• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Politique > La TV AAA selon le Président

La TV AAA selon le Président

Après le très bon début de campagne de François Hollande, Nicolas Sarkozy devait reprendre la main pour ne pas la perdre définitivement. C’est l’objet de son intervention télévisée ce soir, avec une polémique, pas très glorieuse pour ceux qui l’entretiennent, à savoir le nombre de chaînes qui la diffuse. Peu importe, ce soir le Président doit annoncer un train de mesures nécessaires à défaut d’être suffisantes pour relancer l’économie française et commencer à apurer la dette. Mais pas seulement. Nicolas Sarkozy barbote dans les sondages, menacé dès le premier tour sur sa droite dure par Marine Le Pen, il est aussi taquiné sur sa droite molle par François Bayrou, alors ce dimanche soir, il apparaît modestement, sur 45 chaînes en même temps, pour renverser la vapeur, nous expliquer son rôle ingrat pendant la crise, pourquoi il doit absolument continuer ce qu’il a commencé et surtout nous annoncer qu’il ne dira pas ce soir si il se représente ou non, et ce pour trois raisons. Un, il ne saurait annoncer sa candidature, entièrement absorbé qu’il est par sa tâche présidentielle, deux, il l’a déjà annoncé en off il y a 8 jours à des journalistes en Guyane, et trois, sa coupine Angela a confirmé la stupéfiante nouvelle en lui apportant tout son soutien pour la présidentielle à venir.

Évidemment, je regarde le débat sur la ouane, 5 minutes avant l’intervention, Claire apparaît, jolie veste en satin de soie couleur crème avec une jupe droite (petit clin d’œil au Président) ardoise, escarpins fauve. Pas déçu. Comme quoi, le choix des chaînes hein, c’est important. Ceci dit, Delahousse est impek.

C’est Claire Chazal qui attaque
avec le AAA , la crise, la dette, l’économie, tout ça. Le Président place d’emblée les choses à l’échelle mondiale, grosso modo ça pourrait aller mieux. Sauf si ça va plus mal. "Les agitations de Standar & Poor's n’ont pas eu plus d’effets sur nous que sur les USA " ? Tiens, c’était une question cruciale il y a peu .. Nicolas Sarkozy déroule, il faut réduire l’endettement, la crise financière s’apaise, reste la crise économique à résoudre, rien de bien sûr, rien de bien tangible. On écoute, on attend.

Un long exposé économique,
limite fastidieux, mais Claire est contente alors nous aussi, quand arrive cette histoire de TVA. Et là, fini Standar & Poor's , finies les 35 heures et toutes les explications/excuses relatives à la crise, on entre dans le concret, voire dans le dur. On ne touche pas au 5.5% des produits alimentaires, je dirais heureusement, on porte timidement à 7% celui de la restauration, on supposera que la baisse inouïe du taux de la restauration, passé de 19.6 à 5.5 pour se stabiliser à 7 points, a eu les effets escomptés, et patatras, on augmente le taux le plus courant, 19.6, de 1.6 point, ce qui le placera en octobre 2012 à 21.2%. Dans la moyenne européenne selon Nicolas Sarkozy. Le Président nous explique que cette augmentation permettra de baisser les charges patronales et donc d’augmenter la compétitivité des entreprises. Très bien, enfin pourquoi pas. Claire Chazal, je crois, ose une question sur l’inflation mécanique que cela va entraîner et là le Président satisfait et préparé lui affirme qu’il n’en est rien et que la loi de la concurrence jugulera cette augmentation. Et il a raison, au moins dans un premier temps.

En 1995,
tout frais premier ministre, Alain Juppé avait fait passer la TVA de 18.6 à 21.6. Beaucoup de grosses enseignes avaient alors communiqué sur l’air de "la TVA augmente, mais pas nous", imposant ainsi une concurrence encore plus féroce au petit détaillant. Je vous rassure tout de suite les grandes enseignes savent ce que le mot marge veut dire et elles furent les grandes bénéficiaires de l’opération, renforçant leur hégémonie à l'aide de cette loi. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, cette augmentation affaiblira encore les petits détaillants qui n’en avaient pas vraiment besoin et renforcera un peu plus la grande distribution.

Au mois d'octobre 2011, Nicolas Sarkozy répondait à Yves Calvi qui évoquait une hausse de la TVA : "Cela pèsera sur la consommation. Ce serait facile et injuste. Je ne l'accepterai pas.". Un refus clair et net. Non ?

Magnéto Serge :



Cette volte-face hypothèque un peu la prestation présidentielle, reste sa déclaration de candidature, "J’ai un rendez-vous avec les français je ne me déroberai pas. Et franchement, ça approche.". Une vraie déclaration. Et, soyons en sûrs, là, il n’y aura pas de volte-face.

Re magnéto Serge :


Moyenne des avis sur cet article :  5/5   (6 votes)




Réagissez à l'article

2 réactions à cet article    


  • epapel epapel 31 janvier 2012 12:14

    La TVA anti délocalisation selon Sarkozy

    « Objectif : améliorer la compétitivité des entreprises françaises face aux produits importés

    Effet pratique sur les prix : il n’y aura aucune augmentation des prix grâce au mécanisme de la concurrence »

    Contradiction, car comme les prix ne baisseront pas non plus ça veut dire que rien ne change et donc que l’effet sur la compétitivité est nul.


    • Galahad Galahad 31 janvier 2012 14:48

      C’est une mesure fiscale, l’objectif, réel, ce sont des rentrées supplémentaires. La mesure numéro 1 pour la compétitivité, ce serait l’abandon des 35 h avec évidemment la prise en compte de la pénibilité, la vraie hein, pas celle héritée des romans de Zola.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès