La super-classe mondiale contre les peuples
Michel Geoffroy est un énarque identitaire ; c’est singulier de nos jours.
Avec une précision d’entomologiste il épingle, dans son dernier ouvrage « La superclasse mondiale contre les peuples », la « Davoscratie » qui prospère sur le chaos mondial.
Il dévoile la sociologie de cette « classe transnationale de riches », en expose l’idéologie et le projet de domination absolue du pouvoir de l’argent.
Puis il démontre que l’asservissement des peuples sédentaires au néocapitalisme nomade et la fiction délétère d’une gouvernance sans Etat touchent à leur fin.
La superclasse mondiale
La superclasse mondiale a son épicentre situé aux Etats-Unis, terre d’élection du dollar et de la création de capital fictif ; elle peut être représentée par une série de cercles concentriques.
Le premier cercle c’est l’élite économique et financière mondiale : « responsables des institutions financières et des banques centrales, dirigeants des grandes entreprises mondiales, grands opérateurs financiers… ». Cette élite ne s’expose pas elle-même et « ne croise jamais le regard de ses victimes » ; elle juge plus économique - et plus prudent - de « pousser dans l’arène ses créatures », mercenaires et idiots utiles des autres cercles.
Le second cercle est celui des médias et de la culture, propriétés du premier cercle.
Des éditorialistes surpayés et une masse de journalistes précaires y relaient les préoccupations et les passions des seules puissances d’argent.
Le troisième cercle est celui des ONG : instrument de contournement de la souveraineté des Etats sous des prétextes humanitaires ou écologiques, elles permettent de « dépasser l’autodétermination nationale ».
Le quatrième cercle enfin, celui de « la trahison des élites publiques », s’abrite derrière le prétexte de l’adaptation à la mondialisation pour trahir le peuple en toute bonne conscience.
Cette élite transnationale se fréquente, parcourt le monde, parle la même langue (l’anglais) et finit par « partager plus de dénominateurs communs qu’elle n’en a avec ses concitoyens respectifs ».
Idéologie libérale/libertaire
En libérant la création de capital fictif, le libéralisme est à la source de l’enrichissement phénoménal du premier cercle.
Mais la domination absolue du pouvoir de l’argent passe par la « destitution des grands signifiants symboliques » : morale, religion, patrie, tradition, etc… La révolution des mœurs a servi de « brise-glace d’un néo capitalisme » visant à la marchandisation du monde et de l’homme lui-même. Le chaos migratoire finit de disloquer l’homogénéité et l’identité des Etats-nations.
Finalement, si la richesse est déterritorialisée, la pauvreté, elle, se « nationalise » et les populations sédentaires supportent seules les coûts de la mondialisation.
Post-démocratie
Les gouvernements inaugurent les chrysanthèmes mais le chaos migratoire fait soudainement prendre conscience que l’Etat se dresse désormais contre le peuple.
Le marché, l’idéologie des droits de l’homme et le contrôle de l’information (loi anti-fake news) mettront donc la démocratie politique au rencart. La volonté générale sera neutralisée par l’extension sans fin des droits de minorités (ethniques et sexuelles) ouvertement instrumentalisées.
La post-démocratie coïncidera avec l’avènement de « l’Etat de droit » : « En post démocratie […] le juge décide de ce qui est historiquement correct, de ce qui est dicible, de ce dont on a le droit de rire… ».
Que faire ?
Emportée par son hybris, la superclasse mondiale veut instaurer un gouvernement mondial qui, prévient Geoffroy, sera totalitaire « par essence et par nécessité ».
Mais l’utopie mondialiste est de plus en plus déconnectée des réalités d’un monde multipolaire.
Même si la haine qu’ils suscitent partout est soigneusement occultée par les médias occidentaux, les indépassables « valeurs » du « modèle » libéral/libertaire sont universellement rejetées.
Les classes moyennes occidentales paupérisées se lèvent en défiance d’une mondialisation qu’on leur promettait heureuse.
Sur les décombres d’un cycle libertaire effondré, Michel Geoffroy plaide pour un « destin européen et continental » et suggère un retour au projet européen initial (avant l’entrée du Royaume-Uni).
L’Europe puissance pourquoi pas ? L’heure est venue de dépasser le pessimisme de l’intelligence par l’optimisme de la volonté.
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