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Languedoc-Roussillon : le 24 mars, c’est Aubry qui gagne

Alors que les élections régionales se rapproche à grand pas, la campagne tarde à se mettre en place. Les programmes sont peu médiatisés, les électeurs mobilisés par les sondages et les militants mais peu de présence est faite aux bilans et perspectives proposées par chacun.

Dans ce tumulte, une personne se signale et attire tous les projecteurs sur elle. Georges Frêche, coutumier des sorties critiques et critiquées a provoqué les foudres du PS qui lance dans la campagne Hélène Mandroux.
Mais au final, qu’en sortira-t-il ? Tentons ici une petite analyse prospective de ce qui ressortira de cette élection.

Candidat déclaré à la victoire, et non pas uniquement à la candidature, Georges Frêche est parti en campagne avec le soutien factuel de l’appareil socialiste. Sans liste PS présentée contre lui, il a en effet reçu la bénédiction de Solferino ce qui, dans les faits, se constate également dans la composition de ses listes dans chacun des départements. G.Frêche est installé dans son fauteuil de président de la région Languedoc-Roussillon, n’entend pas le quitter et compte pour cela sur le soutien sans faille de la fédération socialiste régionale et de ses composantes départementales.

Pourtant, sa dernière sortie dénonçant le physique de Laurent Fabius a fini de faire monter la moutarde au nez de la direction du parti socialiste qui a ainsi, à la va-vite, présenté une liste officielle du PS pour contrer G.Frêche. Pourtant, en regardant de plus près, rien n’est moins certain qu’un calcul assez malin, voire pervers, de la part du PS que l’analyse de 3 scénarios permet de mettre à jour.

Bien entendu, il ne s’agit que d’une analyse extérieure au parti mais, en politique, nous avons été habitué à tant et tant de louvoiements et de retournements que rien ne m’étonnerait moins qu’un scénario comme celui-ci.

3 scénarios différents au soir du 21 mars 2010

Imaginons tout d’abord que la région LR reste à gauche avec G.Frêche à sa tête. Dans ce cas, les socialistes de la région seront fiers d’avoir contré l’intrusion de Solferino dans les affaires régionales et le feront largement savoir. Cependant, le temps politique étant toujours assez court et le divorce non-prononcé entre la direction du PS et la fédération LR, le retour au calme se fera. Rappelons encore une fois, pour corroborer ce probable retour au calme qu’avant cette sortie hasardeuse de G.Frêche, aucune liste PS n’était présentée contre lui ce qui correspondait à un soutien implicite de la direction du parti.

Ainsi, la puissante fédération socialistes de LR, reste bien naturellement dans la maison PS et apportera un soutien ferme en 2012.

Deuxième possibilité, la région reste effectivement à gauche mais, cette fois-ci, sans G.Frêche à sa tête. Ce scénario est bien plus simple puisqu’il nécessite au préalable un accord entre les composantes de la gauche et, plus encore, un arbitrage national, notamment au sein du PS. Peu probable a priori, cela reste néanmoins possible mais ne manquera pas de faire jaser et nécessitera un donnant-donnant avec G.Frêche. Quoiqu’il en soit, la paix est assurée et la maison PS sauvegardée mais divisée en son sein régional.

Troisième et dernier scénario, la droite gagne du fait d’une division irréversible de la gauche. La direction nationale du PS ne manquera alors pas de stigmatiser les diviseurs que seront les partisans de G.Frêche en rappelant au passage le soutien de celui-ci à Ségolène Royale, d’ailleurs assez silencieuse en ce moment sur ce sujet. Quoi qu’il en soit, chacun sera ensuite mobilisés contre la droite ce qui aura pour vertu de re-cimenter la fédération régionale. Re-cimenter ne signifie cependant pas retrouver la pleine cohésion passée.

3 scénarios mais une seule conclusion

Le premier de ces scénarios ne ferra pas trop de vague en interne au PS car, fier de sa victoire, la fédération LR du PS sera tout de même un peu divisée dans l’optique de la désignation du candidat socialiste en 2012, ce qui ne manquera pas d’affaiblir Ségolène Royal pour sa candidature à la candidature.

Le second scénario impose au futur de la région de marquer rapidement son terrain et de se montrer incontournable en imposant également, par les faits, le changement d’ère avec la fin de l’époque G.Frêche. Il sera ainsi mis de côté un "trublion" du PS, soutien de Ségolène Royal.

Enfin, le troisième scénario permettra de dénoncer la politique de G.Frêche, son égo et la division qui en découle et se conclue en séisme pour la région. Une fois tout cela dénoncé, le temps passera mais ces faits seront rappelés, tout comme le soutien de G.Frêche à Ségolène Royal. Rappelés par qui ? Par les tenants de l’union, de la ligne directrice, de la crédibilité. Par les seuls capables de gagner en 2012 avec, à leur tête Martine Aubry.

Ainsi, quelque soit le scénario, la fédération PS de LR se trouve quelque peu vacillante et avec elle G.Frêche et sa candidate préférée Ségolène Royal. Mieux encore, Martine Aubry, en envoyant Hélène Mandroux au devant d’une déconvenue cinglante à la tête d’une liste PS, se pare de l’habit de la vertu, de la morale et de l’union et se constitue ainsi comme la  seule à incarner une alternative crédible en 2012.

Martine Aubry en pôle position pour 2012

Martine Aubry a donc finement joué en Languedoc-Roussillon dans l’optique de 2012. Victoire ou défaite, elle aura dénoncé G.Frêche, position majoritaire au plan national, tout en sachant que le temps passant, les événements se tasseront et les rancœurs ne seront tout de même pas suffisante pour que les adversaires d’un jour ne finisse par voter pour l’autre camp en 2012 ! Qui pourrait imaginer que G.Frêche appelle à voter Sarkozy en 2012 et, avec lui, l’ensemble des militants de LR ? Non, bien sur, ils voteront PS, comme toujours.

Enfin, on note que le résultat des élections régionales en Languedoc Roussillon importe peu car Martine Aubry s’impose comme l’arbitre, le détenteur de la juste parole et l’incarnation du rassemblement.

Bilan prévisible le 21 mars à 20H : Victoire de Martine Aubry en Languedoc Roussillon


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2 réactions à cet article    


  • moebius 6 février 2010 23:10

     Les régionales ne sont pas ou peu politisées un peu comme l’Europe. Il faut à la limite, etre fonctionnaire, pour en connaitre tout les enjeux politique. Ne voyez pas là une attaque contre « les fonctionnaires », absolument pas et je m’éléve contre les réductions de poste et les attaqus de ce gouvernemnt contre la fonction publique...Je dis ça parce que j’ai une copine qui travaille à la ddas et qui est parfaitement au courant des orientations politique qui peuvent modifier l’organisation du service dans lequel elle travaille. Moi , je serais bien incapable de vous dire ou commence et ou finit la région dans laquelle je réside.et j’éprouve beaucoup de difficulté a m’investir narrativement et électoralement dans le probléme de réfection des bordure de trottoir. Tout ceci est pour moi parfaitement opaque . Je reste persuadé, au regard de nos institutions, qu’il n’y a pas de politique régionale digne de ce nom et qui puisse interférrer a un echelon qui lui reste supérieur. Je ne crois pas davantage au « barrage » des régions. Je crois tout simplement que nous devons avoir d’autre ambitions politiques. Par contre je me sens vachement concerné par cette « histoire » entre Fréche et Martine Aubry, en Poitou Charente. Mais je suis comme beaucoup bluffé par le fait que Martine Aubry ait réussit d’une certaine maniére a nationaliser des enjeux sans mette en avant sa région d’origine et je comprend aussi les silences de Ségo sur cette affaire


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 7 février 2010 08:19

      « Troisième et dernier scénario, la droite gagne du fait d’une division irréversible de la gauche. La direction nationale du PS ne manquera alors pas de stigmatiser les diviseurs que seront les partisans de G.Frêche en rappelant au passage le soutien de celui-ci à Ségolène Royale, d’ailleurs assez silencieuse en ce moment sur ce sujet. »


      La direction peut dire ce qu’elle veut, mais apparaitra comme diviseur et même plus que GF dans cette région, quant aux militants et sympathisants dans les primaires, bien malin qui peut dire s’ils seront d’accord avec cette version « parisienne » des choses ! 

      Si SR remporte les régionales en Poiton-Charentes et si la direction du PS échoue en LR, celle-ci se disqualifie d’autant plus qu’elle n’est pas non plus très légitime, après le congrès de Reims et qu’elle a invalidé la liste Frêche approuvée par elle dans un premier temps sur un prétexte politicien minable aux yeux de la grande majorité.

      De toute façon il y a peu de chance que la liste estampillée direction PS, liste qui n’est pas prête d’exister, passe le premier tour, sauf s’il s’agit d’une liste verte...Et même dans ce dernier cas, GF dans les conditions absurdes choisies par la direction garde toute ses chances.

      Facile de construire des scénarios sans prendre en compte les rapports de forces. Ce qui s’appelle faire des plans sur la comète errante d’une direction du PS divisée. 

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Auteur de l'article

Philippe Maison


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