La tentation de la scission
Les grands courants politiques sont à l’épreuve de l’évolution des idées et des sociétés.

L’arrivée à Matignon de Manuel Valls n’a pas fait que des contents. Très peu à vrai dire s’en satisfont. A droite et une grande majorité des électeurs qui ont manifesté leur mécontentement avec le vote sanction aux élections municipales voulaient beaucoup plus. Pour eux, le changement de personnes n’y fait rien. Ce qu’ils veulent, c’est le changement de cap et de politique.
A gauche aussi – au sens large – cette arrivée déplaît fortement à la majorité, à tel point que les écologistes jusque-là sur-le-qui-vive ont claqué la porte en refusant de participer au nouveau gouvernement. La gauche de la gauche comme on les appelle, et non des moindres, affirme franchement et ouvertement leur hostilité en excluant de voter la confiance à ce gouvernement.
Ainsi le courant social-démocrate incarné par les éléphants du PS tourne au social-libéral dont le porte-symbole est le nouveau premier-ministre. Pourtant avec l’appui des résultats des dernières primaires socialistes où ce dernier n’a récolté que 5% des sondages, ce courant n’est pas majoritaire. Bien au contraire. L’autre symbole fut Montebourg qui part sa troisième place remarquée montrait que c’est l’aile gauche du PS qui prétend à la majorité.
De là, suite à la nomination de Valls et à l’exaspération qu’elle suscite au sein de la gauche, la partition du parti socialiste peut être tenté par une scission qui à défaut d’éclater le parti créerait des rassemblements entre le front de gauche par exemple et les écologistes pour contrer l’" idéologie libérale " de ce parti qu’ils exècrent. C’est d’ailleurs ce que dit Mélenchon en appelant à la constitution d’un « nouveau front populaire écologiste » pour les élections régionales et cantonales de 2015. Alliance gagnante à Grenoble dimanche.
A droite la scission est déjà là. Entre ce que l’on peut appeler la " droite républicaine " de Fillon et la " droite décomplexée " de Copé, plus à droite, qui marchent sur les plates-bandes du FN, sa réalisation est empêché pour ne pas mettre la droite à terre.
Alors le stand-by de ces partis morcelés va-t-il durer longtemps ? Ou verra-t-on un nouveau visage de la politique française s’affirmer, ce que la poussée du FN aux municipales tend à confirmer, grâce notamment au ras-le-bol et à la volonté populaire.
I.H.
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