Le MODEM est-il branché ?
Le choix du nom de « MODEM » pour le nouveau parti politique fondé par François Bayrou, s’explique par le rejet du sigle malheureux du Parti démocrate. Ce sera donc « Mouvement démocrate », MoDém. Mais comment ne pas voir aussi dans le nom choisi un clin d’oeil à l’engouement et à la maîtrise de son chef pour l’informatique et Internet ? Le Modem serait-il donc branché ?
Le Modem sera-t-il à haut débit ?
- Un haut débit d’adhésions nouvelles :
"Une adhésion toutes les 10 secondes !" L’afflux massif des adhésions en seulement quelques jours et sans publicité semble dire que oui, décidément, résolument le Modem montre déjà un haut débit de ralliements. Le 10 mai, alors qu’il confirmait le lancement officiel de ce nouveau parti, François Bayrou disait dans son discours : "Entre dimanche soir 20 heures, je donne les chiffres précis, et lundi soir 20 heures, il y a eu dix mille adhésions. Le 8 mai, c’était le pont. Cela a recommencé le mercredi matin, 9 mai, à 11 h 44..." (Rires...) Et à 14 h 24, 16 000 adhésions étaient déjà engrangées ! "Autrement dit, nous avons eu, en moyenne, pendant cette période, une adhésion toutes les dix secondes, sans avoir fait de publicité", s’enthousiasme Bayrou. Puis le chiffre n’a cessé de croître : 22 000 et ainsi de suite...
Mais encore, la politique du parti sera-t-elle assez réactive ? Cette question se pose parce que l’on a pu voir Bayrou parfois dépassé par son propre score au premier tour de la présidentielle. La logistique a témoigné d’une certaine improvisation dans l’urgence (les salles de meeting étaient trop petites pour contenir la foule). De la même façon, il a fallu pour le candidat adapter son discours aux déçus de la gauche qui avaient rallié l’UDF et à l’intention des nombreux indécis. Peut-être alors que le candidat, qui avait déclaré en début de campagne qu’il visait 2012, a-t-il été pris de vitesse et n’a-t-il pas été complètement en mesure de réagir rapidement à la demande massive qui le sollicitait, à cet essor soudain qui le portait. Mais cette critique ne porte pas loin puisque l’on est forcé de reconnaître, comme ses adversares eux-mêmes l’ont fait, que le candidat centriste a fait une excellente campagne. Voyons quand même quels sont les signes pour l’avenir...
- Un haut débit d’idées novatrices :
95 % de ces demandes d’adhésion n’émanent pas des rangs des adhérents d’aujourd’hui. Cela gage forcément d’un brassage des idées. Quant aux fuites nombreuses des députés UDF vers la droite plus dure et plus économiquement libérale, elle ne fait qu’annoncer un inévitable renouvellement du personnel politique. L’esprit est au débat et à l’ouverture. Un signal d’encouragement est à ce titre donné par François Bayrou lors de l’inauguration du parti.
Le premier principe proclamé est la résistance : "céder ou résister, il faut choisir !" La formule est employée à propos des députés de l’UDF qui ont cédé aux pressions de l’UMP ou à leurs intérêts personnels.
Le second principe est la liberté intérieure du parti, principe qui fait notoirement défaut à l’UMP. Ici, Bayrou cite en exemple les quatre engagements d’allégeance imposés aux députés UDF qui ont souhaité intégrer la majorité présidentielle :
- "Je voterai la confiance au gouvernement."
- "Je ne voterai jamais la censure."
- "Je m’engage à voter tous les budgets qui seront présentés à l’Assemblée nationale et tous les budgets de la Sécurité sociale qui seront présentées à l’Assemblée nationale".
C’est particulièrement cette dernière condition qui est choquante car elle ôte au député son pouvoir et même son devoir de voter librement. La Constitution interdit le mandat impératif. Par extension, on peut considérer qu"un engagement à se lier de cette façon est anticonstitutionnel. Le principe est déjà gravement antidémocratique, cela suffit à le dénoncer.
Marielle de Sarnez, vice-présidente exécutive de l’UDF, résume assez bien l’esprit du Modem en ces termes :"Je pense que l’on a besoin d’un parti politique qui exerce la liberté de jugement et on a besoin de considérer que les Français sont des citoyens adultes, majeurs, responsables, qu’il n’y a ni vote impératif ni mandat impératif. Je préfère des majorités d’idées sur des grands sujets."
Il semble donc que le Modem soit bien branché ! Branché sur les attentes des citoyens français, branché surs leurs aspirations, branché sur la force du renouveau démocratique, branché sur la liberté.
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