Le dernier candidat ne sera pas Nicolas, mais François... FILLON !
Politique-fiction. Devant les sondages de plus en plus négatifs centrés sur sa personnalité plus que sur son programme, SARKOZY ne renonce pas. Comment vint à Nicolas une idée qu peut le replacer dans la course à la présidentielle, en passant de l'autre côté du miroir ? De notre envoyé spécial à l'Elysée.
Élysée, 30 février 2012. Nicolas se lève et se regarde dans le miroir, un des 1001 miroirs du palais de l’Élysée, quand soudain celui-ci fait entendre sa voix : « Nicolas, Nicolas ! ». – « Oui, mon beau miroir ! » – « Nicolas, ta carrière, comment la vois-tu ? » – « Tout roule, mon miroir, je leur prépare un chien de ma chienne, et hop ! je renverse les sondages, j’enfonce François et me voilà réélu. Le tour est joué. » – « Nicolas, ta carrière, pas là tout de suite, ta carrière derrière moi, au-delà du miroir ! » – « L’histoire, ce qu’elle retiendra de moi, tu penses, on verra. De toute façon, l’histoire sera écrite par ceux qui feront comme moi, et il y a fort à parier qu’ils verront en moi un modèle et précurseur… » – « Descends de ton socle, Nicolas, ne me parle pas de cet avenir auquel tu ne crois guère, parle-moi de toi, demain… de 2017. Tu auras à peine soixante ans, fini… ! Monsieur le président, pour la vie ! Tu te vois en Giscard ? » – « Ben quoi, Giscard… ? » – « Réfléchis, Nicolas, réfléchis… » – « Vas-y, beau miroir, réfléchis, après tout, c’est toi qui es payé pour ça ! » – « Ton reflet, Nicolas, vends-moi ton reflet, et je prolonge ta carrière de 10 ans. » – « Changer la constitution, faire trois mandats, un mandat à vie… tu n’y penses pas, jamais je ne réussirai à leur faire avaler ça. » – « Mieux que ça, Nicolas, mieux que ça ! » – « Président européen, tu n’y penses pas, d’ailleurs l’Europe, il n’y a rien de stable, ça part en quenouille… » - « Donne-moi ton reflet, Nicolas, et je te jure, il y a beaucoup mieux que cela… » – « Tu m’intrigues, miroir. » – « Ta présidence, Nicolas, tu l’as perdue à la foire aux bestiaux… tu sais quand tu lui as dit : c….-t.., p….. c.. ! Ce jour-là, c’était foutu, fini, achevé, replié. Tu étais grillé, comme une cacahuète. » – « Je sais, j’ai déconné, mais là je suis gentil, je remonte la pente, je me contrôle, je suis vachement calme, tu sais, du moins j’ai l’air… tout changé. Même Angela, elle n’en revient pas ! » – « N’empêche, même si tu peux encore étriper tes rivaux, dominer ton parti,… tu as touché au plus petit d’entre eux, Nicolas, et cela tu ne le pouvais pas. Il faut te casser avant de partir vaincu. » – « Là je ne te suis plus, miroir. Tu commences par me proposer de prolonger ma carrière. Non seulement tu veux mon reflet, mais en plus tu me demandes de me casser ? C’est ça que tu appelles prolonger… ! » - « C’est ça que j’appelle me donner ton reflet, mon gars. Tu quittes l’Élysée, oui, tu te montres sport. Tu leur dis : Françaises, Français, il y a des choses qu’on ne pardonne pas à un président. Je vous ai compris. Je ferai mieux à un autre poste. Un poste plus nerveux, moins décoratif, moins représentatif… Je pourrai mieux y servir la France et revenir plus tard, calme, serein. Bref, pour cette fois, je me casse, votez François ! » - « Ho, tu es fou ou quoi ? J’ai compris, c’et tout ce que cela te fait d’avoir réfléchi Mitterand pendant 14 ans. Je ne vais pas, à moins de deux mois des élections, appeler à voter Hollande ! » – « Nicolas, mon petit Nicolas, je ne t’ai pas dit : votez Hollande, je t’ai dit : votez François ! Tu n’en connais pas d’autres, des François ? » – « Tu déconnes complètement, miroir. Bayrou n’a rien à voir là-dedans. Il va encore se faire plaisir avec les voix des bobos et des instituteurs, mais pour 2012, il n’a aucune chance, laisse tomber. Tu ne vois pas qu’il prépare 2017 ? » – « Nicolas, mon petit Nicolas, tu n’en connais pas d’autres, des François ? – « … ? … ? ... ? »
Sonnerie de téléphone. « Excuse-moi, miroir, j’en ai pour un instant. »
« Allo, Nicolas ? » – « Oui, François, [à part : Glups !] Qu’y a-t-il ? Le feu à Matignon ? » – « Écoute, Nicolas, j’ai Angela sur la ligne officielle de Matignon. Il faut que tu fasses quelque chose. Elle insiste. Je sais, je sais, ce serait plutôt du rôle d’un premier ministre, mais comme ça fait cinq ans que presque à tous les coups tu fais ce genre de boulot. Cet appel-ci, tu vois, ce n’est pas de la représentation. Il y a des trucs à décider, il faut être plus au taquet. Vois ça avec elle et dis-moi ce qu’on fait. » – « Dis-lui que je la rappelle sur son portable ! Deux minutes, je règle un détail et je suis à elle ».
« Miroir ? miroir… » – « Oui, Nicolas ? » – « Tu ne vas pas me dire que tu pensais à… ? » – « Oui, Nicolas ! » – « ... mmmmm … » – « Continue, Nicolas, continue, face à moi, réfléchis-moi ! » – « D’accord, cela fait cinq ans que je fais le premier ministre et lui il joue un peu le président, consensuel, il rattrape mes colères et mes emportements… mais ce n’est pas une raison. C’est mon boulot à moi. » – « Nicolas, j’ai dit : ta carrière, j’ai dit : au-delà. » – « Et moi ? je deviens quoi ? » - « … mmmmm … » – « Matignon ? » - « Pourquoi pas, Nicolas, pense à toi, pense à ton parti, pense à la France ! » – « Matignon ! » – « Nicolas, en 2017 ou 2022, tu remets ça, et ensuite tu prends ta retraite. Là d’accord, mais pas maintenant ! Tu n’as pas le choix… ton reflet, Nicolas, cède-moi ton reflet pour un ou deux quinquennats… ta carrière, Nicolas ! ton parti, Nicolas ! la France, Nicolas… ! »
Douze chaînes de télévision, 30 février 2012, 20 heures. – « Mesdames, Messieurs, bonsoir. Nous recevons en direct ce soir non pas le président de la République française, mais un candidat comme tous les autres candidats. Permettez-moi donc, Monsieur le président, de vous traiter comme tout autre candidat et de poser d’emblée une première question au candidat : Je vois que vous avez amené un ami pour faire votre déclaration. C’est peu commun. Pouvez-vous pour commencer nous expliquer cela ? » – « Françaises, Français, voici des semaines que vous me demandez de m’exprimer, et je vais le faire en deux mots : Votez François ! »
D’après un sondage effectué auprès de 1007 Français ce 1er avril 2012, 100% des Français pensent que le prochain président de la République française se prénommera « François » !
Aux urnes, citoyens,… et un, deux trois… François !
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