Avec les résultats du premier tour de l’élection cantonale, le spectre du Front Républicain de Pierre Mendès-France qui en fut le leader historique aux législatives de 1956, est au cœur du débat politique. En regroupant les partis de centre-gauche et de la droite républicaine, de François Mitterrand à Jacques Chaban-Delmas, Pierre Mendès-France voulait dégager de cette coalition républicaine des solutions contre la guerre en Algérie. L’histoire lui a donné sa réponse !
Sous la houlette de Martine Aubry, Première Secrétaire du Parti Socialiste, que représenterait aujourd’hui un Front Républicain avec l’UMP de Jean-François Copé qui nationalise son discours, plus qu’il le radicalise contre le Front National ?
Il déclare laisser les électeurs du parti majoritaire « libres de leur choix » en cas de duel gauche/extrême droite au second tour des élections cantonales, refusant le vote FN et le « front républicain ». C'est-à-dire qu’il se prononce ouvertement et courageusement contre tous les partis opposés à l’UMP ! C'est-à-dire aussi qu’il n’a peut-être pas compris que le parti dont il se réclame n’est plus majoritaire dans le pays et que, dans ces conditions, il aura du mal à gagner une élection.
Cette déclaration est un aveu d’échec et d’impuissance face aux résultats du Front National dans une élection locale dont il n’a jamais été… l’heureux élu. Jean-François Copé laisse au Parti Socialiste qui sort en tête du premier tour, la tâche d’affronter le Front National dans plus de cent duels alors que l’UMP n’en compte qu’une dizaine. Monsieur Copé espère, sans doute secrètement, que les électeurs de l’UMP fassent front contre le PS pour limiter le nombre de sièges socialistes dans les assemblées départementales. Pense t-il que le nombre de sièges gagnés par le Front National dans ses duels, grâce peut-être aux voix de l’UMP, serait une réserve d’électeurs pour le candidat de la majorité présidentielle à l’élection de 2012 comme en 2007 ? Personne ne sait ce qui se passe dans la tête d’un homme politique aussi brillant qu’il peut réfléchir même le soir d’une nuit sans lune…de miel avec son électorat !
Ce résultat partiel mais significatif précise bien l’amplitude du « vol » de voix du parti de Marine Le Pen sur l’électorat de droite, laissant les porte-parole de l’UMP sans voix… pour appeler à voter contre les candidats du Front National au second tour, laissant s’exprimer librement le front républicain…national !