Le gouvernement lutte contre le chômage... de ses amis
Après le bal des prétendants (et prétendantes) pour les postes de Ministres et de conseillers, le Gotha socialiste s’anime pour le dernier rallye à la mode : les postes de direction dans les entreprises publiques ou semi-publiques. Mais attention, il s’agit de ne pas trop en faire et surtout de ne pas exiger la première danse du courtisé en chef qui pourrait s’en offusquer. Erreur de débutant commise par Alain Rousset qui se propulsait à la tête de la BPI dès le mois de mai !
Les termes de l’équation que doit résoudre François Hollande ne sont pas des plus faciles : ne pas apparaître comme un distributeur de bons points, ménager les susceptibilités des aubrystes et autres fabiusiens, ne pas sacrifier les femmes, saupoudrer le tout de diversité, poursuivre le flirt chiraquien, etc.
Bref, un casse-tête peut-être encore plus complexe que celui des postes ministériels, qui réclament souvent moins de compétences techniques aux les heureux élus.
Il est à espérer que Hollande n’oubliera pas de mener l’ouverture jusqu’aux Hollandais, ce qui lui évitera de voir paraître un livre comme « Le Monarque, son fils, son fief »…
Le gâteau est-il d’ailleurs si appétissant pour que des personnes occupant déjà des postes très enviés souhaitent s’en emparer ?
Les entreprises dans lesquelles l’Elysée possèdent un pouvoir d’influence important, si ce n’est décisif, sont encore très nombreuses et prestigieuses : EDF, Areva, RTE, GDF-Suez, Thalès, GRDF, Aéroport de Paris, La Poste, SNCF, Orange, BPCE, etc.
Entreprises auxquelles il convient d’ajouter un certain nombre d’institutions convoitées : BPI, France Télévisions, COFACE, etc.
La liste est en effet alléchante et il n’est donc pas étonnant que certains sentent subitement renaître leur âme socialiste (même s’ils l’avaient quelque peu oubliée ces dernières années) ou se découvrent en phase avec un programme gouvernemental qui jusqu’à récemment ne les inspirait guère.
Après ce rapide survol des cibles, penchons-nous sur les acteurs. Qui sont-ils ? Et qui sont-elles en ces temps de parité bienvenue ?
Honneur aux dames et à la presque première d’entre elles, avec le casse-tête numéro 1 du Président : Ségolène qui bien qu’atteinte d’un tweet en plein front tient encore debout. Seules de grandes destinées influentes et médiatiques pourraient lui convenir. On pense à la présidence du CSA ou du Conseil Economique et Social, qui risquerait de devenir une tribune gênante pour l’Ex… Nicole Notat qui a gardé le cœur à gauche convoiterait également la présidence de la Coface où elle occupe d’ores et déjà un poste d’administratrice.
Florence Parly, d’Air France-KLM Cargo, jouerait également des coudes pour prendre à La Poste la suite de son compagnon Martin Vial (qui n’y a pas laissé que de bons souvenirs). Le nom d’une Corinne Lepage est aussi évoqué pour certaines destinations prestigieuses car, après tout, n’a-t-elle pas su tourner casaque (comme à son habitude) pour miser sur le gagnant du deuxième tour à la dernière minute ? Quant à Anne Lauvergeon, quelle belle revanche ce serait que de reprendre EDF à la barbe d’un Proglio qui se permet d’incarner aussi bien les turpitudes du Sarkozisme que celles du Guerinisme ?
Chez les hommes, la lutte s’annonce aussi serrée que féroce tant les prétendants sont nombreux. Les années d’opposition ont fait leur ouvrage et les frustrations ont atteint un seuil critique.
Avec les échecs d’un Vigneron chez Thalès ou d’un Pérol chez BPCE, ce ne sont pas les places stratégiques qui manquent sur l’échiquier économique français. Stéphane Richard, en revanche, ne semble pas menacé et devrait continuer de régner sur Orange.
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