Avec l’affaire des fraudes électorales de grande ampleur dans les partis politiques, la démocratie française est arrivée dans le mur. En effet, jusqu’à présent on pouvait encore argumenter contre les modifications nécessaires dans les textes institutionnels, en affirmant d’un air entendu, que le problème relevaient plus d’une question de comportement que d’une question de législation ou de textes. Ce n’est plus le cas.
On voit bien et on le constate que la confiance dans les « hommes politiques » est réduite à peau de chagrin et que plus personne ne croit en une évolution positive des comportements de ce personnel politique national en place. Bon, c’est vrai il ne faut pas généraliser, mais le véritable drame, c’est que la divulgation de fraudes, d’erreurs , de manipulations se fait chaque fois plus lourde de signification, que les abus de droit ou le non respect des règles de droit les plus élémentaires se font de plus en plus nombreux.
Dans ce contexte, l’affaire des fraudes électorales au parti socialiste est sans doute « la cerise sur le gâteau ». Le combat démocratique arrive dans les sous sols de la vie politique.
Il ne suffit plus d‘avoir des règles institutionnelles les meilleures qui soient, il nous faut aussi des partis et organisations politiques exemplaires du point de vue de leur gestion démocratique. Il est d’ailleurs à remarquer que chaque contribuable, que chaque citoyen est concerné puisque ces mouvements reçoivent des deniers publics pour s’occuper de notre vie démocratique. Ainsi il s’agit aussi d’une responsabilité citoyenne de demander des comptes sur l’éthique républicaine présidant à cette utilisation des fonds publics. L’honneur du politique est de stopper cette dérive saisissante de nos pratiques démocratiques.
Mais le passage de cette situation de dégradation démocratique, à un possible renouveau acceptable nécessite de bousculer de façon radicale les résistances, habitudes, comportements, et réflexes actuels dans les organisations et mouvements politiques aussi. C’est nécessaire. C’est même sans doute vital.
La solution minimum et logique qui devrait être empruntée par des dirigeants socialistes responsables serait de solliciter les militants sur ce qu’il convient de faire face à ces manquements démocratiques fondamentaux.. Il ne semble pas que ce soit la solution retenue puisque de nombreux appels temporisateurs sont adressés par des dirigeants pour un enterrement de première classe. La gravité d’une telle position se mesure à l’aune de la constitution d’une possible alternance politique crédible dans ce pays et pour cela, il n’y a pas que les militants socialistes qui sont concernés.
Ségolène Royal est au pied du mur. Elle a eu ce courage d’en appeler à la responsabilité du parti, des dirigeants, des militants, et d’exposer clairement ce que méritent de telles pratiques antidémocratiques. Les risques sont grands pour elle. Et cette prise de risque, de responsabilité, mérite d’être plus que saluée. Elle doit être partagée par tous les citoyens qui placent le combat démocratique au premier rang des exigences sociétales actuelles.. Pour la gauche « démocratique » de gouvernement c’est un préalable.
Alors oui, il faut soutenir Ségolène Royal dans ce combat démocratique de salubrité publique.