Le manifeste citoyen
Depuis 2008, la crise économique et le chômage perdure. Le déficit du budget, des caisses sociales et de la balance commerciale demeure. La France a été placée en 2014 sous haute surveillance par Bruxelles. La délinquance et la consommation de drogue s’accroissent. Les frontières poreuses n’arrêtent toujours pas les trafics illicites. Les menaces diplomatiques s’accumulent. Seul un français sur cinq fait confiance à son Président François Hollande. Aucun parti n’offre d’alternative crédible. Résultat, l'abstention est importante et l’extrémisme des deux Fronts attire un tiers des électeurs. En conséquence, la mobilisation républicaine des citoyens s’avère maintenant nécessaire. Un manifeste définissant les grandes lignes d’action est un préalable.

Les trois premiers objectifs du manifeste.
1°) Inciter les partis politiques à ne plus recommencer les erreurs qui ont débouché sur la plus grande crise financière bancaire puis économique depuis 1930.
2°) Pousser les décideurs politiques à prendre les bonnes mesures nécessaires (une fois qu'ils auront pris le temps d'analyser et de comprendre les causes de la crise).
3°) Mobiliser les électeurs de manière trans-partis et dès 2014, notamment dès l'élection municipale à Paris. Nous estimons qu'il est impossible d'attendre, sans rien faire, jusqu'à l'élection législative de 2017.
Ne plus faire confiance aux seuls partis politiques.
Malgré nos signaux d’alarme depuis 25 ans, dénonçant l’orientation majoritaire des actifs bancaires vers la spéculation, les professionnels de la politique n'ont pas vu venir cette crise géante. Ils n'ont pas su ensuite la traiter pour en sortir plus rapidement ni même en tirer les leçons puisque l’action spéculative demeure majoritaire au sein des banques. Le paradoxe, c'est que les partis de droite et de gauche ne semblent toujours pas avoir compris l'origine de la crise. Pour leur défense, il convient de signaler que la plupart des médias et des universités non plus...
D'où la nécessité d'instaurer le nécessaire débat public et la réflexion collective, y compris dans nos facultés d'économie.
La source de la crise : la dérégulation des banques.
Presque tous les partis ont accepté l'incroyable propagande des banques américaines qui ont cyniquement camouflé leur attitude de délinquants en col blanc (en utilisant l’argent des dépôts pour la spéculation), d’arnaqueurs (en augmentant abusivement les taux d’intérêts pour se renflouer d’énormes pertes spéculatives), de requins (en saisissant sans délai les emprunteurs pris à la gorge par la hausse des intérêts) et d’escrocs (en noyant habilement et en exportant massivement en Europe et dans le Monde des produits financiers immobiliers qu’ils savaient déjà dépréciés).
La rapacité des banques s’est doublée d’incompétence de gestion lorsqu’ils ont aggravé la crise. Notamment lorsqu’ils ont mis trop vite sur le marché les millions de maisons saisies, en espérant faire un superbe profit (car déjà partiellement payées par les propriétaires). Ils ont ainsi fait déprécier le marché immobilier dans son ensemble. Comme des moutons, ils se sont rués aveuglément vers le profit immédiat. Ce qui a précipité l’effondrement par la suite de la valeur de leurs actifs immobiliers classiques n’ayant rien à voir avec les saisies. L’effet boule de neige de la dépression immobilière a entrainé les comptes des banques vers le rouge. Le bilan des banques s’effondrait et elles ne se prêtaient même plus entre elles. Pour éviter un effet domino systémique catastrophique, les Etats les ont renflouées. Essentiellement par la planche à billets aux USA, et plutôt par les contribuables en Europe.
Certes, des banques américaines ont été condamnées plus tard à payer des dizaines de milliards de dommages et intérêts pour leurs financiarisations crapuleuses. Mais cela n’a représenté qu’une partie de leurs bénéfices… après renflouement étatique !
Les familles saisies : pas coupables mais victimes !
92% des 9 millions de familles américaines expropriées de leurs maisons et jetées à la rue avec femmes et enfants, auraient pu continuer à payer normalement leurs crédits immobiliers sans les hausses abusives des taux d’intérêts. Le gouvernement aurait pu et aurait dû les maintenir dans leurs logements, en mutualisant les hausses illégitimes d’intérêts via une commission fédérale des surendettements, puis en négociant une diminution des hausses d’intérêts avec les banques. Rien n’a été fait pour venir au secours des familles grugées, saisies, ruinées par ces banques sans éthique. La moitié de ces expulsions indignes se sont poursuivies sous la présidence d’Obama. Ces victimes des prêts « exotiques » (avec des taux d’intérêts variables abusifs) avaient été faussement désignées comme les principaux coupables par la quasi-totalité de nos médias et gouvernements.
Ce mensonge a permis aux banques de poursuivre leurs spéculations, au lieu de faire leur travail de service public, au lieu d’aider la consommation, la production et l’économie réelle. Le monde financier continue aujourd’hui sa délinquance en col blanc.
Les partis politiques n’ont pas relayé le combat contre la spéculation et les prêts toxiques.
Pourquoi ? Un mystère… à élucider. Cette délinquance bancaire se poursuit en toute impunité, à cause de la grossière complicité de partis et de gouvernements. Notamment parce qu’ils sont menacés de ne plus obtenir de prêts à un taux « acceptable ». Une phrase synthétise le cynisme de la situation : « Laissez nous spéculer et gagner de l’argent, continuez à taxer les peuples en évitant de trop taxer les banques, et en échange, nous continuerons à financer vos campagnes et déficits publics avec un taux d’intérêts « raisonnable ». Si vous taxez les flux financiers spéculatifs, nous augmenterons immédiatement les intérêts ».
Une éclatante collusion entre le pouvoir, les partis et les banques.
1)=> Les partis français ont refusé le moratoire sur les hausses abusives d’intérêts pour les citoyens (« ils n’avaient qu’à bien lire les contrats de crédit », disaient-ils), en acceptant bizarrement que plus de 2.000 communes spoliées puissent déposer un contentieux pour des préjudices identiques (les maires ayant, eux, le droit… de mal lire ces mêmes contrats de prêt !).
2)=> Le gouvernement « d’union de la gauche » a pris clairement la défense des banques (comme Obama), en soutenant les prêts toxiques et les taux abusifs, au lieu de défendre les communes, les citoyens et l’intérêt public.
3)=> En Février 2013, le Tribunal de Nanterre décide de donner enfin raison au département, obligeant la banque carnassière fautive à remplacer son taux (9%) par le « taux usuel en vigueur »(0,4%). Passée quasiment inaperçue, cette jurisprudence a alarmé toutes les banques qui ont remobilisé le Gouvernement Hollande pour leur défense.
4)=> Celui-ci introduit une loi de « validation » rétroactive dans le projet de loi de finance 2014, afin de pouvoir donner tort aux Tribunaux défendant les communes. Cette loi ignoble a l’objectif d’empêcher l’application de la jurisprudence aux autres collectivités (L’enjeu est colossal : rien que pour 300 communes dont le procès arrive en fin de parcours judiciaire, une somme de 10 milliards est sur le tapis).
L’autre objectif est de vite empêcher les citoyens de bénéficier de cette protection contre les emprunts toxiques.
5)=> En janvier 2014, le Conseil Constitutionnel donne tort à Hollande, au gouvernement et aux banques, sur leur projet parlementaire de « validation » ( rétroactive !!!) des prêts toxiques. Une énorme victoire citoyenne.
6)=> Comme pour la « confiscatoire » taxe à 75%, Hollande contourne le Conseil Constitutionnel en engageant un second processus parlementaire pour la défense des fameux taux « exotiques » contre les Tribunaux et les usagers.
7)=> Alors que l’enjeu financier est pharamineux (10 à 20 milliards) et que les communes sont concernées par cette élection municipale, alors qu’elles risquent de voir leur victoire judiciaire volée par une discrète entourloupe parlementaire, c’est le silence total. Ce combat des communes et des usagers contre les banques (et leurs politiciens complices) est spectaculairement étouffé, avec une campagne électorale municipale ignorant paradoxalement cet énorme scandale.
La racine de la crise : Faiblesse, manque d’éthique et mauvaise gestion des gouvernements.
Il est effectivement un peu trop facile pour les gouvernements de se décharger sur les banques, alors qu’ils ont refusé de les encadrer pour toutes les raisons citées. Ce sont aussi les gouvernements qui ont accumulé pendant des décennies les déficits administratifs, qui ont asphyxié, petit à petit, l’économie sous les impôts, charges et taxes les plus divers. Ce sont bien eux qui ont été nuls pour prévoir la crise et tout aussi nuls pour la traiter.
Sur ce dernier point, laissons d’ailleurs les termes techniques de côté pour une description plus imagée de leur incroyable incompétence : lorsque le corps humain est malade, fatigué, anémié, on le soigne, on lui fait une perfusion de sang si besoin, ont l'enrichit en vitamines, on le renforce. Mais ces politiciens de droite et de gauche font exactement le contraire. Ils se sont comportés aveuglément comme des médecins du temps de la monarchie. Ils ont imposé saignées sur saignées, impôts sur impôts, charges sur charges, taxes sur taxes. Résultat, le corps social et industriel s'est épuisé encore plus. Les fermetures d'entreprises puis de commerces se sont accumulées (une fois disparus, ceux-ci ne payent plus d'impôts, de charges et de taxes) et le nombre de chômeurs augmente (avec un coût énorme pour l'Etat). De brillants Énarques, de droite ou de gauche, se sont non seulement avérés incapables de corriger le résultat de leurs erreurs, mais ont même lourdement aggravé la situation.
L’indispensable réforme de l’administration française
Actuellement, 82 millions d'Allemands payent 30% moins cher leur administration que les 65 millions de Français. En moyenne, pour mille habitants, la France a presque deux fois plus de fonctionnaires que l'Allemagne pour un service public de moins bonne qualité. Et malgré cet énorme coût bureaucratique, la France est déclassée en Europe pour la santé (malgré sa qualité technique), l'éducation, l'écologie, la recherche, etc. Même l'armée française connaît un discret processus de clochardisation (la moitié de son matériel, y compris aérien, est officiellement hors service, par manque d'entretien et de pièces détachées). Le paradoxe est que ce pays a trop de fonctionnaires mais manque cependant d’infirmières, de policiers, de chercheurs, de formateurs, etc. Le plus grave est que cette France à la fois surfonctionarisée et mal administrée a un très mauvais classement en matière de... corruption ! Une "Ripoublique" des copains et coquins !
Nous ne pouvons plus laisser le monopole de l'analyse économique et de la gestion politique aux économistes et aux politiciens qui ont si grossièrement failli. Nous ne pouvons rester passifs face à la poursuite de leurs erreurs, sous peine de voir l'extrémisme arriver au pouvoir. Il faut donc mobiliser les citoyens en leur faisant comprendre qu'ils peuvent influer sur le cours des évènements.
Contrôler les services administratifs anormalement coûteux ou/et déficients
Ce sera un travail titanesque. Mais il deviendra progressivement possible et donc crédible, en négociant pas à pas la présence d'usagers au conseil d'administration de chacun des services publics concernés. Les partis politiques et les syndicats corporatistes risquent bien sûr de faire obstruction. Ils n'ont pas envie d’être suspectés et inspectés. Aucun fonctionnaire imbu de ses fonctions et de son autorité toute puissante n’a envie que l'on vienne vérifier sa gestion. Eux et leurs collaborateurs ou sympathisants vous répondront que ce sera d'abord syndicalement rejeté. Ensuite que c'est surtout politiquement utopique, puisque l'Assemblée Nationale (de droite comme de gauche) est ultra majoritairement composée de fonctionnaires. Mais grâce aux prochaines élections nationales, grâce à la mobilisation générale et à la pression des usagers, grâce au futur soutien d’élus convertis à la réforme, nous arriverons progressivement à obtenir un contrôle citoyen dans bien d'autres domaines que celui des écoles.
Des candidats indépendants en 2017
Les gros appareils politiques possèdent d’énormes moyens, y compris médiatiques. Via les boites de com, tous intègrent depuis longtemps les slogans et promesses sur l’écologie, la bouf bio, la solidarité, l’emploi, le zéro SDF, bla bla etc. Ces partis vont donc continuer à se partager les mairies et le Parlement. Mais les citoyens peuvent décider un jour de voter pour… eux-mêmes. Avec comme objectifs, notamment :
=> Imposer médiatiquement le débat ;
=> Ralentir ou stopper le glissement des électeurs vers le vote extrême ;
=> Peser lors de duels au deuxième tour ;
=> Récolter au moins 5% des voix afin d’obtenir le remboursement des frais électoraux et renouveler plus facilement ce type d'actions. Atteindre la barre des 10% aux élections par liste, afin d’avoir une poignée d'élus avec mandat spécifique de limiter le gaspillage de nos impôts ;
=> Contrôler de l'intérieur la qualité et les coûts de chaque service public.
Nous devons donner encore une chance aux partis parlementaires qui nous gouvernent en alternance. Mais la naïveté et la patience ont des limites : en 2017, dans chaque circonscription où aucun candidat d’un parti n’aura accepté publiquement les 5 points minimum proposés par l’alliance citoyenne, un citoyen hors parti devrait se présenter pour les soumettre aux électeurs. Ci-dessous, en résumé, ces 5 points :
1) La représentation des usagers dans les conseils d’administration des services publics pour moins de gaspillage.
2) La réforme éthique du système bancaire et de crédit, pour qu’il redevienne un service public (privatisé ou non).
3) La baisse effective d’impôts et charges pour dynamiser la consommation, la création d’entreprises et l’emploi.
4) La relance économique (via la formation, la recherche et l’investissement) pour une croissance qualitative durable.
5) Le développement de web-enseignements et de la recherche sur l’économie sociétale et la crise dite des « subprimes », afin d’éviter que ce type de crise ne se répète.
Qu’en pensez-vous ? Dans l’attente de vous lire et d’ouvrir enfin publiquement le débat sur ces points fondamentaux délaissés par les partis.
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