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Accueil du site > Actualités > Politique > Le Lepénisme parodique : avenir de la politique française ?
#33 des Tendances

Le Lepénisme parodique : avenir de la politique française ?

La modernité est d'essence parodique. Tout ce qu'elle touche avec ses doigts sales se transforme en une doublure parodique. Les places publiques de nos villes sont remplies d'oeuvres parodiques : l'art dit "contemporain". Mais la marque de la "Grande Parodie" peut s'observer dans bien d'autres domaines que l'art. Je n'invente rien. René Guénon a largement développé cette thématique au cours de développements intuitifs dont il avait le secret...

Devenu la nouvelle norme politique, le Lepenisme n'échappera certainement pas à ce processus.

Demain ou après-demain, "tout le monde" sera "lepeniste" comme "tout le monde" est aujourd'hui "gaulliste". La droite sera sans doute lepeniste et la gauche le sera encore plus que la droite.

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Jean Marie Le Pen, mineur de fond

Jean-Marie le Pen est mort.

La disparition du "Menhir" semble presque imposer d'elle-même une sorte de "pause métaphysique". Dans les cafés, les places, les salles d'attente des médecins, on discute. On se regarde. On s'interroge. Un immense point d'interrogation, individuel et collectif, s'impose sur notre avenir.

"Que va devenir une France dont sa population historique sera devenue minoritaire sur son propre territoire ? - Dans les faits, elle l'est déjà dans beaucoup d'espaces, mais les gens de ces cafés l'ignorent car ils ne voyagent pas. 

Cette question, lancinante, hante le petit monde médiatique. Nombre de belles consciences journalistiques qui, hier encore, fustigaient la personne et les idées de Jean-Marie Le Pen tombent aujourd'hui le masque. Le consensus médiatique commence à se fissurer. Ce qui se disait hier en privé : " L'immigration sauvage est en train de défigurer mon quartier " ; " J'ai rencontré Le Pen ; en fait, ce n'est pas vrai, cet homme n'est pas antisémite " (propos du journaliste Serge Moati), se dit désormais sur la place publique... 

Serions-nous collectivement en train de réaliser que cet "anti-Lepinisme consensuel" était un décor en carton pâte ? Un montage ?

Peut-être bien. Comme l'a avoué Lionel Jospin : "l'anti-fascisme était du théâtre". Relisons ensemble, chers lecteurs, la citation exacte du courageux Jospin prononcée le 29 septembre 2007 au mitan d'une émission de France-Culture : 

« Pendant les années du Mitterrandisme, nous n'avons jamais été face à une menace fasciste. Donc... tout cet anti-fascisme n'était que du théâtre. Il n'y a jamais eu une situation de menace fasciste. Nous n'étions même pas face à un parti fasciste ».

Nous pesons chaque mot de cette déclaration. Et nous louons le courageux Lionel Jospin de l'avoir prononcé. L'antilepenisme ne serait donc qu'un décor en carton pâte ? Peut-être. Il servait en tout cas de paravent à la somme des petites hypocrisies individuelles. Il servait le consensus. Et le consensus servait le "système". Hier, le décor ; demain, la parodie. Hier, l'anti-lepénisme ; demain : "faire du Le Pen sans Le Pen" ?

Les générations qui viennent le constateront sûrement : des candidats brandiront les slogans et les analyses de Le Pen afin d'accéder au pouvoir. Mais ils n'appliqueront pas ses idées. Les moineaux ne peuvent appliquer les idées d'un aigle. Bien sûr que non ! Les moineaux politiques sont faits pour picorer les miettes électorales ; les aigles sont faits pour prendre de l'altitude et observer le monde d'en haut.

Au-delà des circonstances, au-delà même des hommes qui font l'Histoire, le plus difficile à comprendre - et à faire comprendre - est que la modernité est d'essence remplaciste. Elle est une "doublure" du réel. Elle n'est pas le réel. Elle est son fantôme subliminal qui hante notre château intérieur. Notre imaginaire individuel et collectif. 

Ce tropisme du "double" a notamment été décrit dans « le Règne de la Quantité et les Signes des temps » de René Guénon. Un autre visionnaire. Il n'est même plus besoin de le "prouver" puisque nous l' "éprouvons" aujourd'hui tous plus ou moins consciemment. Nos rues sont remplacées par d'autres peuples, nos traditions sont remplacées par des machines. Les écrans remplacent les dieux. Et ces remplacements sont eux-même remplacés à mesure que la courbe du progrés s'accroît. 

Ce syndrome parodique est particulièrement prononcé dans un pays où l'un des emblèmes nationaux est une construction métallique. La tour Eiffel. Cette sorte d'arbre mort, de doublure mécanique du symbole est, selon une possible lecture anthropologique, le totem du village global. Il dit beaucoup de cette France qui a vaincu les rois et les sages.

La parole publique est elle-même traversée par ce syndrome du "double". Cela s'appelle la double éthique, le double discours. Un siècle de cette fausse parole aura asséché considérablement la nappe phréatique de la patrie. Les arts officiels, artefacts bidulaires et sans âme, reflètent parfaitement cette fausse parole. Ils reflètent le primas de l'économie sur la politique et celui de la finance sur l'économie. 

Je ne vois pas de raison pour que le "Lepénisme" ne connaissent pas, lui aussi, une ou plusieurs doublures subliminales. Depuis la mort du Général de Gaulle, les idées du Général, controversées hier, banalisées aujourd'hui, subissent la même inclinaison ; le Lepenisme risque fort de le subir aussi dans les années à venir. 

Le Pen, enterré depuis quelques heures, que le décor médiatique commence déjà a ériger un autre décor. On tombe l'anti-lepenisme primaire et l'on dresse aussitôt le-Lepenisme-nostalgique-dont-on-refusera-d'appliquer-les-idées.

"Le Pen avait raison sur l'immigration massive ; il avait raison sur l'avortement de masse", les deux cancers de notre pays. Il avait raison sur la Russie" entend-on déjà dans la bouche vérolée de certains journaleux et théatreux qui le conspuaient hier encore. Les mêmes qui rampaient dans l'antiracisme de consensus, deviennent des rampants et des repentants du lepénisme. 

Des couilles de moineau de ces journaleux et théatreux, il ne sort que de la pisse. 

Ils chantent, ces moineaux, les slogans et les "éléments de langage" que les écoles de "com" leurs ont appris à postuler ; ils peuvent convaincre la société hypnotisée par les écrans, mais les gens de France les conspuent. En fait, ce sont les éternels "bourgeois de 1789", ennemi du peuple. 

Demain, ils pourront faire élire un candidat "lepeniste" ? Ils le feront d'ailleurs sûrement. Et alors ? Qu'est-ce que cela changera au fond ?

Pour répondre à cette question de prospective, il n'est peut-être pas inutile de rappeler que les vrais pouvoirs sont, en France, détenus par une oligarchie. Cette oligarchie détient l'outil industriel. Et détenant ce pouvoir cybernétique, elle n'a pas besoin de se soumettre au système électoral. Elle n'a même pas besoin de se mêler à la politique. Elle détient l'énergie, le processus techno-scientifique, l'industrie agro-alimentaire, les laboratoires, etc. Pour elle, la politique consiste simplement à s'assurer que le prochain président n'entravera pas le développement du dispositif anthropophage. C'est tout.

Cette oligarchie est le véritable gouvernement mondial d'où les "titans" - ennemis des dieux - tirent leur domination.

Est-il seulement nécessaire de développer ce point ? Il a déjà été explicité notamment par les frères Jünger. Et dans les mythes et les légendes qui contiennent les différents octaves du sens, ces ultra-violets et ces infra-rouges de la compréhension humaine. 

En revanche, il n'est peut-être inutile de rappeler un fait historique que beaucoup de français ignorent...

C'est en plein milieu de la nuit que les parents de cette oligarchie s'est réunie pour définir l'hymne national et la devise de leur république. Pour être précis : entre le 3 et le 4 septembre 1870. Et pour être encore plus précis : aux alentours de minuit.

Pourquoi en pleine nuit ? C'est aux historiens de nous le dire. Pourquoi en 1870 et pas en 1789 ? La réponse à cette question est plus aisée à définir. Les témoins vivants de 1789 n'ont guère applaudit à la révolution qui a mit la bourgeoisie au pouvoir. Ils n'ont guère brandit les trois couleurs, le bleu, le blanc et le rouge empruntées au drapeau des États-Unis d'Amérique. Les vrais témoins directs de 1789 n'ont pas non plus applaudit à la république sanguinaire ; ils ont a-contrario acclamé le retour de Louis XVIII sous les applaudissements ! 

C'est donc 80 ans après la révolution bourgeoise de 1789 - lorsque les témoins étaient morts ou très âgés - que l'Histoire a été réécrite.

C'est bien connu ; l'Histoire est toujours écrite par les vainqueurs.

La république industrielle autoproclamée de 1870 marque une étape déterminante dans la modernité. L'oligarchie mercantile de 1789 est enfin parvenu à son but : monter sur le trône. Cette oligarchie bourgeoise et cosmopolite a tué une grande partie la France organique. Et elle continue de le faire. Elle a exterminé les traditions et les appartenances locales.

Pour ce faire, son tropisme est toujours la « contre initiation ». Sa méthode : la planification techno-administrative. Son but : détruire les cellules protectrices de la société.

C'est pourquoi on peut dire que son instinct véritable est le viol. L'immigration massive lui sert à violer la cellule nationale ; le planing familial lui sert à détruire la cellule familiale ; la piqûre vacinale, lui sert à pénétrer la cellule biologique.

La nation, la famille, la bio-cellule, sont les déclinaisons d'échelle variable du féminin sacrée. C'est pourquoi, on peut dire, avec René Guenon, que le viol de ce féminin sacré relève de la contre-initiation ou de l'initiation noire. En d'autres termes, du satanisme.

Cette oligarchie d'ailleurs être d'obédiance catholique, protestante, juive ou athée. Elle peut être progressiste ou conservatrice. Cela n'a aucune importance car elle est l'ennemi intrinséque du peuple, de son histoire et de son avenir. En d'autres termes : elle est un double parodique de l'aristocratie véritable.

Encore et toujours le syndrome du double ! 

Un détail très peu connu et pourtant hautement significatif : en quittant l'hémicycle, cette nuit du 4 septembre 1870, ces braves députés avaient oublié de définir les armoiries de la France. 
Étrange, vous ne trouvez pas ?

Seimple détail de l'Histoire ou a contrario, détail hautement révélateur ?

S'il est vrai que les blasons reflètent l'' "âme des peuples", le secret des nations, la polyphonie des possibles, alors est-il vraiment étonnant que le blason de la France, cette nuit-là, ait été oublié ?

Celui qui aurait pu recouvrer les armoiries à la France est mort hier. A 96 ans. Sous les cris haineux d'une petite bande d'extrémistes réunis - cela ne s'invente pas - place de la république. Comme les symboles sont transparents !

"[...] Beaucoup de gens qui l'aime l'attendent là-haut.

Beaucoup de gens qui l'aiment le pleurent ici-bas.

Bon vent, bonne mer Papa".

Marine le Pen, épitaphe à son père décédé le 7 janvier 2025.

 

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slogan des débuts du FN

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3 réactions à cet article    


  • Samy Levrai Samy Levrai 14 janvier 18:49

    Un vulgaire euro atlantiste, opposition pour rire hier et opposition pour rire aujourd’hui que les Lepen.


    • Maître Yoda Maître Yoda 15 janvier 12:03

      Le Pen me fait penser à l’anthropologie de la violence de René Girard, à la façon dont on utilisait un bouc émissaire pour éviter que les dieux ne tombent sur la tête.

      L’anti-lepénisme est comparable à un rituel magique pour exorciser la nature anti-système des français et, avant tout, créer un narratif audiovisuel qui permet le contrôle mental.

      Un bouc émissaire ne se crée pas dans la précipitation, mais dans le temps long, où aucune perspective nouvelle ne se fait jour. C’est belle et bien dans les années 1980 qu’il a été créé, c’est-à-dire, au firmament de la mondialisation roi.

      Une fois le bouc émissaire décédé, il se peut qu’aucun remplacement ne se fasse jour. Il y a donc possiblement lieu de s’inquiéter des contrecoups.

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