Le Carlabrunisme est un anachronisme !
Quand la Première Dame parle de son mari sur TF1, elle récite un manuel scolaire d’économie domestique pour les femmes datant des années 60...
On la disait cultivée, moderne, libérée : Carla Bruni s’est depuis glissée dans le costume de l’épouse idéale, grimée par les Guignols en nunuche soumise et docile. Une caricature très proche de l’image que l’italienne tente de nous livrer par médias interposés.
La réponse de la bergère au bergé
Il n’y a pas que son tailleur Chanel à la Jackie Kennedy qui soit teinté d’une lueur rétro ; Carla est dévouée à son mari, et emmène la France dans cette soumission. "S’il se représente, c’est son affaire", confesse-t-elle ce dimanche 13 décembre aux caméras de TF1. Réponse de circonstance au sous-entendu de Marc-Olivier Fogiel qui osa demander à la Première Dame si son amour était quelque peu lié à la fonction présidentielle de "chouchou". A ce sujet, Stéphane Guillon a d’ailleurs répondu juste, "tout le monde le sait bien, que Carla n’aurait jamais épousé Sarkozy s’il n’avait pas été Président."
Carla Poursuit : "On n’en (le second mandat de Nicolas Sarkozy, NDLR) discute jamais, parce que je pense que je ne dois pas me mêler de ça, ça lui appartient tellement. Tout ça est très compliqué, c’est son métier. C’est comme s’il venait mettre le nez dans les accords majeurs ou mineurs d’une de mes chansons. C’est mon affaire, si je mets un majeur ou un mineur." Traduction : la femme ne doit pas se mêler des affaires de son mari, auxquelles elle ne comprendrait d’ailleurs pas grand chose. Même si elle est plus cultivée que lui. Et a dû troquer sa carrière de chanteuse pour celle de Première Dame.
Années 50
Ainsi, dans le manuel scolaire d’économie domestique pour les femmes, publié en 1960, on retrouve les valeurs de Carla : « SOYEZ PRÊTE Prenez quinze minutes pour vous reposer afin d’être détendue lorsqu’il rentre. Retouchez votre maquillage, mettez un ruban dans vos cheveux et soyez fraîche et avenante. Il a passé la journée en compagnie de gens surchargés de soucis et de travail. Soyez enjouée et un peu plus intéressante que ces derniers. Sa dure journée a besoin d’être égayée et c’est un de vos devoirs de faire en sorte qu’elle le soit. »
Bien joué Carla ! Après la docilité, tu nous enseignes l’admiration que chaque femme digne de ce nom doit nourrir envers son époux : "Mon mari pourrait tout faire, parce qu’il (...) donne tellement tout ce qu’il a, il utilise tellement tous ses moyens pour faire les choses, que c’est cela qui fait la réussite dans le travail d’une vie." Carla aurait pu poursuivre comme suit : « Ne lui posez pas de questions sur ce qu’il a fait et ne remettez jamais en cause son jugement ou son intégrité. Souvenez-vous qu’il est le maître du foyer et qu’en tant que tel, il exercera toujours sa volonté avec justice et honnêteté. »
Identité Nationale, renvoi d’Afghans en Charter, débat sur les Minarets, les raisons sont nombreuses qui auraient pu t’inviter à lui livrer ta façon de penser "gauche caviar", mais gauche quand même. Mais bien sûr, comme chacun sait, même si « vous avez une douzaine de choses importantes à lui dire, son arrivée à la maison n’est pas le moment opportun. Laissez-le parler d’abord, souvenez-vous que ses sujets de conversation sont plus importants que les vôtres. » Et surtout que son travail est bien plus important que le vôtre. Ainsi, tu n’oserais pas te mêler de ses affaires, pas plus qu’il n’oserait mettre le nez dans tes « accords ». En même temps, depuis que tu es son épouse, tu as quand même mis ta carrière de chanteuse-murmureuse entre parenthèses...
Une pointe de modernité
Mais Nicolas Sarkozy n’est pas cet affreux jojo réac à la papa que tu nous décris, d’interviews en interviews, pour rassurer le gros de son électorat qui a bien vécu cette période bénie des années 50-60. Par exemple, au niveau sentimental - pour ne pas dire intime -, tu nous apprends que Sarko prend des initiatives : "C’est quelqu’un qui s’engage des pieds à la tête et même amoureusement. Ça, pour une femme, c’est tout à fait inédit." C’est vrai qu’on en était resté à « l’acceptation avec humilité tout en gardant à l’esprit que le plaisir d’un homme est plus important que celui d’une femme. Lorsqu’il atteint l’orgasme, un petit gémissement de votre part l’encouragera et sera tout à fait suffisant pour indiquer toute forme de plaisir que vous ayez pu avoir. » Toi et tes 40 amants célèbres, tu as dépassé cette passivité peu érotique depuis bien longtemps.
Mais la paix du foyer ne doit pas être perturbée par cette vertueuse énergie sexuelle : "Notre vie a changé. J’ai calmé notre vie, je l’ai apaisée (...) Notre vie personnelle est très douce, très calme, très tranquille. On en a tous deux grand besoin (...) ». Là, c’est comme si tu avais tout pompé dans notre fameux manuel des années 60 : « Installez-le confortablement. Proposez-lui de se détendre dans une chaise confortable ou daller s’étendre dans la chambre à coucher. Préparez-lui une boisson fraîche ou chaude. Arrangez l’oreiller et proposez-lui d’enlever ses chaussures. Parlez dune voix douce, apaisante et plaisante. » « On me dit que nos vies ne valent pas grand chose... » « Je suis l’amoureuse... » Oui, là encore, tu es pile poil, Carla !
La France à la papa
Que tu souhaites - ou que tu sois contrainte - à nous donner une image réactionnaire, misogyne et un brin désuète de ton couple présidentiel ne nous surprend pas. Mais non contente de servir, corps et âme, ton petit mari, tu invites en plus la France dans votre lit ! Et qu’elle se réjouisse, elle-aussi, d’avoir Nico comme partenaire : "Donc, moi, je suis contente pour les Français qu’ils aient mon mari". Tu nous assures que Nico s’engage amoureusement pour ta personne, mais aussi et tout autant pour la France et les Français. On devrait être reconnaissant d’avoir quelqu’un de « complet, d’entier » à la tête de notre beau pays. Seulement voilà : tu n’as pas du, dans ta tendre enfance, abuser des cours d’éducation civique. Car tu y aurais appris que la France n’est pas l’épouse soumise de son Président, mais bien sa maîtresse, libre, indomptable, indépendante. Qui lui survivra bien mieux que lui ne pourra le faire. Ton mari est passionné du pouvoir que son adultérine de France lui confère. Un temps seulement. Pour un bail de 5 ans renouvelable. Ou pas...
Le Général De Gaulle lui-même, figure bien plus virile que celle de ton petit mari, avait, dans cette France des années 60, un profond respect, une certaine idée de la France, qu’il mettait au-dessus des hommes. Et donc, tu t’en doutes, au-dessus de la femme soumise. Si tu te veux au service de ton Président de mari, sache qu’il devrait, de son côté, être au service de la France. Mais tu n’as pas tort : depuis 3 ans, il la traite comme une vulgaire boniche, sur le mode « obéis et tais-toi ! »
Et même si tu tentes une étrange comparaison, affirmant que « s’il était menuisier, il serait un menuisier entier », tu ne parviens pas à nous rendre cet ouvrier modèle sympathique.
De Chirac à Sarko, on change de tempo
Jacques et Bernadette n’avaient pas à forcer leur talent pour nous donner l’image d’un couple traditionnel. Pourtant, personne n’était dupe des frasques du grand Jacques. Chez vous, le modus operandi est opposé : votre couple n’a rien de conventionnel, et vous le savez bien. Ancien mannequin, artiste, femme à hommes, tu dérangeras toujours l’électorat "catho tradi" de ton mari. Même si tu nous récites par coeur le manuel scolaire d’économie domestique pour les femmes...
Finalement Carla, on pourrait croire que tu es un espion envoyé par les forces de gauche pour déstabiliser la politique de l’Elysée. Après le désastre causé par la nomination de Frédéric Mitterrand à la culture, tu poursuis et confesses : « En tant qu’épouse, un mandat de Sarkozy me suffirait ». D’un commun d’accord avec 57 % des Français. Une confession d’épouse, ou de sympathisante de gauche ?
Un article du site www.animalpolitique.com
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