La solution politique
De NPA à Nouvelle Donne en passant par l’UPR, le PG, la gauche du PS, du PC ou d’EELV, LO, GU, FASE, mais aussi de Zeitgeist, les altermondialistes, les économistes atterrés et j’en passe et des meilleurs, ils ont tous un but commun qu’on pourrait synthétiser en un mot : la justice.
Pourquoi la justice ? Car ils cherchent tous à transformer notre monde profondément injuste en une planète ou tous seraient considérés de la même façon, ou la justice serait la norme, justice sociale et/ou écologique.
Pour les uns, la justice, c’est reconnaître que nos dirigeants mentent et/ou font partie de groupes influents (Siècle ou Bilderberg par exemple), qu’il y a eu des complots ou au moins des connivences dans la mise en place de guerres, d’attentats ou simplement de main mise sur l’économie.
Pour d’autres, ces dirigeants sont juste des salopards qui s’entendent entre eux pour exploiter les travailleurs, les pauvres, les étrangers et tous ceux qui n’appartiennent pas à la caste des puissants.
Pour d’autres encore, ce ne sont pas forcément les dirigeants qui rendent la vie injuste, mais tous ceux qui ont un pouvoir politique ou financier dont les chiens de garde des médias sont les protecteurs.
Le problème avec tous ces gens qui finalement cherchent peu ou prou à atteindre le même but, c’est qu’ils considèrent tous être les seuls ou presque à détenir la vérité. Mais ils se croient aussi les seuls à connaître les moyens de lutter.
Les uns luttent par des manifestations plus ou moins grandes et plus ou moins médiatisées, d’autres utilisent les réseaux sociaux, d’autres pensent qu’il faut prendre le pouvoir par les urnes, d’aucuns estiment que de se mettre dans une organisation quelconque dénature leur action, que tout doit être participatif, la plupart font le contraire et s’organisent en association ou partis desquels ils prennent plaisir à un certain pouvoir interne.
Qui aujourd’hui est sûr que le Front de Gauche aura un président élu en France, que Nouvelle Donne aura assez de députés européens pour inverser la donne sur la dette, que l’UPR fera sortir la France de l’Europe et de l’Euro, que Zeitgeist permettra une économie basée sur les ressources dans les prochaines années ou que la Gauche du PS fera changer d’avis François Hollande ?
Qu’avons-nous en France de différent des Etats-Unis, système ouvert mais finalement bipartite ? Rien, il n’y aura certainement pas, dans l’état actuel des choses, de président ou de gouvernement issu d’autre parti que l’UMP ou le PS.
Alors, faudra-t-il se résigner et laisser passer ? Y-aurait-il d’autres solutions, plus fédératrices, qui feraient dire à tous et tout de suite, rassemblons-nous sous cette bannière, celle qui ramènera la justice ?
Quelle pourrait être cette solution ? De quels outils disposer pour amener cette solution fédératrice ? Il semble qu’aujourd’hui, le seul moyen de rassembler les militants est la communication, notamment via le net (ce que fait cet article d’ailleurs). Mais quelle communication, pour tous les acteurs cités plus haut : cette com’ est une com’ de pédagogie, il faut expliquer au peuple, aux masses, aux gens laborieux, aux petits qu’ils se font exploiter, qu’ils sont des esclaves, qu’ils ne peuvent avoir aucun espoir dans ce monde, qu’aucune justice ne leur est due. Il faut apprendre à trouver des solutions alternatives, écologiques, sans monnaie ou sans gouvernement, sans hiérarchie ou avec la seule bonne volonté de l’Homme.
Oui mais il y a un hic dans cette communication, c’est qu’elle est toujours basée sur le même postulat : l’humain a envie de justice et de vérité, il a envie de savoir, il veut comprendre comment on le spolie et comment il peut s’en sortir.
Or, dans la majorité des groupes d’humains, ce postulat est faux !
La plupart des gens veut juste protéger sa famille, manger à peu près à sa faim, même si c’est de la merde, assurer un minimum d’avenir à ses enfants et peut-être avoir une retraite pas trop courte. Demandez à vos voisins qui ont un boulot, 3 gosses et une baraque à payer ce qu’ils pensent des Nouveaux chiens de garde ? La plupart ne sauront même pas à quoi ce reportage fait référence. Pour ces gens-là, on regarde le documentaire sur Monsanto, on s’offusque, on discute puis on va se coucher et le lendemain, on a oublié car le soja transgénique, ça ne se voit pas dans le yaourt et que, le nouvel épisode de la débilité sans fin télévisuelle effacera les mémoires.
Demandez-leur, à vos voisins :
- La politique : « ils sont tous pourris mais bon, que voulez-vous y faire, on choisit le moins mauvais »,
- L’écologie : « c’est dégueulasse de mettre des brevets sur le vivant, mais bon on peut pas lutter contre les gros »,
- Le droit du travail : « Ouais je sais bien que c’est pas juste mais bon, je préfère garder mon job dans ces temps de crise, tu sais, je vais pas faire grève, ça coûte un œil ! »,
- Les multinationales qui ne paient pas d’impôts : « Ben ouais mais bon, au moins, ils fournissent des emplois et puis, j’ai pas les moyens d’acheter chez le commerçant du coin moi, c’est sacrément moins cher sur le net »,
Ben non, nos voisins, ils ne veulent pas prendre le risque de perdre leur pain quotidien et l’information, pour eux, elle reste à la télé, sur les grandes chaînes qui débitent le même laïus. On en revient à ce qu’il y a 2000 ans, on appelait « Panem et circenses ». Donnez-leur des pizzas et du foot et vous n’aurez pas de révolution !
D’ailleurs, qui fait grève aujourd’hui ? Ceux qui sont à peu près sûrs de garder leur boulot : les fonctionnaires ou ceux qui l’ont déjà perdu pendant les plans sociaux.
Quelle solution, donc ?
J’ai eu beau me creuser la tête pour trouver quelque chose d’original et surtout efficace, je n’ai rien à proposer.
Je me suis donc rappelé mes cours d’histoire et notamment, celle de l’antiquité.
J’ai d’abord pensé qu’une solution passerait par une dictature. Pas comme on l’entend aujourd’hui, ni une dictature à la coréenne ou à la biélorusse, mais une dictature comme elle a été établie par Jules César. Une dictature qui serait une transition vers une vraie démocratie, à l’athénienne, quand n’importe quel citoyen pouvait être élu (voir la stochocratie, démocratie plus ou moins idéale à étudier dans un prochain article).
Le dictateur étant seul à décider, il faut souhaiter que ce soit un dictateur intelligent et bienfaiteur du monde, sinon, c’est la catastrophe.
Bon après, on me rétorquera, qui comme dictateur ? Mélenchon ou Larrouturou ? Eh bien, je répondrai que, par définition, personne ne choisit le dictateur (ou la dictatrice), ils le font tous seuls.
Mais ça ne peut pas être moi, je n’ai pas le temps, j’ai piscine…
Bref, de toutes façons, pour arriver à une dictature, il faut que cela soit un personnage déjà fort, déjà au pouvoir (que ce soit César ou Bonaparte, ils étaient déjà au pouvoir quand ils ont établi leur hégémonie) et pour l’instant, je n’en vois personne qui en ait l’air… Peut-être Montebourg… Donc, cette solution ne devrait pas arriver avant un certain temps.
Une autre possibilité me traverse l’esprit. Un vrai contrepouvoir. Plutôt que d’essayer de prendre le pouvoir pour imposer ses idées, pourquoi ne pas créer un contrepouvoir assez puissant et reconnu pour empêcher les dirigeants de faire ce qui leur semble le mieux pour eux et non pour la communauté humaine ?
Un gros avantage : pas besoin d’attendre des élections ou une révolution, il suffit de s’organiser entre les gens de bonne volonté. Cette organisation pourrait d’ailleurs être basée sur cette stochocratie.
C’est-à-dire que nous aurions une organisation dont le but ne serait pas de prendre le pouvoir mais juste d’empêcher le pouvoir de faire des conneries. Et corollairement, il faut que le pouvoir soit lui-même un contrepouvoir au contrepouvoir. Pour cela, il ‘suffit’ que les deux pouvoirs soient de forces équivalentes.
Et pour qu’ils soient de forces équivalentes, il faut, pour le moins, que tous les acteurs cités en première partie de cet article rejoignent cette idée.
En résumé, on aurait un pouvoir élu d’un côté, un coup PS, un coup UMP et inversement, et de l’autre un pouvoir élu aussi mais sans mandat législatif ou exécutif, juste un mandat de justice.
Il ne reste plus qu’à trouver les armes à mettre à disposition du contrepouvoir car ce n’est pas en faisant des manifs, en distribuant des tracts ou en faisant du porte à porte qu’on fait peur au président élu.
Non, il faut que ce contrepouvoir puisse faire dire au premier ministre : « mon projet de Notre Dame des Landes, je le remet dans ma culotte, sinon, je vais me prendre une raclée ».
Aujourd’hui, le seul outil dont on dispose, ce sont les urnes… et ça ne marche pas puisque ce sont toujours les mêmes qui sont élus. Donc on ne fait peur à personne.
Bien évidemment, ce contrepouvoir ne pourrait utiliser la puissance militaire, ce serait complètement crétin et contreproductif. Sauf pour amener un dictateur au pouvoir… Passons…
S’il n’était gangréné par les nouveaux chiens de garde, le journalisme pourrait être un vrai contrepouvoir, c’est aujourd’hui difficile d’imaginer que des journalistes existent encore.
Dans le roman de Van Vogt, « Les armureries d’Isher », la guilde des fabricants d’armes a été créée pour établir un contrepouvoir à un moment où tout le monde était armé. Cette guilde a alors vendu à tous des armes qui ne savaient que se défendre mais qui en rendaient chaque porteur invulnérable. Autrement dit, au lieu de prendre le pouvoir, au lieu de prendre ses armes à son adversaire, on rendait son arme inefficace.
De quelles armes disposent nos dirigeants pour imposer leurs mesures ? Et quelle contre arme pourrions-nous utiliser ?
J’en suis là de mes réflexions et comme je ne suis pas omnipotent, j’espère recueillir des lecteurs de cet article des idées pour avancer ces réflexions…
Merci de m’avoir lu.
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