Le corbeau de l’Hérault, une nouvelle affaire Coupat ?

Mercredi, la section anti-terroriste de la brigade criminelle (celle-là même qui a arrêté Coupat et ses amis) interpellait neuf personnes dans les villages de Saint-Pons et de Saint-Chinian, à l’ouest du département de l’Hérault. Neuf interpellations (France 3) ? Dix (selon Le Parisien) ? Onze (selon l’Express) ?
Pas grand chose : « Cet homme, les policiers l’avaient déjà arrêté il y a quelques semaines, avant de le relâcher. Son profil d’ancien militaire, féru d’armes et opposant politique virulent, correspond à celui qu’ont tracé les enquêteurs au fil de leurs investigations sur la mystérieuse « cellule 34 » qui nargue l’Etat depuis des mois. Une expertise graphologique menée à partir des enveloppes qui contiennent les nombreuses lettres de menaces envoyées depuis 2007 a jugé « possible » l’implication de ce même Pierre B. En revanche, son ADN ne correspond pas à ceux qui ont été relevés sur ces mêmes enveloppes ».
Que lui reproche-t-on, enfin, à cet « ancien para aux multiples casquettes : gérant de bar-tabac, sympathisant communiste et « porte-voix » ou « plumitif », selon ses propres termes, d’un groupe qui édite le feuillet d’opinion du Piémont héraultais prolétarien », toujours selon l’Express. Pas grand chose.
On lui reproche d’avoir adressé des lettres de menaces, mal orthographiées et mystérieusement signées « les combattants de la cellule 34 » (34, comme le département de l’Hérault), à des hommes et femmes politiques et médiatiques. Petite liste : Ségolène Royal, François Fillon, Alain Juppé, Michèle Alliot-Marie, Rachida Dati, Christine Albanel, Jean-Pierre Pernault,Jean-Pierre Elkabbach, Nonce Paolini ainsi que Raymond Couderc. Il est vrai que Pierre B et ses amis ont souvent écrit à ce dernier, sénateur maire UMP de Béziers. Ainsi qu’au député de gauche Kléber Mesquida. Mais jamais pour les menacer. Et toujours en signant de leur nom.
« Ces militants, selon la Dépèche du midi, s’étaient dernièrement illustrés en s’opposant pendant des mois à un centre d’enfouissement de déchets à Tanarès sur la commune de Riols aux confins de l’ Hérault et du Tarn. Actuellement, ils s’opposent à l’installation de nouvelles éoliennes dans les hauts cantons héraultais ».
Sauf, note la Dépêche, qui cite une mystérieuse « source proche de l’enquête », sauf que « c’est tout de même la deuxième fois qui nous intervenons à Saint Pons ». Ben oui. On va pas revenir pour rien, tout de même. Bon, à ce point de l’enquête on ne peut pas dire que les pandores disposent de beaucoup de biscuits.
On comprend mieux la réaction d’une de ces fameuses sources proches du dossier citée par Le Parisien : « On espère que ce sont les bons ». Car, remarque le quotidien, citant un magistrat, « il y a une pression hallucinante » Eh oui. Le téléphone fonctionne à plein entre l’Elysée et la place Beauvau. Sarkozy veut des résultats. Rapides. « Il y a des hauts responsables de la police qui ont le sentiment de jouer leur tête sur cette affaire parce que le président de la République en a fait une priorité absolue. Ce n’est pas forcément comme cela qu’on boucle une bonne enquête », confie un policier au Parisien.
Voilà, je pense que vous avez tous compris de quoi il retourne. Peut-être que demain, selon un scénario convenu, le vrai "corbeau" écrira une lettre expliquant que Pierre B. et ses amis n’ont rien à voir avec les combattants de la cellule 34.
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