Le bonus-malus, la grande incompréhension
Le bonus-malus, c’est un jour avec, un jour sans. Ne pas savoir quelles catégories de produits vont être concernées par le bonus-malus fait courir les rumeurs les plus folles. Les médias en tête s’enflamment, annonçant des bonus-malus sur des produits qui ne devraient pas en avoir. Du côté du gouvernement, c’est la désorganisation. Certains ministres annoncent un nouveau bonus-malus alors qu’au même moment d’autres les contredisent. Les informations sont modifiées du jour au lendemain et les consommateurs, qui ne savent plus qui croire, sont désorientés.
Qu’est-ce que le bonus-malus ?
A l’origine, le bonus-malus automobile vise à favoriser les produits les plus écologiquement corrects en décourageant les consommateurs d’acheter des véhicules polluants. Pour cela, les consommateurs achetant une voiture rejetant peu de CO2 se voient attribuer un bonus pouvant aller jusqu’à 1 000 euros. Au contraire, les véhicules les plus polluants sont taxés d’un malus. Ce dispositif de bonus-malus a connu un succès au-delà des espérances, à tel point que le gouvernement souhaite l’appliquer à d’autres familles de produits.
Une extension du bonus-malus plus difficile que prévue
Jusqu’ici, tout va bien. En théorie, tout semble très simple. On reprend le principe du bonus-malus automobile et on le transpose à d’autres produits. Seulement, l’application s’avère beaucoup plus difficile et la communication sur le projet est pour le moins cacophonique. L’inquiétude des consommateurs, alimentée par les médias, est née de la méconnaissance des produits auxquels pourrait être appliqué le bonus-malus. Chacun a fait son pronostic, cherchant à diffuser, avant même que le gouvernement ne l’ait lui-même rédigée, la fameuse liste des produits. On a alors tout entendu : produits électroniques, produits d’entretien, appareils électroménagers, téléphones portables, ordinateurs, vaisselle jetable, bonus-malus sur la facture d’électricité… Le ministre de l’Ecologie et de l’Energie avait lui-même déclaré dans Le Figaro du 2 septembre 2008 : « oui, on veut l’étendre à d’autres catégories de produits », à terme « à tous les produits ».
La cacophonie de la communication gouvernementale face au bonus-malus
Le problème est que le bonus-malus est surtout apparu aux consommateurs comme un « malus-malus » qui viendrait taxer les produits les moins écologiques et donc généralement les moins chers, défavorisant ainsi les populations les moins aisées. Concept notamment avancé par Eric Woerth à la fin du mois d’août, déclarant dans Valeurs actuelles « il faut plutôt réfléchir à des systèmes de “malus-malus” où la taxation serait d’autant plus élevée que le produit serait polluant ». Une déclaration immédiatement contredite par Jean-Louis Borloo qui, en parlant d’Eric Woerth a dit : « il n’a rien compris ». Chaque membre du gouvernement y est allé de sa petite déclaration qui n’a fait qu’amplifier la cacophonie. Et le gouvernement ne peut que prendre conscience de la communication désorganisée concernant ce projet. Le Premier ministre a regretté dans Le Figaro « un peu de précipitation dans la communication » et Nathalie Kosciusko-Morizet a déploré dans La Tribune « le bruit et la confusion » entourant le bonus-malus.
Aujourd’hui, après des rumeurs démenties par le gouvernement comme le bonus-malus sur la facture d’électricité et des contradictions du gouvernement lui-même sur la vaisselle à jeter (surnommé « taxe pique-nique »), le ministre et le président tentent de recadrer les choses. Le bonus-malus devrait au final être étendu à une seule famille de produits qui pour le moment… reste secrète ! A vos pronostics.
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