La « République » dans tous ses états
Analyse du discours de Nicolas Sarkozy (Première partie)
Dans son interminable délire lors du meeting du sept novembre 2014 à Paris, Sarkozy a donné toutes les preuves qui montrent clairement que le peuple français n’a aucun intérêt à accepter « son retour ». La longue litanie de Sarkozy fait suite au discours de Lambersart dont j’avais expliqué « l’idée de fond » dans mon article : http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/moi-president-de-droite-de-gauche-157600  ;  ; Mais cette fois, les « écrivains publics » et plus encore Henry Guaino ont visiblement exagéré la dose : Sarkozy est dans un état second, à bien le regarder de près, on croirait voir un « nouveau Führer » gesticuler sur son estrade !
L’histoire a montré qu’un homme politique facilement influençable, étroitement encadré par des intellectuels terroristes est comme une pâte à modeler mise entre les mains des enfants ; il est « capable de tout au nom du leurre démocratique », ce qui fait de lui une réelle menace pour la Vraie Démocratie. On l’aura compris, Sarkozy se garde bien de ne pas murmurer des promesses politiciennes impossibles à tenir. Voyant de « l’extérieur » les réelles difficultés du président Hollande et de son gouvernement à apporter une quelconque solution aux vrais problèmes de l’heure, il évite malicieusement de parler du chômage, des difficultés quotidiennes à vivre avec les bas salaires, des difficultés à l’accès aux logements, de l’impossibilité à envisager sereinement un avenir meilleur… N’ayant pas la solution économique immédiate qui remettrait la France en marche, il se donne alors à la facile diversion. « Rendre l’espoir aux Français », propose t-il ! Il parle d’histoire, de géographie, de philosophie, de culture et de toutes choses faisant un amalgame qui peut être tout sauf un programme politique. Faut-il revoir « tout cela », il s’agit alors de conduire une véritable Révolution ! Sarkozy veut se replacer à la tête de « l’UMP » lors des « prochaines primaires » pour l’utiliser comme tremplin et comme « agrégat politique primaire » en vue de créer par la suite « sa famille politique » dont il sera naturellement le « Père » et le Gourou légitime en vue des élections de 2017. Et si tout cela devait (re)conduire Sarkozy à l’Elysée, que pourrait-on alors lui reprocher, lui qui aura réussi à faire de son échec passé une victoire et qui se sera embusqué dès sa réélection derrière la carapace d’une "famille" rassemblée et soudée autour de lui ; a t-il fait aujourd’hui des promesses sérieuses qu’il n’aura pas respectées ? Non, il a juste rappelé un « passé » que tout le monde connait et surchargé un « présent » déjà fortement pollué par la désinformation médiatique en y ajoutant un amalgame de contradictions et de définitions insolites difficilement acceptable ! Sarkozy remodelé et gonflé dangereusement par la pensée des « autres », sera (si par malheur il est réélu) inutilement plus omniprésent qu’il ne l’était dans son premier mandat !
Difficile de parier sur une réelle pertinence d’un discours politique en ces temps de crise. Henry Guaino a tout observé, tout analysé et pense avoir fait une bonne synthèse de la situation ! Dans le discours prononcé par Sarkozy, il y a les idées et les programmes de tous les partis politiques français. C’est un résumé de toutes les revendications politiques qu’elles soient de « Gauche », de « Droite », du « Centre » ou des « Extrêmes » et même des « Satellites » et autres « Comète » de passage ; celles d’une « Nouvelle République » pour ne pas dire clairement la « VIe » comme le demandent certains ou même « Debout la République » comme l’ordonnent d’autres responsables y sont particulièrement développées, au point de rendre l’idée de « République » incompréhensible ! Un discours totalitaire pour une ambition franchement totalitaire. Sarkozy « convaincu », suit ses conseillers et choisit alors d’aller « directement au but » sans mesurer le risque de décevoir en étalant presqu’inconsciemment une dissertation qui ne peut effectivement que dérouter les Français : Il propose de « rassembler » tous les Français non pas dans un nouveau parti mais au sein « d’une famille ». L’homme de la cohésion nationale, celui qui rassemble sans détruire l’Unité, ne peut être Nicolas Sarkozy !
Pour Nicolas Sarkozy « « Rassembler ? C’est construire le parti de la France, dans lequel tous les Français, sans exception, quelles que soient leurs origines, leur histoire, quel que soit leur milieu social, pourra se reconnaître, pourra se sentir libre, pourra avoir la certitude qu’on l’écoute, qu’on le respecte, qu’il peut apporter sa contribution à l’œuvre commune. » »
Sarkozy a donc l’intention de construire un « Parti unique » qui représenterait tout le monde et qui donnerait la liberté à tous et où tout le monde se reconnaitrait… Un parti qui écoute tout le monde, qui respecte tout le monde et où tout le monde aura à poser sa propre pierre… Que demande le peuple français ? Pourquoi la diversité, pourquoi l’opposition, pourquoi les élections… La Solution Finale en ce début d’un drôle de siècle !
Sarkozy précise : « « Pas de courants, pas de tendances, pas d’écuries ! Mais, une famille, où tout le monde n’est pas toujours d’accord mais où l’on se respecte, où chacun est capable de faire un pas vers l’autre, où l’envie de rester ensemble est plus forte que les divergences. Voilà mon ambition première. » »
Une « famille traditionnelle », quoi ! Et qui ne connait pas les contraintes familiales de toutes sortes où seul le « chef de famille a toujours raison » ? Sarkozy veut calquer son prochain « parti de la France » sur le modèle de la famille traditionnelle où le respect des parents d’abord, puis le cas échéant la crainte du père ou du grand frère maintiennent nécessairement la « cohésion familiale » ! Alors que les partis politiques même en acceptant tous les individus de tous les horizons sont devenus des appareils de ségrégation et d’exclusion à cause des égoïsmes et à cause de l’érosion des valeurs, Sarkozy veut réduire la pratique politique nationale à la vie familiale avec toutes les limites et avec toutes les contraintes ! Peut-êst-ce parce que la "Famille française" se trouve réellement torturée" ces derniers temps par tant de théories abaracadabrantesques que Sarkozy joue sur les sentiments...
Malin et prévoyant, Sarkozy ajoute : « « Croire que cela sera sans nuage, ce serait nous préparer bien des déconvenues : la politique est humaine et, dans tout ce qui est humain, il y a du sentiment et de la passion. » »
Par ce « bulletin-alerte-météo », Sarkozy justifie ainsi son idée : C’est humain dit-il et l’humain a des sentiments ! Aussi grave soit la faute du « Père du parti de la France » le sujet-français doit désormais « tout accepter » par respect ou par crainte !
« « Comment gagner la confiance de ses concitoyens si l’on n’est pas capable de dire « je me suis trompé » ? » »
Comment gagner véritablement la confiance ? Sarkozy, aveuglé par l’ambition politique, n’est pas capable de discernement ! C’est d’abord en assurant pouvoir prendre toutes les dispositions pour ne pas se « tromper » dans sa fonction de responsable, puis en faisant tout pour ne pas se laisser tenter par « l’erreur » et enfin en acceptant simplement avoir failli à son devoir si cela devait arriver mais surtout en ayant le courage de faire face à la justice ! Etre capable de dire « je me suis trompé » et s’accorder le Grand Pardon au détriment des lois et de la Justice… Allons Sarkozy, vous vous adressez à un vieux peuple qui aura tout vu !
Mais comme le peuple, reste toujours « le peuple »… Alors Sarkozy se permet tout et refuse de transiger : « « A tous ceux qui voudront nous rejoindre, je veux dire qu’ils pourront discuter de tout, débattre de tout, mais qu’il y a des valeurs sur lesquelles notre famille politique ne transigera pas parce que ce sont les valeurs d’une forme de civilisation à laquelle nous sommes profondément attachés et que nous voulons préserver. » »
Quelle contradiction ! S’il y a des balisages stricts, s’il y a des interdits, forcément les gens ne discuteront pas « de tout » ! C’est alors qu’il fait siens les héritages de la vieille nation française : « Chrétienté », « Lumières », « Universalisme »…
C’est alors qu’il récidive dans le comportement hypocritement français en adoptant toutes les idées du Front National mais en diabolisant ce vrai parti éminemment politique et légitimement français ! L’héritage de la Chrétienté est évidemment un socle occidental et non français… Il faut se rappeler que dans ses bricolages politiciens, la France a aussi crée l’insolite « islam de France »… Concernant les « Lumières », peut-être qu’un jour les Français auront assez d’humilité pour admettre que la France n’est pas l’origine de la « Lumière des sciences » et bien souvent elle n’a fait que refléter des « Rayons lumineux » venus de loin quand elle n’a pas tout simplement joué le « corps noir » en les absorbant intégralement… La Chrétienté et la science sont des faits majeurs de la civilisation humaine monsieur Sarkozy, sortez de votre étroitesse d’esprit ! L’Universalisme n’est ni moral, ni politique mais il est simplement le sens du monde des humains ! S’en suit un grand plongeon dans l’univers du Front National dans lequel la malhonnêteté politicienne de Sarkozy n’aura rien à gagner ! L’identité nationale française est le sujet par excellence du seul Front National que tous les partis et tous les responsables français se sont toujours donné le mot et la volonté pour le diaboliser ! Reprendre cette « revendication » ne grandit pas Sarkozy, bien au contraire !
Mais voilà que Sarkozy nous déniche une « définition » historique … Sacré Guaino : « « Jamais je n’ai trouvé meilleure définition de ce qu’est un Français que celle d’un de nos plus grands historiens du siècle dernier, Lucien Febvre, « c’est l’artisan laborieux d’un perpétuel travail de remaniement, d’adaptation, de synthèse – qui, d’une somme disparate d’individus de provenance diverse, d’une masse hétéroclite de produits importés, de techniques apprises d’autrui, d’habitudes contractées une fois pour toutes, mais aussi d’idées et de croyances venues du bout du monde, réussit à forger une unité perpétuellement changeante, mais toujours marquée d’une marque connue. Une marque telle qu’en regardant les créations successives qu’elle estampille, personne ne s’y trompe : elles sont françaises. Et cela, vraiment, est un grand miracle. »
On a compris l’idéologie originelle, on comprend l’échec final et intégral ! Forger une « unité » à partir de tout ce que dit cet historien que rapporte Sarkozy dans son délire et qu’en plus lui donner une marque « d’origine française », on imagine bien qu’un tel miracle ne peut rester que dans le répertoire des miracles qui n’arrivent pas ! Voilà pourquoi la France ne peut rien concrétiser avant de changer fondamentalement la définition qu’elle se donne à elle-même : Une nation comme toutes les nations du monde avec seule différence, celle qui lui vient du mérite de ses entreprises et de ses ambitions légitimes ! Que les Français comprennent bien que jamais l’Obélisque pharaonique de Paris ne deviendra française ni aucun objet africain exposé au Musée des "Arts premiers" ne sera légitimement comptabilisé pour le compte du patrimoine culturel français ! A force d'accaparer et à force d'accumuler des hommes et des choses, la France se retrouve face à l'impossible assimilation qui permettrait un semblant de cohésion nationale au nom d'un minimum d'une culture commune. Des hommes et même des objets inanimés qui ont par nature la faculté de garder en leur "âme" une certaine origine qui refuserait longtemps l'assimilation inhumaine française... S'il s'agissait seulement de voler des Cultures et des Patrimoines...
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