Laurent Louis, le mensonge jusqu’au bout du souffle
Tout le Royaume a appris récemment, avec stupeur, la formation d’une nouvelle Troïka aux ambitions funestes. DLB, La Droite et Egalitaires s’allient pour envoyer au Parlement bruxellois soit une ex-Socialiste dieudonniste, soit une militante pour les Frères Musulmans, soit un candidat qui compte diviser par deux tout budget social. Dans le pays du surréalisme, les imitateurs de Magritte ne manquent pas. Petit décryptage supplémentaire d’une alliance technique contre-nature.

Dans sa tentative désespérée de sauver in extremis son mandat parlementaire, Laurent Louis fait le pont entre la Rive Gauche et la Rive Droite. Malgré le fait qu’il partage avec Dieudonné les faveurs du Parti Antisioniste de France, comme le montre cette photo avec Y. Guasmi, président de ce parti. Malgré la Quenelle d’Or 2013 pour bons et loyaux services apportés à la cause dieudonniste, Laul s’unit avec des “Francs-Maçons financés par le sionisme”. En bref, ceux qu’il prétend combattre. Son ami Soral doit se retourner sur son divan rouge. Pourtant un habituel des grands écarts, Laul n’a pas fini de nous faire rire (et par moment nous faire pitié) avec ses retournements de veste. Ainsi, le même week-end qu’il accueillait dans les caves de Braine l’Alleud la faune antisémite d’Europe, pour le « Congrès de la dissidence » il préparait également une « alliance technique » avec le parti d’Aldo Mungo. Parti simplement et sans chichis dénommé La Droite, afin d’écarter tout doute sur ses orientations politiques à tout naïf qui se posait encore la question. Et pour que l’écart soit total, cette alliance inclut aussi un parti théoriquement opposé, issu de la gauche radicale pro-palestinienne, Egalitaires.
La Droite s’est fait remarquer par un violent discours islamophobe, par un campagne de boycott de la chaîne Quick qui nous servirait du halal à notre insu. Sujet qui a valu à son Président Mungo une plainte du Centre de l’Egalité des Chances et un procès avec le journal Le Soir. Il s’est aussi fait entendre lors l’organisation des Assises de l’Islamisation à Bruxelles. Où il nous annonçait apocalyptiquement que « la tolérance n’est plus de mise » (1). Et autres florilèges contre les sujets d’Allah.
Pour nous prouver encore une fois qu’on vit dans le pays de Magritte, le parti Egalitaire a rejoint ce vaudeville électoral. Issue des quartiers populaires, la formation prétend pourtant se dédier corps et âme à la défense des …Musulmans, Palestiniens de surcroît. Ainsi qu’aux couches sociales paupérisées. Ou encore à la construction de plus de logements sociaux. Parti fondé par des anciens rescapés du PTB, certains d’entre eux obsédés aussi par le sionisme qui, selon eux, nous envahirait de partout. Et quelle méthode plus efficace de lutter contre « l’ennemi » que de s’allier électoralement avec ? Les confluences entre Debout les Belges, La Droite et Egalitaires sont pour le moins étonnantes. Car en apparence, ils n’ont rien d’idéologique en commun, sinon l’opportunisme élevé au rang de doctrine.
Comme si la comédie burlesque et pathétique à la fois n’était pas complète, Laul s’unit en plus avec Aldo Mungo et Egalitaires, pour sauver notamment la potentielle place d’une ancienne…PS de Saint Gilles, Ahlame Lanaya. Admiratrice de Joe Le Corbeau et d’autres abonnés de la justice, pour des problèmes de racisme et antisémitisme.
Le président DLB crie haut et fort que le Parti Socialiste est son ennemi numéro 1. Même si l’on nourrit de plus en plus la conviction que l’ennemi principal de Laurent Louis est Laul. Mais aucun de ces dissidents « anti-système » ne semble s’émouvoir que la candidate en tête de liste DLB au Parlement Bruxellois provienne du principal parti au gouvernement.
A chacune de ses interventions, Laul nous assure le voyage en Absurdie. Et il semble avoir trouvé un interlocuteur sur mesure dans la personne d’Aldo Mungo. Pourtant, leur idylle au parfum électoral n’était pas la même l’année passée. Pour rappel, le Président de la Droite affirmait lors d’une conférence de presse en avril 2013 que « Le seul avec qui l’on ne parlera pas, c’est Laurent Louis ! » (2). Sinon, il s’annonçait ouvert à tout.
La réaction de Laul ne tarda pas : « ça tombe bien, je ne veux pas parler avec ces racistes islamophobes ! La Droite, c’est un nouveau leurre politique à la Modrikamen. Organe franc-maçon financé par le sionisme ! »
Laul s’imagine en plus stratège, même si ça doit être la n-ième stratégie qu’il tente d’appliquer pour sauver sa place. Le fin limier annonçait sur son mur Facebook qu’il y voit un « acte technique et stratégique » qui permettra à ces partis d’additionner leurs scores respectifs pour espérer atteindre le seuil d’éligibilité de 5%. Et au passage, Laurent Louis conclut : « Je me réjoui (sic) d’avoir conclu un tel accord avec Aldo Mungo, le président de La Droite, et Amina Amadel, responsable du mouvement Egalitaire. »
Une Amina Amadel moins connue du public, mais qui apporte son vif soutien à la cause d’Ali Aaras, emprisonné au Maroc pour terrorisme. Qui signe au nom d’Egalitaires pour l’annulation de tous les procès des Frères Musulmans en Egypte (3) . Tête de liste du parti Egalitaires au Parlement bruxellois, elle est donc une autre bénéficiaire potentielle de l’alliance technique entre les trois formations mentionnées.
Tout comme, forcement, la tête de liste de La Droite à Bruxelles. Le dernier qui pourrait profiter de cette alliance technique est Michaël WILLEMAERS, Directeur de campagne du parti d’Aldo Mungo. Laul et Egalitaires, qui prétendent soutenir les couches populaires, se sont donné la main pour aider un candidat qui affirme, entre autres, qu’il faut réduire le budget social. Laul creuse dans la misère de la société et veut séduire un électorat maghrébin quenellisé anti-système. Mais il s’allie avec une droite qui se veut ultra-libérale. DLB se dit favorable au voile, tout comme Egalitaires, tandis que La Droite veut stopper l’immigration. La Droite se prononce pour une interdiction stricte des signes religieux dans les administrations et les entreprises, pour une interdiction de l’abattage rituel, pour une réforme du code de nationalité et un « stop migratoire ». (4)
Conséquence de cet « accord technique » : en votant pour le très droitier parti de Mungo à Bruxelles, l’électeur risque d’envoyer un élu de Debout Les Belges au Parlement ou Egalitaires… et vice-versa. Alors que ces partis présentent des programmes diamétralement opposés.
Bref, en votant Debout Les Belges, La Droite ou Egalitaires à Bruxelles, l’électeur risque surtout d’exprimer un choix dont la conséquence sera l’élection d’un représentant du courant opposé. Les premiers se présentent comme les défenseurs absolus, voire pathologiques, de l’antisionisme et de l’antimaçonnisme… et voient dans leurs nouveaux alliés des « Francs-Maçons financés par le sionisme ». Allez comprendre… Vous aimez les chats ? Très bien : on vous offre un chien !
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