre monnaie citoyenne.

                  Et j’ai bien expliqué comme toi que le seul obstacle est psychologique : prend 5mn pour lire cela....
                  http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/bancopoly-le-jeu-qui-fait-fureur-102959
                  http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/pour-un-systeme-monetaire-112936


                • democradirect democradirect 24 mars 2012 11:55

                  Vous dites : « les freins actuels à l’instauration de véritables démocraties à travers le monde ne sont pas techniques ou scientifiques ». En effet, nul besoin de technologie pour reprendre en France la démocratie semi-directe qui fonctionne en Suisse depuis bien avant l’informatique.

                  Votre solution pour le problème de représentativité (qui peut exister même quand un grand nombre de personnes sont tirées au sort, si chacun peut se désister) ne me convient pas vraiment, car elle suppose que l’on puisse corriger en donnant davantage de poids aux personnes dont les caractéristiques sont sous-représentées. Mais cela suppose que l’on sache quelles sont les caractéristiques pertinentes (il n’y a rien d’évident à cela) et que l’on puisse les observer (vous indiquez « opinion politique » dans la liste : comment observez-vous ces opinions ? Si vous demandez simplement à la personne, quelles sont les questions pertinentes ? Comment savez-vous qu’elle a répondu la vérité alors qu’elle a intérêt à prétendre faire partie d’une minorité pour que son vote ait davantage de poids ?). La beauté du tirage au sort sans possibilité de se désister, c’est que les tirés au sort seront aussi représentatifs que vous voulez si vous tirez suffisamment de personnes au sort. Et ceci sans avoir besoin de connaître les caractéristiques pertinentes. Dans votre proposition, le problème de représentativité est encore renforcé par le fait qu’elle exige de maîtriser des outils informatiques : comment seront représentés ceux qui ne maîtrisent pas ces outils ?

                  A cause de ce problème de représentativité (et de corruptibilité), j’estime que toutes les décisions importantes (telles qu’une modification de la Constitution) doivent être prises par référendum au vote populaire (comme cela fonctionne en Suisse). Par contre, votre approche est intéressante pour formuler des propositions à soumettre au référendum. Par un référendum d’initiative populaire, des citoyens proposent une réforme concrète à soumettre au vote populaire (s’ils réunissent le nombre requis de signatures dans les délais impartis, la proposition doit obligatoirement être soumise au vote populaire). Mais je peux imaginer que les propositions qui émergent d’une large discussion utilisant les outils que vous citez aient davantage de chances de convaincre une majorité, de sorte que ces outils soient de plus en plus utilisés.

                  En Suisse, lorsque des citoyens font aboutir un référendum d’initiative populaire, le Parlement peut proposer un contreprojet. On pourrait imaginer d’instituer la possibilité d’un contreprojet populaire émanant d’un processus du genre de celui que vous préconisez. Même si ce contreprojet populaire ne serait qu’une proposition, j’ai toutefois une objection à cause du problème majeur de la représentation de ceux qui ne maîtrisent pas les outils informatiques. Mais on pourrait imaginer que l’utilisation de ces outils soit enseignée à l’école, et qu’à terme chacun sache les utiliser. Donc peut-être pour un avenir plus lointain.

                  Donc à mon avis : i) l’intérêt majeur de votre proposition à moyen terme est pour formuler les propositions dans le cadre de référendums d’initiative populaire, ii) à plus long terme il peut servir à instituer un contreprojet populaire, iii)  dans l’immédiat il faut introduire ce véritable droit de référendum d’initiative populaire (voir ici) dans le cadre duquel votre proposition serait utilisée.

                  NB : j’ai écrit un article sur la Constituante qui pourrait vous intéresser puisque c’est une question proche de celle que vous abordez (voir ici).


                  • ObjectifObjectif 29 mars 2012 09:28

                    Complètement d’accord sur votre analyse, sauf sur la stratégie : tout est bloqué et verrouillé dans le domaine politique, y compris et surtout par les jeux du cirque émotionnels entre partis conçus comme des équipes de football.

                    Par contre la voix est libre pour créer notre démocratie directe économique : car ce qui est important dans la création de notre monnaie citoyenne, c’est que nous choisissons quels projets communs nous finançons. C’est notre droit de vote économique direct !

                    Je ne met pas le lien pour faire de la pub, simplement parce que j’ai pris beaucoup de temps à écrire les tenants et aboutissants dans cet article et que je vois bien la proximité avec votre réflexion, sous un autre angle complémentaire : merci de prendre 5mn pour le lire smiley
                    http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/pour-un-systeme-monetaire-112936


                  • Dominique TONIN Dominique TONIN 25 mars 2012 12:26

                    @ l’auteur,

                    « le frein réside dans nos esprits » certes,mais pas seulement. Il réside aussi dans le fait (et vs en parlez) que les médias conventionnels, et notamment les chaînes publiques, sont aux ordres. Plrs mois que je me bat pour faire entendre tt ce que vs dénoncez et qui est vrai, sans vraiment y parvenir, sauf au niveau des médias locaux (Corse).
                    Le premier barrage, infranchissable, a été les 500 signatures et le reste en suivant.
                    Dernièrement ns avons réunis qques petits candidats et qques associations pour faire entendre le vote blanc et l’abstention. La tâche est délicate tjrs à cause du barrage médiatique.
                    Comme je l’ai déjà dit à Etienne CHOUARD, mieux vaut nous unir, ts ceux qui prône une véritable démocratie (athénienne) plutôt que de faire son action individuelle ! Chose qui n’est pas encore une réalité, même pr ceux qui pensent DA, presque un paradoxe !


                    • ObjectifObjectif 29 mars 2012 09:34

                      Vous confirmez bien que la mafia politique a tout verrouillé de manière intelligente et féroce.

                      Mais la mafia tombe toujours par l’économie. demandez à Al Capone smiley

                      Or l’économie, c’est l’ensemble des citoyens qui la fait par son travail. Le fruit de ce travail est détourné d’une manière subtile, en nous faisant croire que la monnaie nous est nécessaire, puis en nous la vendant comme un bien.

                      Or la monnaie est un système comptable, qui appartient par nature aux citoyens : imaginez que nous supprimions tous les citoyens, la monnaie a-t-elle encore un sens ? Alors que des citoyens sans états, sans élus et sans banques peuvent vivre très bien, et même mieux smiley

                      Unissions-nous, c’est sûr, mais commençons à faire nos monnaies citoyennes, car l’hydre mafieux va alors s’asphyxier tout seul...
                      http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/pour-un-systeme-monetaire-112936

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