Le dilemme des socialistes
Les socialistes sont actuellement face à un choix d’importance concernant la campagne des présidentielles et des législatives.
Chacun sait qu’être dans l’opposition est une situation bien plus favorable pour se présenter aux élections régionales, que diriger l’Etat et être ainsi responsable de la mauvaise marche (les médias comme les râleurs, n’éclairent jamais que ce qui ne va pas) des affaires qui le concernent.
Or la montée en puissance de l’Europe ne peut se faire qu’au détriment du pouvoir (réel) des gouvernements et des assemblées nationales.
Dans le même temps, les régions deviennent un lieu stratégique qui bénéficie de nombreux atouts que n’a pas le pays, notamment en ce qui concerne la cohésion et donc la capacité de mobiliser un nombre important de citoyens (souvent indépendamment des considérations de parti) sur des projets importants.
Le Lorrain se sent souvent bien plus proche de l’Allemand ou du Luxembourgeois que du Marseillais ou du Réunionnais.
Par ailleurs, les régions contrôlent un très grand nombre d’emplois ainsi que des volumes financiers de plus en plus importants, liés notamment à des projets européens, pour lesquels cette unité géographique est tout à fait adéquate.
Alors que choisir ?
Le nombre pourrait, compte tenu des opportunités correspondantes, faire pencher la balance du côté des régions.
Les élections nationales (présidentielle incluse) ne seraient alors que l’occasion de manifester des exigences que l’on pourrait ensuite rappeler, dans l’opposition, aux moments opportuns (nouvelles élections locales).
Bien sûr, au sein du Parti socialiste, il existe des tribuns (pour lesquels les tribunes nationales ont un lustre irrésistible) et des militants disciplinés, qui ne font pas de calculs aussi "petits".
Mais l’on peut faire confiance en l’habileté et le savoir-faire des cadres du parti pour faire manoeuvrer le bateau dans la direction qui sera jugée, la somme de tous les gains/pertes potentiels étant faite, la plus juteuse si ce n’est judicieuse.
Ce qui, dans le cas où les présidentielles/législatives seraient sacrifiées à la sécurité (conserver toutes les régions moins une) supposerait un fin dosage de cette machine à perdre que redoute tant, bien qu’elle soit elle-même présidente d’une région*, Ségolène Royale, plus encore que ses derniers concurrents internes, peut-être même en lice pour la saborder un peu.
* Ce qui ne justifie pas pour autant sa frilosité face à ses concurrents à l’investiture.
* mais quand le lustre de l’Elysée a éclairé le fond de l’oeil, pour la rétine éblouie, le choix de Paris est définitivement fait.
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