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Le chant du cygne de Rachida Dati

 Ce n’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il ne faut pas exister médiatiquement. Promise à un exil européen, sous réserve de siéger effectivement, Rachida Dati, créature politique créée ex-nihilo par Nicolas Sarkozy tente de se dessiner un avenir politique même loin de l’aile protectrice de son illustre mentor. Faute de fond politique, c’est par l’image qu’elle a choisi d’imposer sa présence.

Personne n’est dupe de la distribution des rôles dans ce qui a été habilement présenté comme la saga Rachida Dati. Rachida Dati pur produit d’un président de la république ultra-médiatique est à la politique ce que la star académy est à la chanson française. Issue d’un casting très réussi au niveau de la plastique et du parcours, la ministre de la justice est certes un bon soldat, fidèle exécutant mais pas un officier supérieur d’Etat major.

Les observateurs avertis mais aussi les professionnels de la justice ont vite saisi que si Rachida Dati présentait l’apparence du pouvoir, celui-ci était en fait dans un bureau plus discret, à l’Elysée. Sur la porte, un nom totalement inconnu du grand public : Patrick Ouart, conseiller justice de Nicolas Sarkozy.

Lassé des faiblesses de son ex-protégée, accusée même d’incompétence, et de son côté envahissant, Nicolas Sarkozy a choisi de s’en séparer. Mais, comme à la Star Ac, Rachida Dati tente de sauver sa tête par le vote du public. La jeune femme s’est attachée les services très onéreux d’Anne Méaux, grande prêtresse de la communication politique depuis trente ans. Une rumeur insistante persifle que le contrat mirifique serait honoré par le ministère de la justice ce que dément la communiquante et le cabinet de la ministre.

Si on ne sait pas qui règle la facture, force est de constater que le résultat est à la hauteur. “Une” de Gala, une invitation au JT de France 2, une interview au Journal Du Dimanche, un sujet dans 50 minutes inside (TF1) et enfin, cerise sur le gâteau, une participation à l’émission Vie privée, vie publique de Mireille Dumas. Et tout ça pour dire quoi ? Rien de politique mais d’insipides bavardages people.

Tout ce battage agace un peu du côté de l’Elysée. Il semblerait d’ailleurs que le château ait mis son véto sur la venue la Garde des Sceaux au JT de TF1 qui, du coup, se serait repliée sur France 2.

Tout comme la créature du Dr Victor Frankenstein, Rachida Dati échappe au contrôle de Nicolas Sarkozy. La belle, grand sourire à l’appui, fait de la résistance. Jusqu’à la dernière seconde, elle restera cramponnée à son bureau de la place Vendôme. Crânement elle affiche ce qu’elle n’a pas vraiment : la possibilité de décider elle-même du moment où elle devra partir.

Consciente de présenter une image troublée notamment par le livre « Belle Amie », de Michaël Darmon et Yves Derai, Rachida Dati n’a plus qu’une obsession : démontrer qu’à l’inverse des propos malveillants tenus à son égard, elle est une bosseuse et pas une intrigante.

Sur le terrain judiciaire pourtant, le parcours reste chaotique. Dernièrement les sénateurs ont adopté contre son gré le principe de l’encellulement individuel et la diminution du délai maximal de placement en cellule disciplinaire. Ce coup de vent est annonceur de tempêtes, début mai avec le vote définitif de la loi pénitentiaire qui prévoit la suppression du juge d’instruction voulue par le chef de l’Etat.

L’important n’est pas la polémique mais l’occupation du terrain médiatique. Faire le buzz, coûte que coûte. Et la semaine commence fort avec l’inauguration, ce lundi, d’un nouveau centre éducatif fermé pour mineurs délinquants à Sainte-Ménehould (Marne). L’occasion d’évoquer les grandes lignes du projet de loi sur la justice des mineurs et notamment l’âge minimum d’incarcération.

 


 

 

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9 réactions à cet article    


  • andré 16 mars 2009 17:17

    Ils sont tous à la télévision. Dati. Morano, Sarko, monsieur K. La télé, c’est un aquarium. Un aquarium à sirènes. La télévision, c’est un drôle d’aquarium. Les poissons sont devant.


    • Fergus fergus 16 mars 2009 17:31

      Le chant du cygne ? Au gouvernement, c’est un fait. Mais Dati peut très bien rebondir en s’appuyant sur sa cote de popularité "people" et se positionner en vue des prochaines municipales parisiennes. C’est probablement ce qu’elle espère. Mais Strasbourg est loin, et le public peut s’enticher de nouvelles héroïnes de "succes-story". Et surtout il ne faudrait pas prendre les Parisiens pour plus sots qu’ils ne sont !


      • Emmanuel Aguéra LeManu 16 mars 2009 17:32

        Encore un article sur Rachida Morano !


        • morice morice 16 mars 2009 18:07

           "Mais, comme à la Star Ac, Rachida Dati tente de sauver sa tête par le vote du public. "

          qu’elle s’inscrive à la prochaine fournée.. c’est très juste comme jugement, car c’est bien ce qu’elle tente de faire, épaulée par l’échappée du GUD, mouvement violemment antisémite... Anne Meaux. La beurette, coachée par celle qui tapait en 1968 à la barre de fer sur tous ses "gauchistes" et ses "immigrés".. on croît rêver là.... Anne Meaux ne nous est pas une inconnue sur Agoravox... on avait pourtant prévenu AVANT l’élection ! Extrait :

          Dans le petit monde de l’extrême droite de l’époque, une personne détonne. C’est une femme, blonde platine, chose plutôt rare chez les manieurs de barres de fer. Elle a le même âge que Nicolas Sarkozy mais a surtout été la présidente du groupe GUD-Assas, à savoir le plus violent mouvement des années 70 à 80. Passée entre-temps par le PFN ou on trouve François Brigneau, milicien et grand admirateur de Brasillach, et antisémite notoire (il a perdu un procès en diffamation contre Anne Sinclair). Elle a échangé le casque contre une caméra et la matraque contre un appareil photo. Elle dirige aujourd’hui Image7, créé en 1988, une agence dont l’intitulé est "Le premier cabinet français indépendant de conseil en communication". Pas indépendant du pouvoir, en tout cas. Dans son équipe, on trouve Constance Giscard d’Estaing. Logique, le PFN avait fourni le service d’ordre de Giscard en 1974. Mais aussi l’ancienne chargée de communication de Madelin, et... depuis peu, la directrice adjointe du groupe Canal Plus.


          • Formule4 16 mars 2009 18:41

            Mesdames Dati, Albanel ou Allo ? Marie ? ne sont que des spectres sans existences qui répètent stérilement ce que sussure "la Voix de son Maitre" (Copyright Pathé Marconi).

            Les autres polichinelles du gouvernement, pas seulement les femmes, pensez donc au grenello compatible des ministres, ou au porteur de sacs de riz, ou pire, au Premier d’entres eux ("qui dirige la politique de la France" selon la constitution) sont du même accabit : seriner, ressasser, acclamer le Maitre de la nouvelle Principauté située entre Monaco et Andorre, la Sarkozie.

            Tout ce brouhaha datesque, moranesque ou bachelotesque reste stérile.

            Le Prince dirige et fait ce qu’il veut.

            Fallait pas lui donner les clés !


            • bob 16 mars 2009 22:03

              Casting reussi au niveau du parcours ???

              Rachida Dati a menti sur son cursus pour etre a la place ou elle est actuellement. N’est-ce pas reprehensible par la loi ? L’ancienne ministre de la justice ne devrait-elle pas etre elle-meme jugee ?


              • Vilain petit canard Vilain petit canard 17 mars 2009 10:23

                Comme vous dites, Dati, c’est la Star Ac’. Et je ne regarde pas la Star Ac’.

                Chaque concentration de pouvoir crée des courtisans, des candidats affidés, comme Dati ou Morano, ou autres Chatel. Leur compétence n’est pas en jeu, elle est même un désavantage : pour être chéri des puissants, mieux vaut être insuffisant ou incompétent, le don octroyé par le Maître n’en sera que plus difficile à garder, et la reconnaissance plus grande.

                Autour de Sarko, il s’est mis en place une véritable Cour, où chacun joue son rôle : Morano et Lefebvre sont les chiens de garde à l’entrée, plus durs que les durs, aboyant plus fort que les plus forts : ils représentent la hargne du Maître, qui, si il se lâchait ...

                Fillon, c’est le mec qui travaille. Il en a tous les signes : il est obscur, fils de notaire rural, triste, chiant, il rappelle toujours ce qui va mal. Aucun strass, aucun éclat, il est fiable. Il fait un agréable contrepoint avec le Mickey de l’Elysée, qui se muscle le périnée, et passe des wekends en douce avec son top-model et sa Patek Philip aux frais des narcos.

                Alliot-Marie fait la fidèle grognarde, bien raide et caporalesque, elle dira toujours comme son Maître, comme elle a fait avec Chirac d’ailleurs. Elle incarne la discipline de parti, et donc elle est ridicule dans sa rigidité, mais c’est son rôle.

                Borloo, c’est le pote jovial, émotionnel, un peu déjanté (sa cravate est dénouée), un peu picoleur, qui apporte une bouffée d’air frais, il ne fout pas grand-chose, mais c’est pas grave, il est pas là pour ça, il est là pour donner un alibi écolo. Falstaff.

                Devedjian, c’est l’amant délaissé, l’ancien favori, qui a tellement donné qu’on ne juge plus bon de lui donner quoi que ce soit, alors on lui refile un Ministère grotesque (la Relance !), et on lui tire l’oreille gentiment : allons, la confiance du Maître, c’est déjà quelque chose...

                Les autres femmes sont là pour montrer la magnanimité du Maître : beurette, blackette, catho intégriste, c’est casting de Star Ac’, tout le monde il a sa chance, même les femmes et même les colorées. Difficile pour elles d’exister sans la Présence Tutélaire. Ce sont les Favorites, et la faveur peut se retirer au moindre signe de désobéissance... NKM a un peu ronflé, alors on la met à l’économie numérique, ça lui fera les pieds.

                Il faut également dans l’économie de la Cour quelques pitres qu’on importe à grands frais pour montrer qu’on est bien dans le monde réel (c’est-à-dire médiatique) : Laporte et sa tête de guignol, bientôt Douillet et Montagné. Pourquoi pas Lorie (positive attitude) ou Enrico Macias ?

                A part ça, une bande de djeunes qui promettent et qui ont de belles cravates, Wauquiez, Chatel et consorts, ce sont les pages et aides de camp. Ils se tiennent bien à table, répètent tout ce que le Maître a dit, et il ui doivent tout. Attention, ça peut vite dégénérer si ils dévient, voyez Martinon-non-non.

                Une exception pour Barnier, qui a été mis là pour sa compétence (c’est bien le seul, quand on y réfléchit), et qui se contrefout d’avoir un avenir politique en France.

                Il y a aussi les abbés de cour, comme Attali, qui sert tous ceux qu’il y a à servir, comme un confesseur.

                Relisez Saint-Simon et le Cardinal de Retz, tout y est déjà.


                • morice morice 17 mars 2009 12:29

                   finalement le cygne n’est qu’un vilain canard...

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Henry Moreigne

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