Le NPA se veut comme le front de l’anti-sarkozysme
Après près de 40 ans de luttes politiques et sociales, la Ligue Communiste Révolutionnaire a officialisé ce jeudi sa dissolution, dans le cadre du congrès fondateur du Nouveau Parti Anticapitaliste. Impulsée par Olivier Besancenot, la fondation du NPA constitue un bouleversement inédit dans la paysage politique français, puisque ce mouvement ambitionne de rassembler l’ensemble de l’électorat anti-capitaliste d’extrême gauche au-delà de tout courant politique. La fédération de l’ensemble des forces militantes de la gauche de la gauche constituait d’ailleurs l’objectif avoué de la création du NPA, qui souhaite toucher un électorat plus populaire et sans doute moins intellectuel que la LCR. 75% de nos adhérents sont des primo-militants, c’est-à-dire des nouveaux venus à la politique précise d’ailleurs un responsable NPA, en conformité avec le souhait d’Olivier Besancenot, de faire du NPA le parti des sans voix.
Le NPA se pose dans une logique de rassemblement
Leur base d’adhésion, c’est le ras-le-bol de Sarkozy affirme quant à lui la figure historique de la LCR, Alain Krivine. Fort de quelques 9000 adhérents, et cela alors que sa fondation n’a toujours pas été officialisée, le Nouveau Parti Anticapitaliste compte ainsi dans ses rangs des altermondialistes, des trotskistes, des communistes, des écologistes, quelques socialistes, soit l’ensemble du peuple des rues, ceux qui ont le désir de concrétiser leur mécontentement de la politique gouvernementale, et qui récusent le manque de vigueur de l’opposition socialiste. La prolifération de mouvements à la gauche du PS ces dernières années les a par ailleurs incités au rassemblement dans une entité commune, ce que le NPA semble être en capacité de proposer, deux ans après la "victoire" unanime d’Olivier Besancenot aux élections présidentielles.
Une cohabition qui s’annonce difficile
Le défi du Nouveau Parti Anticapitaliste, sera de permettre la cohabitation de militants aux sensibilités aussi diverses et variées et cela au sein d’une même formation politique. La direction du mouvement a ainsi décidé de rompre tout lien avec la formation de la Quatrième Internationale Trotskiste, un choix vivement dénoncé par les trotskistes orthodoxes, bien que nécessaire dans la perspective de rassemblement de l’ensemble des forces de gauche. Reste que pour l’auteur Denis Pingaud, cette distance prise vis-à-vis du trotskisme n’est que très relative, le programme du NPA n’étant guère différent de celui de la LCR. Le choix de l’appelation définitive du NPA est d’ailleurs aujourd’hui une source de désaccords, entre communistes qui réclament que leur courant soit mentionné et trotskistes qui regrettent la défunte LCR. La direction du NPA se dirigerait d’ailleurs vers un maintien du nom "Parti Anti Capitaliste", déjà connu par bon nombre de français.
Besancenot, l’élément moteur du NPA
Bien que démentant toute forme de dépendance à sa personne, Olivier Besancenot s’avère être l’élément moteur du Nouveau Parti Anticapitaliste et l’élément fédérateur de son réseau de militants. Sa jeunesse, son charisme et sa combativité, lui ont permis de supplanter le PCF à l’extrême gauche (voir mon article à ce sujet) tandis que son opposition virulente à Nicolas Sarkozy a tapé dans l’oeil à nombre de socialistes radicaux. Sa cote de popularité dépasse désormais les 60% et il se présente aujourd’hui tel le leader du vote contestataire, lui qui, à l’inverse du PCF, a su comprendre l’évolution sociologique de l’électorat populaire, qui ne se limite plus à la classe ouvrière.
Les européennes comme premier test
La fondation du NPA intervient à moins de quatre mois des élections européennes, échéances durant lesquelles les listes LCR avaient subi un échec cuisant il y a cinq ans, rassemblant moins de 2,6% des suffrages. Les analystes politiques avaient alors interprêté cet échec comme une non-capacité de la LCR à récupérer le mécontentement vis-à-vis de la politique gouvernementale, mécontentement qui avait largement profité aux listes socialistes. Aujourd’hui, ces échéances interviendront dans un tout autre contexte, Olivier Besancenot s’affirmant comme le leader du vote contestataire, souvent très prisé par les français lors des élections intermédiaires. Un bon score aux européennes de juin prochain constituerait donc un excellent départ pour le NPA, qui pourra alors envisager l’avenir en toute sérénité, et poursuivre la fédération de l’extrême gauche.
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