La retraite par répartition ou le péché « capital »
Avec la retraite par répartition, aurions-nous laissé passer une chance historique pour que le "prolétariat" s'approprie "l'outil de production" ? Examinons cela.
Après guerre, la France a choisi la retraite par répartition plutôt que la retraite par capitalisation. Voyons le résultat 70 ans plus tard.
Régime de retraite par capitalisation
Les cotisations de retraite abondent des fonds de pension gérés par les syndicats. Les intérêts, dividendes et plus-values permettent de servir les pensions de retraite.
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Ce sont désormais les fonds les plus puissants de la planète, capables de prendre le contrôle des plus grandes entreprises.
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Dans leur pays respectif, les syndicats, puisqu'ils contrôlent au travers des fonds de pension bon nombre d'entreprises, doivent arbitrer entre dividende (pour verser les pensions) et salaires des employés (adhérents des syndicats). Bien sûr, lorsqu'ils investissent à l'étranger, l'arbitrage est simple : optimiser les profits (les ouvriers étrangers n'adhèrent pas à leur organisation).
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Ce régime n'est pas impacté par un déficit démographique ; dans ce cas, les capitaux s'investissent alors à l'étranger, et permettent de servir les retraites.
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Il est facile de passer éventuellement à un régime par répartition.
Régime de retraite par répartition
Les cotisations de l'année financent les pensions de l'année.
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Quand il y a un retraité pour trois actifs, comme dans les années 50, c'est un système très économique. Quand il y a 3 retraités pour un actif, le système s'écroule.
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Les entreprises restent détenues par des fonds capitalistes ou des fonds de pension étrangers (près de la moitié du CAC 40 est détenue par des investisseurs étrangers). Les arbitrages ne se feront jamais en faveur des employés.
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Il n'est plus possible de passer à un système par capitalisation, car cela impliquerait de cotiser pendant une ou deux générations à la fois pour le régime par répartition et pour le régime par capitalisation.
Pour quelles raisons la France dans les années 40 a-t-elle choisi le système par répartition ?
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La "bourgeoisie" française était peu encline à partager le pouvoir dans les entreprises avec les syndicats.
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Les syndicats se sentaient plus concernés par la lutte des classes et la lutte anti-capitaliste. Il aurait été paradoxal qu'ils deviennent eux-mêmes des capitalistes. Ils ont refusé d'avoir à arbitrer entre salaire et retraite.
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Les partis politiques faisaient un cadeau immédiat à toute une génération qui allait pouvoir bénéficier à bon compte d'une retraite.
Conclusion, en instituant la retraite par répartition, l'oligarchie a privilégié une génération au détriment des générations futures. Les employés ont perdu toute chance de s'approprier un jour l'outil de production. Le problème du déficit démographique sera réglé par l'immigration ; l'immigration de masse entraînera des réactions identitaires, xénophobes et racistes et peut-être même finalement à une guerre civile... ou encore, les conséquences d'une décision non démocratique, prise par une oligarchie à la vision courte.
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