Le NPA parade avec une musulmane à mi-temps
Il a quelque chose d’assez hilarant avec les pratiquants d’une religion c’est de remarquer les paradoxes évidents de leurs choix quand ils ne font pour la plupart que piocher dans le pèle-mêle d’obligations et d’interdictions qui leur tiennent lieu de préceptes. Aussi l’annonce très médiatisée de la présence d’une femme avec foulard islamique sur la liste NPA n’a fait que conforter le grand n’importe quoi du fait religieux politisé et la définition à géométrie variable d’un bon pratiquant, qui de fait, ne suit que ce qui l’arrange.
La question se pose pourtant : que vient foutre une « bonne musulmane » sur une liste NPA ? Rappelons que le NPA est supposé être laïc, ie. combattre les signes prosélytes religieux dans le domaine où l’état est souverain. Il est assez amusant de le voir ainsi s’afficher avec une revendication d’appartenance et de pratique religieuse aussi ostentatoires. Car une musulmane n’a pas véritablement besoin du foulard pour être musulmane, sa foi personnelle suffit. Mais elle en a besoin pour montrer qu’elle est en accord avec les préceptes de son port. Montrer. Le mot est lâché.
Montrer qu’on est une bonne musulmane, comme pour d’autres pratiquants, montrer qu’on va à la messe, qu’on jeûne ou qu’on fait l’aumône. Bref le signe visible pour tous qu’ils sont de bon pratiquants et suivent fidèlement la pensée des livres (quels qu’ils soient). Ou plutôt… une certains partie de la pensée de ces livres.
Un islam de façade ?
En effet on en vient à s’interroger maintenant sur la cohérence de la pratique islamique ostentatoire (via le foulard) de la dame avec les idées qui sont développées par le NPA où elle adhère et se trouve tête de liste. N’y a-t-il pas comme un léger problème ?
L’islam condamne l’homosexualité, l’avortement, l’adultère ; la peine de mort (par exemple pour adultère ou apostasie) et les châtiments corporels sont admis, voire obligatoires. En fait, question mœurs, l’Islam n’a rien à envier avec les préceptes rétrogrades d’autres religions. Les catholiques par exemple que l’on peut caricaturer avec Boutin. Il semble évident que, quand on montre à la face du monde son adhésion à des préceptes de l’islam (port du voile) c’est que l’on est en accord avec le reste.
Or on voit mal Besancenot prendre une Boutin sur sa liste. Suicidaire. Le clivage social n’est pas le pire : le clivage lié aux évolutions des mœurs (mariage homosexuel, adoption gay, euthanasie…) est complètement irrattrapable. Mais comment se fait-il que cela ne pose pas de problème avec une « bonne musulmane » ?
Deux solutions de récupération du fait religieux
Soit le NPA est parfaitement au courant des convictions affichées de la dame et contradictoires avec leur programme mais préfère s’afficher avec un symbole islamique pour prendre des parts de marchés et avoir une image « d’ouverture culturelle », amusant quand on sait que pour les mêmes idées, les Boutin et co ne sont pas vraiment reconnues comme éléments d’ouvertures et de tolérance. Il s’agit donc d’un leurre électoral, une main tendu vers le « marché du musulman ».
Soit la dame est parfaitement en accord avec le programme du NPA, même ce qui est en contradiction avec les préceptes islamiques, et, pharisianisme le plus absolu, s’enveloppe de la dignité d’une bonne fidèle tout en reniant la plupart des fondamentaux de sa religion.
On en revient à la contradiction du croyant de l’introduction. Le paraître, si important à leurs yeux. Finalement, on rejoint la politique de bas niveau dans le terme : paraître.
Tout cela permet une récupération marketing pour un parti qui devrait flirter avec les 4% aux régionales, si tout va bien et après une année d’existence peu enthousiasmante.
Nota : le terme mi-temps est emprunté à un article très drôle de Florentin Gastard qui parlait ici même de catholiques à mi-temps pour ceux qui ne suivaient pas complètement et scrupuleusement les préceptes du pape .
Notes :
[Cheikh Qaradâwi r.a., la règle de base en Islam par rapport à l’avortement, c’est l’interdiction
Plus révélateur encore : A l’époque du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam), une femme ("Al Ghâmidiya") était tombée enceinte après avoir commis l’adultère... Comme elle était venue se dénoncer devant le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam), celui-ci prit la décision d’appliquer la peine prévue, mais pas avant que la femme en question n’eut accouché et complété la période d’allaitement...
Apostasie : C’est le fait d’abandonner la religion musulmane. La peine capitale contre ce délit est prévue non pas dans le Coran, mais dans la Sunnah de Mahomet qui aurait dit : "Celui qui change sa religion, tuez-le". Ce délit est imprescriptible et ne peut faire l’objet de grâce de la part des autorités.
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