Dans la société française, la majorité des discriminations sont indirectes et systématiques. L’acte discriminatoire est camouflé sur un ensemble de pratique, en apparence neutre, mais, qui a pour conséquence de stigmatiser et de décrédibiliser un groupe d’individu.
L’enjeu consiste à identifier les rouages qui amènent des pratiques discriminatoires
Dans la notion de la diversité, les partis politiques ne voient qu’une image de marque ou qu’un logo, pour attirer les électeurs issus de la diversité. En pratique, ils s’attardent à ouvrir les portes pour une réelle représentativité de la société française.
Le père Delorme, l’un des investigateurs de la Marche de 1983 fait la remarque : « La gauche a su ouvrir les portes de l’Elysée aux marcheurs, elle a tenté de récupérer le mouvement avec SOS-RASCIME, mais elle s’est toujours montrée incapable de leur ouvrir ensuite les portes des mairies ».
Malgré certaines personnalités issues des minorités visibles qui ont percé dans la politique, Le constat est affligeant. Les partis politiques se refusent de prendre au jeu de la diversité. Ceux que nous apprêtons à faire, c’est analyser les quelques pratiques discriminatoires dans la politique française.
Une indulgence des dirigeants de partis politiques sur les pratiques discriminatoires
Janine Maurice-Bellay exprime cela : « Il y a une discrimination qui consiste à écarter du pouvoir des personnes susceptible de prendre des responsabilités ».
Les dirigeants de partis procèdent à un processus de segmentation de l’espace politique hexagonale. Cela consiste à créer un noyau dur de l’identité française et de reléguer les minorités visibles à la périphérie.
Lors des réunions sur l’outremer à l’Assemblée Nationale, nos concitoyens remarquent la présence de peu de députés nationaux. Leurs désintérêts vis-à-vis de l’outremer montrent bien le « nous » et le « eux ».
Autres pratiques discriminatoires, dont Janine Maurice-Bellay a fait l’expérience. A ces débuts, elle était considérée comme « l’espoir antillaise » du PS pour en devenir « la négresse » fauteuse de troubles.
Apprendre à la diversité à rester à sa place : Règle d’or !
Les dirigeants de partis politique procèdent non à un racisme pur et dur, mais, à une stigmatisation larvée qui permet de maintenir le système « en l’état ».
Lors des élections européennes 2009 (voir 1er paragraphe), les partis politiques se sont empressés de mettre des candidats de minorités visibles, à des postes peu éligibles.
Eros Suna qualifie en ces termes de « racisme d’intimité ». Lors de sa représentation interne ou externe des Verts, les partisans de son parti lui ont fait comprendre : « Vous êtes trop ambitieux ! Vous avez les dents qui rayent le parquet ! L’ambition d’une personne issue de l’immigration sera toujours plus mal interprétée que celle de quelqu’un qui n’est pas issu de l’immigration » ensuite, ils lui ont dit : « Fais tes preuves ! » Il n’est pas moins que vous en doutez, il est responsable associatif, d’une commission nationale et il est juriste en droit international.
Les méthodes de nos responsables de partis politiques pour perpétuer la périphérisation et la stigmatisation des français visibles.
Je tiens à analyser les 3 grands mécanismes de discrimination. Cela nous conduira à trouver des solutions pour résoudre cette problématique.
· Processus de dépersonnalisation
Avant de vous considérer comme un citoyen à part entière, les partisans, vous rangent dans une case communautaire. Il est vrai que les politiques utilisent les minorités visibles en leur proposant une ascension politique fulgurante et éphémère. Mais cela va de soi, la contrepartie serait de se montrer docile sous peine de sanction.
· Processus d’infantilisation
Cette jeunesse éternelle que l’on confie aux politiciens issue de la diversité, associe à une image d’immature. Loin de là, cette image arrange les responsables politiques DOM TOM, en acceptant leur statut de jeunes éternelles sans se rebeller. Cette expression traduit inconsciemment les regards de nos intellectuels : « Cela ne fait qu’un demi-siècle, que nos régions sont des départements, les corps politiques ultramarins n’ont pas l’expérience pour répondre clairement aux attentes de la population. »
· Processus de culpabilisation
On entend souvent dire : « Il existe des discriminations, c’est toujours un peu la faute des discriminés qui ne fait pas assez d’efforts pour s’intégrer ! »
Les dirigeants des partis nient les actes discriminatoires des coupables, tout en donnant des raisons à celui-ci. La victime devient à son tour, responsable des actes et il doit assumer les conséquences. Les dirigeants ont renversé la situation pour garder le système « en l’état ».
En vue de ce constat, la réponse de cette problématique nous ne semble pas aussi évidente. Le système politique français restera scléroser si seulement si, nous, témoins, nous n’entamons pas d’actions radicales.
En politique, le pouvoir ne se donne pas, on le prend
Nous avons l’occasion, dans ces états généraux de l’outremer, de mettre en débat les quotas dans la sphère politique.
· Les arguments non fondés :
Aux Etats-Unis, à l’inverse de ce que l’on pense dans l’hexagone, privilégier de façon automatique sur le fondement de la race ou de son sexe est inconstitutionnel, donc inégal, le droit communautaire prescrit de la même manière, les quotas rigides et systématiques. En revanche, les gouvernements américains se sont appliqués dans des élaborations de quotas souples, qui visent à l’égalité de chances.
Beaucoup invoquent le principe de l’égalité de traitement entre citoyen, en réalité, cette égalité de traitement, tant proclamée, n’existe pas dans les faits. Car, en vérité, il y a bien des discriminations de tout genre.
On se demande s’il n’y a pas un consensus de statu quo, pour perpétuer librement les faits discriminatoires. En clair, les minorités visibles doivent se contenter du reste malgré leur mérite parce qu’ils ne sont pas de « vrai français » ou « à l’image de cette France blanche ».
Ne soyons pas stupide ! La mise en quotas de la diversité doit être basée au minimum sur 2 critères, la compétence et la diversité. L’élaboration de quotas en politique semble plus ou moins complexe mais cela est tout à fait envisageable à court terme, grâce avec l’aide d’un observatoire de la diversité.
Dans la notion de la discrimination positive, on distingue 2 critères selon Milena Dojtcheva : la nature des catégories utilisées (jeune, catégorie ethno-raciale, femme) et la technique d’intervention utilisée qui peut se rapporter davantage au principe d’égalité des chances (accès est réservé en priorité à certains populations : les jeunes en l’occurrence)
La commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) décrit : « Une des difficultés à surmonter par la société française actuelle est de reconnaitre et de se percevoir pleinement comme multiculturelle. Or il semble subsister à l’heure actuelle une réelle distance entre la réalité des choses et le reflet que les médias (la politique aussi) renvoient à la société ».
Malgré que l’Etat français affirme vouloir l’égalité entre citoyens. Actuellement, on constate que les actes discriminatoires (surtout raciale) demeurent en état dans les partis politiques. La représentation des minorités ethniques dans tous les secteurs pourront être relevées par des actions concrètes. La mise en place aux Etats-Unis de l’affirmative action a montré des résultats positifs. On remarque des progressions réelles des minorités ethniques aux postes politiques : Condoleeza Rice a bénéficiée de l’affirmation action tout comme Colin Powell en entrant à Stamford.
Quand L’Affirmation Action a été supprimée au Texas et en Californie, elle a conduit mécaniquement à une baisse significative dans les inscriptions des minorités au sein des institutions élitistes soulignent le rapport annuel du PNUD (programme des nations unies pour le développement).
C’est pourquoi, l’application de l’Affirmation Action doit s’étendre à des personnes souhaitant accéder à de meilleurs statuts sociaux. Car il ne faut pas s’attendre à une réduction de la pauvreté drastique (voir marginaux) mais plutôt à une meilleure représentativité des minorités aux postes de responsabilité politique. Sur le territoire américain, des enquêtes ont été menées sur l’efficacité de ces mesures
Avant tout chose, si les pouvoirs publics incitent aux entreprises, grandes écoles, aux médias et aux partis politiques à respecter et promouvoir la diversité culturelle, ce serait déjà un pas pour l’égalité de chances.
Dominique de Villepin s’est prononcé contre les quotas car il pense que cela ne respecte pas l’universalisme républicain. Mais que veut dire l’universalisme républicain ?
La théorie de l’universalisme républicain est que la république garantit l’égalité de tous. L’état se doit être neutre vis-à-vis des influences sociales, par conséquent aucune spécificité ne peut être prise-en compte dans les lois ou règlements publics.
- Mais pourtant doit-elle nier les discriminations au sein de la république ?
- Et comment peut-elle juger comme loi universelle si la république ne se dote pas d’outils d’analyse ?
Pour qu’une valeur ou qu’un concept se prétend légitime en qualité d’universel, elle doit s’adapter et s’exporter à d’autres environnements. Par ce biais, l’ensemble de la société peut partager des valeurs communes. C’est donc l’idée de l’universalité républicaine.
Dans la vie politique, l’universalisme républicain est qualifié de concept abstrait. Nous ne voyons pas de cette œil.
Dans les territoires outre-mer, terres où les lois républicaines s’appliquent à égal que l’hexagone sans distinction. En pratique, l’état se rend compte que certaines lois ne s’adaptent mal sur nos territoires.
Pourquoi ?
En général, les lois sont orientées pour répondre aux besoins dans l’hexagone (mais en fait simplement du communautarisme). Pour rendre le principe valable, elles doivent s’adapter dans tous les environnements républicains français.
Le système politique actuel a montré ses limites. La répartition du degré des pouvoirs n’est pas équilibrée, le parlement doit évidemment récupérer du pouvoir mais là ce n’est pas le problème.
L’universalisme républicain a besoin d’être nourri par une démocratie représentative, c’est-à-dire que les collectivités outremer devront pouvoir alerter du manque de compatibilité de lois votées mais aussi un droit de veto aux règlements imposés par l’état.