Le naufrage de la Marine ?

Le Front National est persuadé d’obtenir une place prépondérante au sein de l’union européenne, en se basant sur l’union des 12 partis d’extrême droite, et sur les sondages, mais qu’en est-il réellement ?
Il faut d’abord prendre un peu de distance avec les sondages, lesquels nous affirment depuis le début, par l’intermédiaire des médias traditionnels, qu’en France il ne s’agit que d’un duel entre les « marcheurs », et les « frontistes »...Or, à la surprise générale, aux Pays Bas, où l’extrême droite et la droite étaient annoncés gagnants, c’est la gauche qui serait en train de l’emporter avec 18%. lien
Mais revenons aux extrémistes européens de droite toujours convaincus de faire un score.
Pour l’Autriche, l’affaire semble entendue, suite au scandale qui a provoqué la démission du leader d’extrême droite, lequel a été piégé en train de négocier avec un oligarque russe, quitte à vendre son âme, ce qui a entraîné la démission de tous les ministres autrichiens d’extrême droite. lien
Il est donc logique d’affirmer que la droite extrémiste autrichienne ne se trouvera pas aux côtés du « RN » cher à Marine Le Pen.
Quittons l’Autriche pour l’Espagne.
Le parti d’extrême droite espagnol se trouve un peu embarrassé par le soutien amical de Manuel Valls, (lien) dont on connait les origines socialistes, puis adhérant au mouvement de Macron...lien
Et puis, Vox, c’est le nom de ce parti, hésite à se lier à la coalition tentée par le RN, et donnera prudemment sa réponse après les élections. lien
L’occasion d’évoquer le livre de Joan Cantéro (l’empreinte de la botte) ou il est question d’une certaine ville espagnole, Dénia en l’occurrence, laquelle avait accueilli des nazis à la fin de la 2ème guerre mondiale...l’auteur certifie que durant des dizaines d’années, tout le monde connaissait la présence des nazis, mais ne pouvaient agir puisque c’est Franco qui leur avait ouvert les portes de la ville.
L’auteur affirme que l’empreinte nazie a perduré, et qu’il existe encore aujourd’hui une connexion avec les groupes d’extrême droite espagnols...lien
Allons en Italie.
Matteo Salvini, apparemment proche de la présidente du RN s’oppose en réalité sur plusieurs sujets : l’immigration par exemple, pour laquelle Salvini ne veut pas stopper l’immigration mais demande seulement que ses partenaires européens en prennent leur part, même si MLP tente de minimiser les divergences. lien
Le « Vlaams flamand », qui prône l’indépendance de la Flandre, est en déclin depuis 10 ans, et ne pourrait avoir logiquement qu’un seul siège, et de plus, il est siphonné par la nouvelle alliance flamande.
En Allemagne, l’AFD est plus anti-euro qu’anti Europe... et elle est partisane d’une ligne pro-américaine...
Au Danemark, la formation « le parti du peuple Danois » est crédité de 2 sièges... tout comme « les vrai finlandais » qui pourraient espérer 3 eurodéputés...
Allons en Estonie, le « parti estonien EKRE » est considéré comme ultra nationaliste ... et antirusse... ne doit pas se sentir très à l’aise avec le parti de Marine Le Pen, laquelle se trouve en harmonie avec Vladimir Poutine, d’autant que le RN a trouvé un appui financier important provenant de la Russie.
Crédité d’un seul élu, le SPD tchèque est dirigé par un homme d’affaire japonais, Tokyo Okamura en l’occurrence, lequel dénonce des élites fascistes... ce qui ne va pas faciliter les convergences avec les autres mouvements.
Les slovaques de Sme Rodina pourraient n’obtenir qu’un seul siège aux élections européennes.
Finissons avec Volya, une formation russophile bulgare, dirigée par Vesin Mareshi, surnommé le « trump Bulgare ». lien
On le voit, la réalité est moins glorieuse que celle espérée par la patronne frontiste, car finalement, ils ne sont pas nombreux à être sur la même ligne politique et la grande alliance de l’extrême droite européenne a des allures d’utopie.
Comme le résume Louis Hausalter dans une tribune parue dans « Marianne », et approuvé par Thierry Mariani, en 3ème position sur la liste RN : « le problème, c’est que tout ce petit monde n’est pas d’accord sur tout : il y a une division sur le sujet de la Russie et une autre sur l’économie. Les Polonais ne voient pas d’un bon œil les penchants russophiles du dio Salvini/Le Pen. Quant à la ligne interventionniste du RN, déjà éloignée des positions de la Ligue Italienne, elle est loin d’être raccord avec le libéralisme appuyé de Victor Orban ». lien
Au-delà de ces atermoiements, de ces rêves pour certains et de ces cauchemars pour les autres, il n’est pas inintéressant de se pencher sur l’analyse lucide d’Alain Bauer.
Avec les élections européennes en point de mire, il imagine la situation qui restera intenable pour Macron, à l’issue du score, et il évoque les relations compliquées entre le chef de l’état d’avec les GJ.
Voilà sa réflexion, et elle mérite le détour : « les gilets jaunes, sont toujours soutenus massivement par 60% des français, un score qu’apprécieraient tous les candidats aux européennes »...
« la France est un des rares peuples régicides, qui a exécuté son souverain (...) là où Emmanuel Macron a tort, c’est qu’il n’a pas compris qu’il avait en face de lui des gens de l’effort quotidien, ce sont des travailleurs pauvres, ou des retraités qui n’en peuvent plus, qui ne peuvent plus payer leurs loyers, ce ne sont pas des tire-au-flanc ! C’est justement l’inverse... »lien
Mais il semble bien que Jupiter soit encore dans l’aveuglement et n’ait pas encore réalisé le dramatique de la situation.
Comme dit mon vieil ami africain : « le léopard ne se déplace jamais sans ses tâches ».
Le dessin illustrant l’article est de Glon
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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