Le chiffon rouge du droit de vote des étrangers en guise ralliement
La campagne du candidat Sarkozy s’accélère bien qu’elle ne se déclare pas. Dernière épisode en date, la prise de position, très nette, du président contre le droit de vote des étrangers aux élections locales. Avec, en forme d’implicite à ces postures, le souci pour chacun des camps de commencer à se compter pour encore et toujours en découdre.
Nouvelle offensive d’un candidat en campagne non déclaré ou simple parole de sincérité ? L’avenir le dira. Mais lors de son discours prononcé devant les maires de France Nicolas Sarkozy s’est dit opposé au droit de vote des étrangers, hors UE, lors des élections locales.
Le propos, loin d’être anodin, répond en réalité à une proposition allant en ce sens de la part du parti Socialiste. En effet le parti de la rose a repris cette idée, inscrite à son programme depuis 1981 sans jamais être réalisée, lors de la définition de la plateforme d’idées qu’aura défendre le candidat du parti.
Derrière la polémique il y a la ligne d’horizon des prochaines présidentielles
Loin des spéculations infondées on peut voir dans cette séquence plusieurs choses. Tout d’abord la survivance de vieilles ficelles mitterrandiennes à l’intérieur du P.S. visant à ressortir, à chaque élections ou presque, certaines propositions ; qui, si elles font hurler la droite, ont, également, le mérite de mobiliser l’électorat de gauche en plus de faire grimper l’extrême droite.
Du coté de la droite c’est bien la montée en puissance des franches les plus à droite du parti qui s’incarne dans cette sortie du président En effet les membres de la « droite populaire » ont été parmi les premiers, et les plus virulents, à sonner la charge. Preuve in fine d’un président sortant qui compte assurer sa réélection par la captation de l’électorat d’extrême droite. Les divers sondages commandés par l’Elysée font d’ores et déjà état d’un report de voix des électeurs d’extrême droite de l’ordre de 35%. A moins de 75% de ces reports le président sait qu’il n’a aucune chance. D’où l’accélération de sa stratégie de séduction de l’électorat frontiste.
Pour la gauche le Sénat devient un instrument de contestation
Mais il y a plus que ces petits jeux de vase-communicant. Car si l’UMP monte si prestement au front contre l’idée c’est d’abord en réponse au fait que la proposition sera soumise au Sénat le 8 décembre. Preuve d’un Parti Socialiste ayant acté l’emploi qu’il peut faire de sa victoire aux sénatoriales de septembre dernier.
Mais preuve surtout de la cruauté et de la violence inhérentes au jeu politique qui sans cesse compte et recompte ses victimes involontaires. Dernière en date ces étrangers vivant en France à qui on promet sans cesse le droit de vote aux élections locales depuis plusieurs décennies et qui, une fois de plus, voient leur cause se perdre dans les petites postures grâce auxquelles ont mobilise, révulse ou soude un électorat. En 2007, déjà, Nicolas Sarkozy n’avait pas gardé la proposition, parmi toutes celles devant incarner la « rupture », de peur de ne pas suffisamment souder son propre électorat.
En 2011 le scénario se rejoue mais a contrario. Devant la proposition PS de poser la question devant le Sénat le 8 décembre c’est tout l’UMP qui monte au front. Avec en ligne de mire comme mot d’ordre encore et toujours celui de l’irresponsabilité de l’opposition. Après avoir cogner très dur sur le PS suite aux atermoiements de François Hollande et suite à la question de l’accord avec les verts, l’UMP veut faire de la question du droit de vote des étrangers le troisième moment fort de sa riposte.
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/droit-de-vote-des-etrangers-sarkozy-dit-non_1054477.html
Anthony Rigot le 24-11-11
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